
Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien de 74 ans, a été entendu pour la dernière fois ce mardi, devant la cour criminelle du Morbihan à Vannes. Accusé de viols et d’agressions sexuelles sur 299 victimes, pour la plupart mineures, Le Scouarnec est au cœur d’une des plus grandes affaires de pédocriminalité en France en termes de nombre de victimes.
Des crimes commis depuis 1986, connus depuis 2006
Joël Le Scouarnec, médecin spécialisé en chirurgie digestive, a exercé au cours de sa vie dans plusieurs établissements de l’Ouest de la France et est aujourd’hui jugé pour des actes d’agressions sexuelles visant notamment ses anciens patients, filles et garçons, quasi tous mineurs au moment des faits. Entre Vannes, Lorient, Quimperlé ou encore Jonzac, le médecin est accusé d’avoir tiré profit de plusieurs centaines de ses patients pour assouvir ses désirs sexuels.
Ce dernier avait par ailleurs été condamné pour la première fois en 2005 à 4 mois de prison avec sursis pour détention de contenu pédopornographique. Cette condamnation ne l’a pour autant pas empêché de continuer à exercer sur des mineurs, et l’Ordre des Médecins, mis au courant de l’affaire en 2006, n’a engagé aucune procédure à son encontre après l’avoir convoqué. Une alerte avait été lancée la même année par un psychiatre de l’hôpital de Quimperlé, Thierry Bonvalot, collègue de Joël Le Scouarnec. Ce dernier, alerté par la condamnation du chirurgien, l’avait alors observé de près, et relevé les signes de sa dangerosité : des révélations alarmantes mais sans effet concret.
L’affaire prend une autre tournure en 2017 : les déclarations glaçantes de sa voisine de 6 ans
Au printemps 2017, l’affaire éclate : la voisine du médecin confie dans ses propres mots avoir été victime d’exhibitionnisme. Le Scouarnec est alors perquisitionné et l’enquête lancée. Les investigations amènent à des découvertes de plus en plus perturbantes : 300 000 fichiers pédopornographiques et plusieurs poupées sexuelles sont retrouvés au domicile de l’accusé en plus d’un « carnet noir » où Le Scouarnec a documenté plus de 30 ans de crimes répétés. Ultra détaillé, ce journal intime est rempli de confessions accablantes de la part du médecin et sert de vraie pièce à conviction pour les enquêteurs.
« J’AI 48 ANS ET JE SUIS PÉDOPHILE. »
« Je suis un grand pervers […] et j’en suis très heureux. »
En 2020, à Saintes, le « monstre de Jonzac » est condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour ses crimes commis sur quatre mineurs, dont ses nièces. Il s’agit maintenant pour la justice de traiter les centaines d’autres accusations à l’encontre de l’ancien chef de clinique du CHU de Nantes : un procès qui dure depuis plusieurs mois.
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En 2025, la suite de cette affaire criminelle vertigineuse
Depuis le 24 févier, Le Scouarnec est entendu à Vannes, accusé de près de 300 viols et agressions sexuelles sur une longue liste de mineurs notamment. Le procès est aussi une opportunité pour les parties civiles de se réunir et échanger : une occasion de se sentir compris et moins seul face à l’immensité de l’affaire, mais surtout de manifester.
Durant le procès, Le Scouarnec a accepté en bloc les accusations et affiché une certaine culpabilité devant les juges, ce qui n’était pas le cas lors des autres procès, où ce dernier restait de marbre, considérant les enfants comme de simples objets sexuels. Ces émotions et excuses inédites, contraires à son profil psychologique, se sont accompagnées d’aveux notables.
Le Scouarnec s’est ainsi dit coupable de viols, un mot qu’il peinait à accepter jusque là, et responsable de la mort de deux de ses anciennes victimes, dont l’une, Mathis Vinet, mort d’une overdose, se serait suicidée. Pour sa dernière écoute, l’accusé semble donc cesser de lutter et accepter son sort : il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu le 28 mai, en attendant ont maintenant lieu les plaidoiries.