Emmanuel Macron s’est entretenu avec plusieurs chefs de partis ce mardi. Selon le candidat communiste à l’élection présidentielle Fabien Roussel, le Président envisage un « gouvernement d’union nationale ».
« Sortir le pays de la crise »
« Il m’a demandé si un gouvernement d’union nationale était la solution pour sortir le pays de la crise, au regard de la couleur de l’Assemblée. » a expliqué Fabien Roussel au micro de LCI. Ce dernier a été reçu à l’Elysée ce mardi, comme plusieurs chefs de partis susceptibles de former des groupes à l’Assemblée. Un gouvernement d’union nationale permettrait à Emmanuel Macron de trouver la solution pour gouverner malgré l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le député communiste du Nord a toutefois insisté sur le fait que d’autres scénarios sont possibles.
Rassembler tous les partis de gouvernement
Un « gouvernement d’union nationale » correspond à un système politique dans lequel tous les « partis de gouvernement » du pays sont présents. Il s’agit donc des partis qui obtiennent régulièrement des sièges à l’Assemblée nationale. C’est par exemple le cas du gouvernement de Mario Draghi en Italie depuis février 2021. Celui-ci réunit des partis de gauche comme de droite. En France, l’exemple par excellence est le gouvernement mis en place après la Seconde Guerre mondiale. Présidé par Charles de Gaulle, il rassemblait à la fois les communistes, les socialistes, les républicains populaires ou encore l’Union démocratique. Comme le montrent ces exemples, un gouvernement d’union nationale intervient dans un contexte inédit : l’après-guerre, la crise du Covid et aujourd’hui, une majorité relative à l’Assemblée nationale.
Une proposition pour l’instant rejetée par l’opposition
Pour le moment, cette idée sert avant tout pour le chef de l’Etat à montrer une image de rassembleur. Mais les partis d’opposition n’ont pas montré d’enthousiasme. Du côté de la Nupes, Fabien Roussel a montré son scepticisme à l’égard de cette proposition, aussi rejetée par Manuel Bompard (LFI). Du côté de la droite, Christian Jacob a déclaré que les Républicains seront « force de proposition, mais jamais dans la compromission ». Les autres partis de la majorité continuent pourtant d’appeler au gouvernement d’union nationale. En effet, pour l’ancien Premier ministre Edouard Philippe une « grande coalition » est nécessaire « dans l’intérêt du pays ». Selon François Bayrou, « il faut s’approcher le plus près possible de l’union nationale ».
Le message de la majorité est donc clair. Ce mercredi, Emmanuel Macron doit maintenant recevoir à l’Elysée Julien Bayou (EELV), Mathilde Panot (LFI) et Edouard Philippe (Horizons).