Sur Twitter, les témoignages d’élèves victimes de violences à l’école se multiplient. Hugo Martinez, président de l’association « Hugo contre le harcèlement scolaire » appelle à « écouter le ras-le-bol des élèves »
140 caractères pour raconter leurs pires souvenirs. Sous le hastag #BalanceTonProf et #BalanceTonBahut; les élèves racontent les violences subies à l’école. Des humiliations physiques ou verbales « du quotidien » qui peuvent durement atteindre les adolescents, avec des « conséquences graves à l’âge adulte ».
Difficultés scolaires, tenues vestimentaires, racisme ou homophobie : les nombreux témoignages font état d’une “très grande variété” de violences et « comportements inappropriées » des enseignants. Certains élèves vont même jusqu’à dénoncer des faits de harcèlement sexuel, attouchements ou viol.
Pas de délation mais une co-construction avec l’école
« On ne savait pas trop comment se positionner face au mouvement » reconnait le président de l’association « Hugo contre le harcèlement scolaire« . Et pour cause. « C’est la première fois que les élèves dénoncent en masse, disent leur ras-le-bol » estime Hugo Martinez, qui voit dans ce mouvement « un criant besoin d’écoute ». Lancée en 2018, son association traite « 100 appels par jour, d’élèves ou familles » grâce à « 50 bénévoles et professionnels ».
Pour Hugo Martinez, victime de harcèlement scolaire, « les jeunes sont dépassés » par « le thème du harcèlement« . « Ils font l’amalgame entre harcèlement scolaire et sexuel » estime le jeune homme. Et d’expliquer : « Le #Lundi14Septembre dénonce le harcèlement sexuel qui, lui-même, peut se dérouler dans le cadre scolaire ».
Condamnant « la délation« , Hugo Martinez considère néanmoins que « rééquilibrer les choses » est « un passage obligé de la reconstruction » du jeune harcelé. Aujourd’hui, il milite « pour la co-construction d’un dialogue » entre les victimes, les associations et l’Education Nationale afin « d’aider au mieux les jeunes et l’institution« .
Les profs ? Fautifs mais pas trop
Si Hugo Martinez veut « engager un dialogue avec l’Education nationale« , c’est qu’il estime que « les enseignants ne sont pas toujours fautifs ». « Ils n’ont pas toujours conscience de la violence et de la portée de leurs propos quotidiens » détaille le jeune homme. En cause selon lui ? Le Ministère, « qui ne forme pas suffisamment aux questions de harcèlement scolaire ».
« L’impact sur le long terme est grave tempête Hugo, il y a un lien entre le harcèlement scolaire et des difficultés dans le travail, la construction de la vie personnelle ou même l’obtention d’un prêt« . Il estime qu’il faut « développer massivement des plateformes d’écoutes via les réseaux sociaux » pour aider les jeunes victimes « à tirer du positif » et « refaire une sociabilisation ».
L’association espère toujours un rendez-vous avec Brigitte Macron pour aborder ces problématiques.