Alors qu’elle arrive en intégralité sur Prime Video, retour sur Gossip Girl, l’une des séries les plus populaires de la fin des années 2000.
C’est quoi, Gossip Girl ? A New York, les jeunes privilégiés de Manhattan mènent une vie de luxe, de frivolités et d’excès. Parmi ces happy few qui fréquentent tous un lycée d’élite, Serena van der Woodsen (Blake Lively) et Blair Waldorf (Leighton Meester) sont tour à tour meilleures amies et pires ennemies ; elles règnent sur la scène sociale dont elles dictent les règles. Chuck (Ed Westwick), fou amoureux de Blair et aussi riche que toxique, et le beau Nate (Chace Crawford) voit son statut social affecté lorsque sa famille traverse une période difficile. Enfin, Dan (Penn Badgley) et Jenny Humphrey (Taylor Momsen), frère et sœur issus de la classe moyenne, rejoignent le lycée et ce monde de privilèges qui n’est pas forcément le leur. Derrière la richesse et le glamour, ces adolescents ne cessent de s’aimer, de se déchirer, de se trahir et de comploter les uns contre les autres. Tous leurs sombres secrets sont connus d’une mystérieuse Gossip Girl qui, sur son blog, publie anonymement des révélations explosives.
L’essentiel
Gossip Girl est basée sur la série de livres éponymes de Cecily Von Ziegesar. Après un projet de film avorté, ce sont les créateurs de Newport Beach, Josh Schwartz et Stephanie Savage, qui reprennent le flambeau avec l’idée de développer une série. Lancée en 2007, Gossip Girl a rencontré un succès immédiat, en particulier auprès des adolescentes ; conduisant à un renouvellement quasi immédiat pour une deuxième saison (il y en aura six au total, avant un éphémère reboot de deux saisons en 2021) et l’apparition des acteurs et actrices en couvertures des magazines people.
Chaque épisode débute et s’achève par une brève intervention en voix off d’un personnage inconnu, se faisant appeler Gossip Girl. Sous couvert d’anonymat, elle révèle tous les secrets des personnages sur un blog à partir d’informations provenant de multiples sources. Le mystère entourant son identité est présent tout au long de la série et n’est levé que dans le dernier épisode. Cette voix off explique et raconte des choses que les personnages principaux ignorent, plaçant le spectateur dans une position omnisciente où il connaît avant eux les secrets qui vont être révélés, et elle conclut chaque épisode par le désormais célèbre : « Bisous, bisous. Gossip Girl ».
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Le point de départ de l’histoire est le même dans les livres et dans la série : tout commence avec le retour au lycée de Serena van der Woodsen, après une période de convalescence pour des raisons inconnues. Son arrivée suscite immédiatement la jalousie de la reine du lycée Blair Waldorf, son ancienne meilleure amie, créant une rivalité et des tensions qui perdureront tout au long de la série malgré des périodes de réconciliation. Autour des deux filles gravitent les autres protagonistes au fil des rivalités, coups tordus et histoires d’amour.
Les personnages
Serena, indépendante et rebelle, est abonnée aux scandales dans la presse people et aux vêtements de luxe qu’elle arbore dans chaque épisode. Sur le plan personnel, elle s’implique dans toutes sortes de relations dont elle sort généralement déçue, même si celle qu’elle entretient sporadiquement avec Dan est la seule qui lui apporte un certain épanouissement. Blair, elle, est une adolescente égocentrique obsédée par Audrey Hepburn, qui ne pense qu’à elle et à maintenir son statut social, humiliant tous ceux qu’elle juge inférieurs à elle, avec une conscience de classe absolue. Son personnage a beau être antipathique, Meester lui confère un côté exagéré et presque auto-parodique qui la rend divertissante, surtout lorsqu’on la voit s’inquiéter pour des choses insignifiantes qui sont pour elle de profondes crises existentielles.
Côté garçons, Nate fait figure de gendre idéal, beau, riche et gentil, mais sa situation va se dégrader à cause des manigances financières de son père, tandis qu’en grand sentimental, il passe d’une petite amie à l’autre. A l’opposé Chuck Bass, amoureux fou de Blair, est le bad boy tourmenté à la vie dissolue, adepte des phrases lapidaires, de tous les excès et tourmenté par sa relation dysfonctionnelle avec son père.
Pour compléter le cercle masculin, Dan est issu d’un milieu plus modeste. Gentil garçon avec des valeurs morales, aspirant écrivain bien moins fortuné que ses camarades de lycée, il intègre le groupe en partie grâce à sa relation avec Serena. Citons aussi sa petite sœur Jenny (Taylor Momsen), adolescente naïve et sans défense qui deviendra une sorte de clone de Blair version Barbie punkette.

Il faut évidemment mentionner Gossip Girl (Kristen Bell prête sa voix dans la version originale), élément essentiel de la série bien qu’elle n’apparaisse jamais à l’écran. En un sens, Gossip Girl préfigurait à l’époque les problèmes que les réseaux sociaux allaient bientôt engendrer, avec la surexposition constante des protagonistes, la pression sociale de l’apparence et, ici, le fait que la popularité dépend entre autres du nombre de fois où la blogueuse vous cite dans ses publications.
La série est centrée sur les adolescents, laissant aux parents une présence limitée – lorsqu’ils apparaissent, c’est presque toujours pour créer des problèmes supplémentaires à leurs pauvres enfants. Mentionnons le père de Dan, Rufus (Matthew Settle), ancien musicien de rock qui tente d’empêcher son fils de reproduire les erreurs que lui-même a commis dans sa jeunesse dans ses relations avec la haute société de Manhattan ; et la mère de Serena (Kelly Rutherford, habituée des soaps dont Melrose Place), blonde glaciale avec plusieurs divorces à son actifs et des squelettes dans le placard.
Gossip Girl, un plaisir coupable
Au fil des saisons la série s’est éloignée des intrigues des livres. Les histoires se limitent principalement aux amours des adolescents du groupe avec une multitude de triangles voire quadrilatères sentimentaux , de tromperies et d’infidélités en tout genre, dont nous sommes opportunément informés par la reine des gossips, mais aussi des coups bas et machinations que chacun ourdit à un moment ou à un autre, pour nuire à un de ses camarades ou reprendre l’avantage.
Plus teen soap que teen drama, Gossip Girl a l’intelligence de ne pas se prendre trop au sérieux et de jouer subtilement sur un ton parfois auto-parodique, renforcé par la présence constante de la voix off. Celle-ci, avec ses sarcasmes permanents, donne un certain détachement et un recul qui permet de s’amuser des complots et du machiavélisme juvéniles de ses protagonistes, évitant un ton pompeux et prétentieux qui l’aurait rendue insupportable.
La série ne manque pas de charme et s’inscrit dans la catégorie des « plaisirs coupables » frivoles, que l’on regarde parce qu’elle s’avère vite addictive et possède un sens aigu du cliffhanger. On a envie de connaître la suite des mésaventures des personnages, leurs déboires et leurs vengeances. Même si les protagonistes n’évoluent pas et répètent sans cesse les mêmes erreurs et les mêmes schémas, même si les rebondissements sont parfois peu crédibles (comme lorsque Blair devient… Princesse de Monaco), même si Gossip Girl est too much. Mais c’est aussi pour ça qu’on aime.
Le succès de Gossip Girl
Le principal défaut de Gossip Girl vient des intrigues redondantes. Tout le monde couche avec tout le monde, tout le monde manigance des coups tordus, tout le monde ment, créant des situations répétitives en particulier à partir de la troisième saison. Malgré tout, et même si les audiences ont baissé, la série a toujours gardé un noyau dur de fans qui lui a permis de durer six saisons au total – notamment parce qu’elle était très rentable financièrement pour la CW, qui a toujours été le parent pauvre des networks américains.
Le succès de la série reposait sur la présentation d’un monde utopique, où l’argent coule à flot, avec des personnages à la garde-robe époustouflante, capable de faire rêver des milliers d’adolescentes à l’idée de cet univers de luxe, prestige et glamour avec open bar à vêtements et chaussures de marques. Elle le fait avec brio, répondant exactement aux attentes de son public.
Tournée à New York, dans le Queens, Brooklyn, Manhattan et surtout l’Upper East Side, dans les luxueux immeubles et penthouses indécents entourant Central Park, la série joue énormément sur le style de vie ostentatoire des protagonistes, avec de magnifiques vues panoramiques sur la Grosse Pomme et des décors soigneusement sélectionnés. Ces lieux emblématiques sont même devenus des étapes incontournables pour les fans de passage dans la ville, avec la création de circuits touristiques.

Comment fini la série ? (Sans spoiler)
Gossip Girl a commencé à montrer des signes évidents de relâchement à partir de la troisième saison, s’essoufflant encore davantage dans la cinquième. La CW a alors décidé de clôturer la série avec une sixième saison pour finaliser les intrigues et surtout révéler qui se cachait derrière le pseudonyme de Gossip Girl. Et force est de constater que, avec cet objectif en ligne de mire, la série a retrouvé un nouveau souffle avec une conclusion réussie… et surprenante, dont ne nous dirons évidemment rien.
Gossip Girl a été une série phare des années 2000 – 2010, elle a marqué une génération d’adolescent(e)s. Six saisons plus ou moins réussies, avec des personnages extrêmes et des rebondissements qui ne le sont pas moins, qui ont fait de Gossip Girl un plaisir coupable aussi frivole qu’addictif. A votre tour de plonger avec Blair, Serena et les autres dans un monde de luxe, de glamour et de coups bas au cœur de l’élite new yorkaise. Bisous, bisous…