
Après près de deux siècles de voyages royaux, l’historique train de la monarchie britannique tirera sa révérence en 2026. Cette décision marque un tournant symbolique dans la volonté de modernisation de la famille royale.
C’est une page de l’histoire britannique qui se tourne. Le « Train Royal », utilisé depuis près de 200 ans par la monarchie sera mis hors service dès 2026. L’ annonce, faite le 30 juin 2025 par James Chalmers, responsable des finances royales, marque la fin d’une tradition aussi symbolique que coûteuse. L’ objectif ? Appliquer une « discipline fiscale » au sein de la famille royale, alors que les attentes du public en matière de transparence et de sobriété ne cessent de croître.
Ce train de neuf wagons est jugé aujourd’hui trop onéreux à entretenir. « Tout comme tant d’aspects du travail de la famille royale ont été modernisés pour refléter le monde d’aujourd’hui, le temps est venu de faire nos adieux les plus chaleureux au train royal » a expliqué Chalmers. Il a également précisé que deux hélicoptères resteront à la disposition de la famille pour assurer certains déplacements.
Un héritage de la Reine Victoria
Le « Train Royal » est bien plus qu’un simple moyen de transport. Il a été un symbole de l’union entre tradition et technologie ainsi que l’illustration du prestige de la monarchie britannique à travers les générations. En effet, l‘histoire de ce train commence en 1842, avec un voyage de la Reine Victoria, première souveraine à avoir eu droit à un train spécialement affrété. Depuis, ce moyen de transport a été utilisé pour d’innombrables tournées officielles, cérémonies et visites diplomatiques.
— Dennis Lennox (@dennislennox) June 30, 2025
Plus récemment, en 2020, le prince William et Kate Middleton avaient effectué une tournée de 2.000 km à bord du train royal pour remercier les travailleurs pendant la pandémie de Covid-19. Le train avait aussi été envisagé pour transporter le cercueil de la Rein Elisabeth II depuis l’Ecosse après sa mort en 2022, avant que le projet ne soit abandonné pour raisons de sécurité.
Une décision dans un climat de méfiance
Si la décision d’abandonner ce train relève d’un souci budgétaire, elle intervient aussi dans un contexte de défiance croissante envers les privilèges accordés à la monarchie. Une enquête menée par des médias britanniques en 2024 a notamment révélé que le Roi Charles III et le prince William bénéficiaient de financements publics tout en étant exemptés de certains impôts. Ce qui provoqua une vive réaction dans l’opinion publique.
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Le coût de la monarchie est plus que jamais scruté. L’ allocation souveraine, qui fiance les obligations officielles et l’entretien des résidences royales, atteindra 132 millions de livres soit 154 millions d’euros pour l’année fiscale qui se termine en 2026. À savoir une hausse de 50% par rapport à l’année précédente. Un contraste qui agace, d’autant plus que le coût du train royal n’est plus justifiable à l’heure où une économie budgétaire est exigée dans tous les secteurs publics.
La fin d’un mythe ?
L’ abandon du « Train Royal » n’est pas qu’une décision logistique ou financière. C’est également un choix hautement symbolique. C’est une manière pour la monarchie d’afficher une volonté d’adaptation, de modernisation et d’alignement avec les exigences du peuple britannique. Mais c’est aussi une rupture avec ses salons roulants et ses escales protocolaires. Le « Train Royal » faisait rêver et fascinait. Il incarnait une certaine idée de la grandeur britannique mais cette histoire appartient désormais au passé.
En tirant le frein d’urgence sur ce pan de son héritage, la famille royale tente un virage : préserver sa légitimité tout en coupant avec ses signes les plus ostentatoires.