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Crise roumaine au Salon du Livre

Les Lettres roumaines sont à l’honneur en cette édition du Salon du Livre 2013, ouvert du 22 au 25 mars Porte de Versailles (Paris). Des écrivains voyageurs racontent avec émotion leur amour pour cette terre et ses habitants, quand les ténors de la littérature roumaine décident de boycotter l’évènement. Rencontres.

La Roumanie admirée

En ce début d’après-midi, l’Institut culturel roumain et les éditions Non Lieu remettent le Prix Panaït Istrati (anciennement Prix du Vagabondage) à des auteurs de toutes nationalités ayant consacré leur plume à la Roumanie. Lodowjik Allaert est le premier appelé. Ce jeune auteur a découvert ce pays de l’Europe de l’Est en descendant le Danube en Kayak et se déclare fasciné par l’esprit fraternel des roumains. « Cette destination est exotique. Mais l’exotisme est avant tout humain. Chaque rencontre a été inoubliable » confie-t-il à l’assemblée.

Denis Taurel hésite lui à  prendre le micro mais se lance finalement dans une déclaration amoureuse à la Roumanie : « Je pensais d’abord parler de stupéfaction, puis d’indignation… j’ai finalement choisi l’admiration ». Un sentiment exprimé à travers cinq portraits de femmes.

Des intellectuels roumains désavoués

Mais derrière l’engouement pour cette patrie, on sent la gêne, l’embarras, la tension politique. Celle qui existe depuis la nomination de Andrei Marga à la tête de l’Institut Culturel Roumain en été dernier. La crispation apparait, le regard fuit. Denis Taurel préfère écouter ses collègues écrivains plutôt que d’en parler.

Le nouveau directeur de l’Institut a en effet ébranlé le monde culturel en déclarant la guerre à certains intellectuels roumains, comme  Mircea Cartarescu, écrivain le plus traduit et potentiel futur Prix Nobel de Littérature : « On a affirmé que l’Etat roumain a dépensé une énorme somme de l’argent des contribuables pour mes déplacements à l’étranger et les traductions de mes ouvrages, j’ai été nommé « agent de propagande politique à l’étranger », la valeur de ma littérature a été mise en doute, j’ai été insulté jour après jour… », s’indigne-t-il dans L’express.

L’Institut se dit maintenant consacré à « conserver l’identité nationale » du pays, d’après Andrei Marga.  Cristian Mungiu et Cristi Puiu, cinéastes roumains primés à Cannes dénoncent une « tentative d’encadrement  politique » de la culture.

Dans ce contexte, Mircea Cartarescu, André Pleisu, écrivain et ancien ministre de la Culture ou encore Gabriel Liiceanu, fondateur de la maison d’édition Humanitas, n’ont pas souhaité venir à Paris.

Au Salon du Livre, la littérature roumaine est certes à l’honneur, mais la crise politique et culturelle l’est aussi.

Photo: ©Laurent Edeline

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