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Club Dorothée : et si on retournait dans les studios de la Plaine Saint-Denis ?

Une partie de l’histoire de la télévision française s’est jouée et se joue aux studios de la Montjoie, à deux pas de Paris, actuellement en pleine renaissance.

Mercredi 5 novembre ! Quelques médias ont reçu une invitation par la Plaine Commune pour venir visiter une partie de l’écosystème qui donne naissance aujourd’hui aux plus grandes fictions, films, mais aussi à la version française des programmes que l’on peut voir voir chaque jour, à la télévision, sur les plateformes ou au cinéma via le doublage.

La matinée commence par une découverte d’un haut lieu du cinéma et de la télévision, Titra Film, un endroit où l’on sous-titre et double des milliers de programmes. Mais c’est vers un lieu emblématique de la télévision que l’on se dirige ensuite, un lieu qui a bien failli disparaître avant d’être repris en gestion par Rémi Préchac et Xavier Plèche en 2020 : les studios de la Montjoie. S’ils abritent de nouveau aujourd’hui de nombreuses productions comme Emily in Paris ou Scènes de ménages pour M6, les studios ont été un un haut lieu de la télévision française dans les années, fief de AB Productions.

Alors que Claude Berda vient de nous quitter et que TMC referme 30 ans d’aventure avec la fin des Mystères de l’amour, nous avons eu envie de vous faire pénétrer dans ces lieux où encore aujourd’hui on ressent la présence de ces programmes cultes.

De AB production à Secret Story

La plaine St Denis est un lieu emblématique de la télévision, des studios qui ont accueillis les plus émissions de télévision comme Taratata, le Loft ou Sans aucun doute.
Mais selon les générations des journalistes conviés ce jour-là, c’est un lieu marquant, terrain de jeu des émissions de Dorothée et ses sitcoms, ou plus tard de Secret Story. Mais on a tous en nous un souvenir télévisuel de la Plaine St-Denis qui a marqué notre enfance et notre adolescence. C’était la possibilité à quelques kilomètres de Paris d’avoir d’immenses studios capables d’imaginer les plus grandes folies, les plus grandes envies télévisuelles. Et bien qu’une nouvelle ère s’ouvre aujourd’hui sur les studios, on sent que l’empreinte de ses programmes est encore bien présente, gravée jusque dans les murs des studios. Et même si tout est en « reconstruction » et plus adapté aux besoins du métier d’aujourd’hui, c’est bien à un voyage dans le temps que l’on est convié . Car au delà des programmes eux-mêmes, ces studios sont devenus au fil des années des « personnages » à part entière que l’on découvrait même chaque mercredi après-midi avant le grand show du Club Dorothée.

Alors on a nous aussi poussé la porte de ces lieux où il n’y a plus rien rien ou presque aujourd’hui, en attente que de nouveaux projets ne viennent s’y implanter.

« Prêts pour mercredi de folie ? »

Nous ne verrons pas tous les plateaux mais celui sur lequel on pénètre en premier est chargé de symboles. C’est le plateau qui a abrité l’émission du mercredi matin du Club Dorothée, jusqu’à la fin. Car c’est sur ce même plateau que Dorothée et son équipe vont refermer 10 ans d’émissions un matin d’août 1997. On devine encore dans les murs les traces du passage de l’émission avec ces graffitis. Ce décor de la « dernière époque » de l’émission que l’on ne peut que deviner ici laisse pourtant échapper bien des souvenirs quand on y pénètre, comme persuadés de vivre un moment privilégié quelques 30 ans après.

On ne fait que passer mais sortir de ce studio, c’est parvenir sur un « parking » chargé d’émotion là aussi. Car si aujourd’hui il a retrouvé sa fonction, à la grande époque du Club Dorothée, c’était un tout terrain de jeu qui se trouvait là. Un décor même emblématique de l’émission et que l’on devine dans le clip Bonheur City de Dorothée.

C’est à la sortie du plateau de la matinale de l’émission que l’on a construit sur le parking « la maison de campagne » du Club Dorothée, celle que les animateurs occupaient en début de vacances avant de partir à l’aventure. Mais pas un petit décor, une vraie maison avec une grande et belle terrasse, et surtout une immense piscine (celle qui accueille la « Merguez Party » des Musclés.

Comme c’est souvent le cas en télé, on trichait et on ne cadrait pas trop haut pour ne pas voir les fenêtres des bureaux (desquelles les employés font « coucou » dans le clip ci-dessus) mais c’est bien là que se jouaient notamment les émissions de vacances. Et comme sur un tournage de fiction, face à la piscine et à la maison de campagne, on trouvait des boutiques pour recréer en extérieur les décors d’une rue servant aux sitcoms.

Si vous vous souvenez, lors de la dernière de l’émission, Dorothée chante « Un jour on se retrouvera » et fait le chemin inverse que nous avons parcouru.

A l’époque de AB Productions, l’entrée des studios se faisait via la rue du Président Wilson (aujourd’hui c’est via la rue de la Montjoie), l’entrée mythique dominée par ce bâtiment en verre qui illustre notre article. L’entrée mythique des studios a bien changé, le jour où nous sommes venus, on déjeunait l’emplacement de l’accueil et au-dessus on trouvait un local à costumes. Mais le hall qui permettait d’accéder aux studios de tournage est toujours là, tout comme le plateau 1000 (pour 1000m2) qui abritait les premiers primes du Loft mais aussi les premiers mercredis après-midi du Club Dorothée. Puis ce seront les décors des sitcoms cultes qui viendront y trouver refuge.

Le lieu est vaste, immense et on ne peut qu’imaginer l’effervescence qui s’y trouvait non seulement le mercredi après-midi, mais toute la semaine avec les tournages des émissions, des séries, mais aussi l’enregistrement des albums (on y trouve un studio d’enregistrement), voire même des clips accompagnant systématiquement les albums des stars de l’écurie AB. C’est vertigineux ce qui s’est joué ici durant 10 ans.

Certains plateaux occupés hier par ces émissions sont aujourd’hui loués à l’année par des productions comme celle de la série culte Scènes de ménages comme on a pu le constater. Une bonne nouvelle qui permet à ces lieux aussi importants que ne le furent les studios des Buttes-Chaumont ou de Cognac-Jay, de ne pas disparaître.

Mais il y a un lieu qui symbolise à lui tout seul la démesure de ce que fut le projet de la Plaine St-Denis, la volonté de tout faire, de tout avoir sur place. Un lieu qui nous fait de l’œil depuis notre arrivée et que nos hôtes gardent soigneusement pour la fin, comme un ultime cadeau. Un lieu qui réunit à la fois les enfants des années 90 comme ceux des années 2000 : une maison posée au sommet d’un des immeubles des studios. Une maison et un immense jardin aménagé tout autour d’elle et qui surplombe Paris.

Pour la rejoindre, nous revenons à notre point de départ, via l’entrée de la Montjoie. Là, un ascenseur ou un escalier nous permettent de gravir les étages. Rien ne peut nous laisser penser qu’une maison se « cache » derrière cette lourde porte où l’on arrive. On la pousse et un petit couloir donnant sur une porte typique de maison se dresse devant nous. On y entre et une très belle maison se dévoile devant nous. Pas le temps de s’attarder car on y tourne les derniers épisodes des Mystères de l’amour (le Père Noël est même là). On traverse en vitesse le salon et le très grand jardin apparait alors.

La maison fut celle de JLA en son temps mais elle a aussi servi de « décor » extérieur que l’on voit dans le générique du Miel et les abeilles. Mais ce fut aussi la « maison des secrets » de Secret Story dans les premières années. Mais quelque soit son souvenir, le lieu est incroyable, un peu hors du temps, comme une bulle hors du temps loin de la frénésie des studios. On comprend ce qui a amené à sa conctruction.

Notre visite s’arrête ici avec ce lieu si marquant et si marqué. Et un vrai sentiment d’avoir (un peu) découvert un lieu de notre mémoire, comme une balade dans les studios Universal en moins « fou » bien entendu. Pour les amoureux de la télé, ce lieu restera comme celui qui nous a fait vivre tant d »émotions télévisuelles. Tourné à présent vers l’avenir, on comprend mieux pourquoi i fallait à tout prix le préserver, le sauver, le transformer, l’adapter. Pour que d’autres vivent pleinement les mêmes émotions.

About author

Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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