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Le Congrès américain discutera d’un éventuel contrôle des armes

Il était un peu plus de 11 heures sur la côte Est des États-Unis (17h à Paris) lorsque le sénateur démocrate du Connecticut Chris Murphy a pris la parole. Ont débuté alors près de 15 heures de discours et de questions sur la question des armes à feu aux USA, durant lesquelles plusieurs sénateurs se sont relayés pour garder la parole.

C’est une pratique qui peut paraître étrange pour les français que nous sommes, habitués des quelques minutes accordées à chaque député ou sénateur et une rigueur quasi militaire lorsqu’il s’agit des questions au gouvernement. Pourtant aux États-Unis, le filibuster est quelque chose de courant visant à bloquer pendant plusieurs heures voire des jours le bon déroulement d’une séance parlementaire afin de faire plier son opposant sur un certain sujet.

Orlando, la fusillade de trop

Chris Murphy connaît bien ce sentiment d’impuissance face aux armes à feu et ne voulait pas le vivre une nouvelle fois après la fusillade à Orlando.  Lors de la tuerie de Newtown où 27 personnes, dont des enfants, avaient été tuées, il était élu à la Chambre des Représentants. Il avait assisté à tous les hommages et puis ensuite à l’oubli dans lequel était tombées toutes les victimes et la vitesse à laquelle le débat sur les armes à feu avait disparu.

LE sénateur Murphy avec la photo de Dylan Hocley, tué en 2012 CP: CNN

Le sénateur Murphy avec la photo de Dylan Hockley, tué en 2012                                            CP: CNN

Dans un discours très émouvant prononcé mercredi soir au moment de débuter son filibuster, il a expliqué que cette fois éviter le débat « serait un affront à toutes les victimes » que les États-Unis ont connues. Il a ainsi raconté l’histoire d’un petit garçon qui avait perdu la vie alors qu’il se trouvait à l’école, un lieu qui est censé être sécurisé et que « pour ne plus jamais revoir cela, il est temps d’agir« .

Un coup de force parlementaire

Hier midi, il a donc décidé d’agir en réclamant qu’un texte de loi soit débattu sur une possible limitation des droits sur l’achat d’armes et notamment que les personnes suivies par le FBI se voient refuser une vente. Un débat qui a très vite monopolisé les grandes chaînes américaines et a sorti la NRA (National Rifle Association) d’un silence relatif adopté depuis dimanche midi, donnant une tribune encore plus importante à la manœuvre.

Hillary Clinton, la candidate présumée du Parti démocrate a d’ailleurs soutenu cette initiative dans un tweet posté hier :

[Certains combats sont trop importants pour rester silencieux. Prévenir la violence par les armes est l’un d’eux. Restez fort Chris Murphy.]

Cette nuit, à 2h30 du matin à Washington DC (8h30 en France) et après 15 heures de filibuster (que l’on pourrait traduire en français par obstruction parlementaire), le sénateur a obtenu gain de cause. Très bientôt, le Congrès américain se penchera donc sur la question des armes à feu et les conditions requises pour pouvoir en acheter.

Lire aussi: Le contrôle des armes aux USA

L’issue est pourtant assez prévisible lorsque l’on connaît le pouvoir du NRA et notamment son emprise sur les élus du parti Républicain. Toutefois la tuerie d’Orlando ouvrira peut-être les yeux d’un certain nombre d’américains : ils le doivent à toutes les victimes par armes à feu…

Crédits photo de une: Getty images

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