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On regarde ou pas ? Maraé, le nouveau film de genre de OCS

En juin prochain, leurs vacances vont virer au cauchemar dans Maraé, le nouveau film de genre de OCS après L’invitation ou Deep Fear.

Sarah est une ancienne championne de surf à la carrière brisée par un accident. Quand elle entend parler d’un spot vierge jamais surfé par l’homme sur une île polynésienne, elle décide d’y emmener ses trois amies. Mais elle est mise en garde : si personne n’y est jamais allé, c’est parce que l’île serait taboue, habitée par des démons… Ignorant les mises en garde, les quatre amies y découvrent un endroit paradisiaque. Mais lorsqu’une d’entre elles profane un Maraé, lieu sacré polynésien, ce qui devait être un rêve va vite se transformer en cauchemar…

Maraé

« On ne quitte jamais l’enfer quand on a épousé le Diable »

Depuis 2021, OCS Signature, en plus de continuer de défricher le terrain des séries originales, a initié un certain nombre de productions de petits films de genre comme les Américains les aiment beaucoup mais comme on en fait peu en France. Avec plus ou moins de réussite, la chaîne est parvenue à faire de vraie proposition en la matière, même s’il leur reste encore à passer le chemin de la postérité et devenir des classiques du genre. Mais un film comme L’invitation demeure encore à ce jour une proposition singulière comme on en fait. Un de ces films que l’on ne soupçonne mais devant lequel on reste captif une fois qu’on l’a démarré.

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Avec Maraé, dépaysement total et cap vers Tahiti et ses nombreuses îles, un terrain de jeu trop peu utilisé mais qui révèle un champs des possibles infini. C’est là-bas que Fabien Adda (Prométhée) a posé les bases de son histoire et a transformé « le paradis sur Terre » en enfer. Comme ce fut le cas avec des fictions passées, il a démontré sa capacité à s’emparer des codes propres aux fictions anglo-saxonnes et a les faire siens pour proposer une histoire certes pas nouvelle, mais qui a le mérite d’être peu proposé chez nous. Soit un petit film de genre, que l’on consommera sans déplaisir durant l’été (une histoire imaginée par Jacques KLUGER et Jean-Michel ALBERT).

« Si l’on condamne les monstres pour ce qu’ils font, on ne peut s’empêcher de les plaindre pour ce qu’ils ont vécu »

Maraé, qu’on se le dise, ne révolutionne rien mais fait passer un « bon moment », c’est déjà pas mal (si on peut nommer ainsi un pur survival dans la tradition du genre).
Un divertissement avec ses codes, balisés et bien connus que le film respecte sans les chambouler. Depuis la mise en place de l’intrigue -le cadre est vite posé tout comme la caractérisation des personnages – jusqu’au dénouement, le film suit un schéma que l’on connaît si on aime ce type de productions, depuis La colline a des yeux à Détour mortel, Ruines ou Descent pour ne citer qu’eux. C’est plus du côté de la réalisation que l’on aurait espéré un peu plus de renouveau !

Dans un survival, les potentiels survivants sont par principe limités, la question est de savoir qui survivra (même si là aussi, les codes sont respectés). Et même une fois « sorti d’affaire », un twist final survient pour mieux montrer que le cauchemar ne s’arrête jamais (dans le cas présent, la fin nous a un peu laissé sur notre faim, nous donnant plus l’impression d’une ouverture vers autre autre chose que d’un simple twist).

Maraé
Aurélien Recoing

C’est finalement dans les détails que l’on trouvera un peu d’originalité. Outre la très belle partition musicale d’Etienne Forget (décidemment toujours en forme – la série Missions c’était lui) qui mélange les sonorités tahitiennes à la musique plus angoissante du survival, on aime l’univers créé pour l’occasion. Comme cette société reproduite sur l’île ou ce mystérieux et inquiétant personnage campé par Aurélien Recoing à qui il donne ce qu’il faut pour le rendre angoissant sans trop en faire. On regrette que le temps de développement pour mieux en comprendre les règles ne soit plus long.

Et si on aurait aimé voir davantage les comédiennes de ce film, on savait dès le début que le destin des personnages dans ces films ne sont pas voués à rester longtemps. Mais Adèle Galloy est une héroïne parfaite et terriblement convaincante avec ce qu’il faut de fêlures et de zones d’ombre. De même, Marie Zabukovec n’a pas à se forcer pour nous convaincre, même s’il l’on préfèrera la seconde facette de son personnage, une fois plongé dans le cauchemar, à la première partie où le personnage est plus agaçant. Mais il n’y a pas à dire, cette comédienne délivre toujours ce qu’il faut et tire toujours vers le haut ce à quoi elle s’accroche.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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