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La « Jungle » de Calais progressivement démantelée

Le démantèlement progressif d’une partie de la « Jungle » de Calais a commencé ce lundi 29 février. Les forces de police ont ordonné aux migrants de la partie sud du bidonville d’évacuer, auquel cas ils feraient usage de la force.

Dans la matinée du lundi 29 février, une vingtaine d’hommes vêtus de gilets oranges commençaient le démantèlement progressif d’une partie de la « Jungle » de Calais. Après avoir demandé aux habitants de la partie sud du bidonville d’évacuer la zone, les salariés d’une entreprise de travaux publics ont commencé par démonter les cabanes de fortune. Située dans une petite forêt non loin du port de Calais et de l’Eurotunnel, la population du camp principal de la jungle est estimée à environ 1 500 personnes. En octobre 2015, la « Jungle » abritait 6 000 migrants. Parmi les migrants, on trouve notamment des réfugiés et des demandeurs d’asile, essentiellement en provenance d’Afghanistan, du Darfour, de Syrie, d’Irak et d’Érythrée. Ils cherchent par tous les moyens à gagner l’Angleterre, où la plupart ont de la famille.

Le démantèlement intervient quatre jours après que le tribunal administratif de Lille ait validé l’arrêté d’expulsion. Jeudi, le tribunal administratif de Lille avait rejeté le recours des huit associations (Emmaüs, Fnars, Médecins du monde…) qui s’opposaient à l’évacuation d’une partie des migrants de Calais. Ce matin, le démantèlement a finalement débuté à 8h30, malgré les fortes oppositions  des associations d’aide aux migrants.

 


Il faut convaincre les migrants de rejoindre le dispositif d’accueil mis en place en France.


Ce lundi à l’aube, 55 cars de police étaient stationnés aux alentours de la partie sud du camp, partie qui longe la route de Gravelines. Selon une information parue dans La Voix du Nord, le préfet du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, s’est rendue sur place.

Selon elle, le déploiement des forces de l’ordre est justifié par de multiples « agressions verbales et physiques dont ont fait l’objet les maraudeurs en fin de semaine ». Ces maraudeurs sont chargés de convaincre les migrants de rejoindre le dispositif d’accueil mis en place en France. Selon les temoignages, ils auraient été « insultés, bousculés et leurs chasubles taguées » par « des activistes anti-migrants, pour la plupart britanniques ».

Les policiers ont ordonné d’évacuer la zone, faute de quoi ils feraient usage de la force.
Des messages postés sur les réseaux sociaux par les associations d’aide aux migrants dévoilent la stratégie des policiers pour mener à bien ce démantèlement. En effet, les policiers ont ordonné aux migrants de la partie sud du bidonville d’évacuer, auquel cas ils seront à même de faire usage de la force. Selon les dernières informations, les bulldozers ont commencé la destruction d’une partie du camp, sous haute surveillance policière. Les associations sont maintenues à l’écart pour éviter tout débordement.

Les bénévoles viennent quant à eux en nombre des quatre coins de la France pour aider les migrants et notamment les enfants à trouver un nouvel abri. Tous les habitants de la zone sud de la « Jungle » ont jusqu’à mardi soir pour quitter les lieux.

Quel avenir pour les migrants évacués ?
Pour les représentants de l’État, « l’essentiel de ces personnes peuvent être accueillies sur la zone nord ». C’est du moins ce qu’à déclaré Étienne Desplanques, directeur de cabinet de la préfète du Pas-de-Calais. Ce dernier affirme que près de 300 places sont encore disponibles dans le Centre d’accueil provisoire (CAP) en conteneurs, sinon 580 autres places sont à leur disposition dans des tentes à proximité. Les associations s’insurgent déjà de ce dispositif à l’avenir incertain. 

Pour pallier au problème de relogement, l’État a prévu 1500 places  d’accueil, nichées dans un parc de 169 conteneurs « aménagés ». Il s’agit en effet du « CAP » que le Premier ministre Manuel Valls avait promis au mois d’août.

Présentation du Centre d’accueil provisoire

On y voit des lits superposés, des radiateurs, des accès à l’électricité conformes grâce à des prises électriques… Un lieu sécurisé soit, mais qui n’est qu’une solution temporaire, « un cache-misère », se désolent les associations d’aide aux migrants. Les conteneurs correspondent certes à l’idée de « campement humanitaire », telle que le définit l’État. En revanche, aucune solution durable n’est aujourd’hui annoncée pour mettre un terme à cette situation. Alors que la Belgique a annoncé la remise en place du contrôle aux frontières pour éviter une « deuxième Jungle de Calais » sur son territoire, l’avenir des migrants de Calais peine à se dessiner.

À lire aussi : Quel avenir pour les migrants de Calais ?

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