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Australie : fini l’immunité des parlementaires, magistrats et fonctionnaires concernant le harcèlement sexuel

Secouée par plusieurs affaires d’agressions sexuelles au sein du gouvernement, l’Australie a décidé de réviser sa législation sur l’immunité des politiques. Ces derniers ne seront donc plus intouchables quant aux questions de harcèlement sexuel.

« Il s’agirait de mettre tout le monde sur un pied d’égalité » s’est exprimé Scott Morrison, le premier ministre australien. Les parlementaires bénéficiaient jusqu’ici d’une immunité en cas d’harcèlement sur le lieu de travail. Il faut noter qu’ils pouvaient tout de même faire l’objet de poursuite pénales en cas d’agressions sexuelles.

Le harcèlement sexuel relèverait désormais de la « faute grave » a indiqué Michaelia Cash, nouvelle responsable juridique du gouvernement. Elle a également ajouté qu’il serait prévu d’étendre la période pendant laquelle une victime peut signaler un incident de six mois à deux ans.

De nombreuses affaires retentissantes

Tout débute il y a un an, avec la publication d’une enquête appelée « Respect@Work ». Ce rapport rendait compte du harcèlement sexuel sur les lieux de travail. 39% des femmes en auraient été déjà victimes tandis que la part des hommes s’élève à 26%. Mi-mars, des dizaines de milliers de personnes avaient participé à la campagne de manifestation appelée #MarchForJustice (Marche Pour la Justice). Les manifestants dénonçaient les violences sexuelles et demandaient l’égalité des sexes.

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Des milliers d’Australiens se sont rassemblés à Canberra, Sydney et dans d’autres villes d’Australie pour protester contre les violences faites aux femmes

Mi-février, Britanny Higgins, employée au Parlement australien, s’est publiquement exprimée sur le viol qu’elle aurait subi en 2019. Violée par un de ses collègues dans le bureau de Linda Reynolds (à l’époque Ministre de la Défense), l’affaire a reçu énormément d’attention en Australie. Accusée d’avoir minimisé l’affaire et d’avoir traiter Mlle. Higgins de « menteuse », Mme. Reynolds s’était vue démise de ses fonctions.

Début mars, c’est Christian Porter, ancien principal conseiller juridique du gouvernement qui se retrouve au centre des scandales. Il avait été accusé d’avoir violé une adolescente de 16 ans avec qui il étudiait en 1988. La victime, souffrante de problèmes mentaux, avait finalement retiré sa plainte, avant de se suicider le lendemain. Porter, lui, n’a cessé de nier et a même poursuivi la chaîne ABC (la première à avoir fait part de ces accusations) pour diffamation.

Plus récemment, un lanceur d’alerte avait partagé les vidéos de plusieurs membres conservateurs se masturbant dans le bureau d’une députée. Certains députés auraient même fait venir des prostituées dans leurs bureaux. Cela avait évidemment fait réagir le Premier Ministre Scott Morrison « Tout cela est absolument choquant. C’est honteux ».

« Il y avait cette sorte de mentalité de ‘je le sais mais je ne dis rien’ » – professeur Chappell de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud.

Un révision attendue

Durant ces 20 dernières années, l’Australie est passée de la 15e à la 50e place des pays les plus mixes dans leur Parlement. Les délégations parlementaires des partis libéraux et conservateurs, qui gouvernent avec une courte majorité, sont composées à 80% d’hommes.

« C’est un écosystème où les hommes se comportent mal et où les jeunes employés les voient s’en tirer » selon Emma Husa, ancienne membre du Parlement de Sydney.

En janvier dernier, M. Morrison avait été vivement critiqué pour ne pas avoir donné suite aux 55 recommandations du rapport « Respect@Work ». Aujourd’hui le ton est différent. Le gouvernement a accepté toutes les recommandations : « Dans leur totalité, en partie ou en principe » a-t-il précisé. Il a également ajouté « L’an passé, nous nous sommes concentrés sur ces besoins très urgents pour protéger les femmes à un moment où elles étaient très vulnérables pendant le Covid » avant de se féliciter d’enfin pouvoir « aborder ces problèmes à plus long terme ».

« Après plus d’un an de délais, il est grand temps que Scott Morrison réponde au rapport Respect@Work sur le harcèlement sexuel dans les lieux de travail australiens » -Tanya Plibersek, membre du Parlement de Sydney
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