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Metronomy, un printemps fleur bleue

Toujours aussi inspiré, le quatuor Metronomy nous adresse un Love Letters tout en retenue.

Il y a trois ans, The English Riviera et sa pop illuminée nous avaient transporté dans un univers délicieusement ensoleillé. Et pourtant, alors que l’album avait fait recette grâce à des singles mémorables, Love Letters marque un temps d’arrêt. Ni une ni deux, Joseph Mount a lâché les technologies dernier cri qui donnaient au groupe son identité new wave reconnaissable, pour se concentrer sur un travail de composition bien plus organique. Tout seul.

Comme on peut s’y attendre, le résultat est surprenant. Si on peut déplorer l’absence des grandes envolées qui alimentaient la diversité de l’opus précédent, cette démarche individuelle permet au groupe de s’ouvrir à de nouveaux arrangements, notamment vocaux : sur ce point, les singles I’m Aquarius et Love Letters donnent le ton. Très fortement influencé par le son feutré des sixties, l’album est plus tamisé, plus mélancolique. Les claviers répondent toujours présent mais s’effacent plus volontiers pour laisser la voix fragile de Joseph Mount envahir l’espace, quand Oscar Cash, Anna Prior et Gbenga Adelekan ne s’en donnent pas à coeur joie, notamment sur un Month of Sundays étonnamment acoustique. Jouant de références intemporelles, le résultat rappelle forcément les grands classiques (Beach Boys, Jefferson Airplane, Supertramp…), mais évoque également l’excellent Plastic Beach de Gorillaz sur le choix des synthés volontairement kitsch de Reservoir ou Monstruous.

Moins fédérateur mais plus intime, Love Letters pourrait presque être qualifié d’album solo. Cela dit, ce serait omettre la qualité de l’exécution, qui nous donne à voir un groupe plus que jamais en osmose. Metronomy conserve cette sobriété élégante, instinctive, désarmante où tour à tour la voix et les instruments se posent, susurrent, bruissent et se jouent de silences qui en disent long. En ressort un album qui réussit le tour de force de réconcilier minimalisme et densité dans un romantisme pudique, prélude opportun à un printemps qui s’annonce radieux.

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Metronomy — Love Letters [Because Music]

1. The Upsetter
2. I’m Aquarius
3. Monstruous
4. Love Letters
5. Month of Sundays
6. Boy Racers
7. Call Me
8. The Most Immaculate Haircut
9. Reservoir
10. Never Wanted

Karel Kamphuis

About author

Animateur de HyperLink et Rédacteur-en-chef Pop Culture, spécialiste en univers virtuels et jukebox itinérant.
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