
Chaque fois que les cardinaux se réunissent pour élire un nouveau pape, la fumée est leur mode de communication avec le reste du monde. Mais comment obtient-on ces couleurs ?
Une méthode historique
Chaque fois que les cardinaux se réunissent pour former le conclave, ils sont coupés du reste du monde. C’est un moyen de s’assurer d’un vote solennel et privé, à l’abri de l’opinion mondiale, pour choisir le meilleur candidat au titre de pape. Ainsi, avant le début de chaque conclave, la cheminée est réinstallée et préparée, prête à diffuser la fumée qui annoncera l’issue de chaque scrutin.
Après chaque scrutin, les bulletins de vote sont brûlés. Chaque cardinal écrit de manière illisible sur un petit bout de papier. Pour garantir l’anonymat, chaque bulletin est ensuite brûlé. La fumée s’élève alors de la chapelle Sixtine et devient le signal tant attendu par les fidèles du monde entier.
Pour cela, un principe très simple : fumée noire, nous n’avons pas de pape ; fumée blanche, nous en avons un. Ce procédé remonte au Moyen Âge.
Mais comment ça marche ?
Pour faire sortir cette fumée colorée, tout se passe à l’intérieur de la chapelle. Bien qu’inaccessible pendant le conclave, il est connu qu’une deuxième cheminée est installée à côté de celle déjà existante. Le système repose sur une double cheminée, reliée par un conduit. L’une des cheminées sert à brûler les bulletins des cardinaux, tandis que l’autre produit la fumée visible à l’extérieur.
Il est possible d’obtenir des fumées de couleur ; c’est un procédé chimique et traditionnel. Pour obtenir la fameuse fumée noire, il s’agit simplement des bulletins qui brûlent dans la cheminée. La combustion produit naturellement la couleur noire. Elle peut parfois être accompagnée de fumigènes.
En revanche, pour obtenir une fumée blanche, on utilise un fumigène, allumé dans la deuxième cheminée. Ce fumigène est composé de perchlorate de potassium, de lactose ou encore de résine chloroformée. Une fois activé, il produit une fumée normalement blanche, visible pour signaler l’élection d’un nouveau pape.
Fumée grise
Même si le processus reste simple et sans ambiguïté. Depuis ses trois derniers conclaves, il y a eu de nombreux quiproquos. Tout d’abord en 1978, 1958 puis en 2005, les résultats n’ont pas été concluants.
En 1958, une fumée grise presque blanche est sortie de la cheminée, donnant l’impression qu’un pape avait été élu. La foule a alors cru que l’élection était faite, les cloches ont même commencé à sonner. Mais erreur, les scrutins n’avaient pas relevé le nouveau pape. C’était dû à un mélange dans la combustion des bulletins et des additifs destinés à noircir la fumée.
En 1978, c’est le procédé inverse. La fumée est sortie grise de nouveau presque noire. Les cloches retentissent alors pour confirmer l’élection et le choix d’un nouveau pape. La foule est surprise et aucune annonce ne pouvait à ce moment-là trancher.
En 2005, la fumée est de nouveau grise, provoquant une fois encore un moment de confusion parmi la foule. Pourtant, les cheminées avaient été modifiées et des produits chimiques spécifiques avaient bien été ajoutés. La combustion, cependant, n’a pas été complète, d’où cette nouvelle confusion.