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Désenchantées

Elle rêvait d’un triomphe. Quatrième du Mondial 2011 et des Jeux Olympiques 2012, l’équipe de France féminine espérait monter fièrement sur le podium de l’Euro 2013 organisé en Suède. Mais, hier soir, en quart de finale, le destin s’est acharné, et les Danoises ont brutalement mis fin à l’aventure tricolore (1-1, 2-4 t.a.b.).

Heureux est le football danois lorsqu’il se déplace en Suède. Triste est le sort des Françaises et Français qui croisent son chemin. En 1992, le Danemark de Peter Schmeichel écrit la plus belle page de son histoire en devenant champion d’Europe. Et déjà, il y a plus de vingt ans, le sort s’en était mêlé. Non qualifiés pour la compétition, les nordiques sont repêchés après l’exclusion d’une Yougoslavie en pleine guerre civile. En poule, ils arrachent leur ticket pour les demi-finales lors d’un troisième et dernier match remporté face à l’équipe de France de Michel Platini. Les Bleus, pourtant invaincus en phase de qualification, sont eux éliminés. Leur bourreau achèvera son parcours, aussi fabuleux qu’heureux, en disposant de l’Allemagne en finale.

En 2013, le scénario version féminin est presque semblable, à ceci prêt que l’on ne connaît pas encore son dénouement. En poule, les Danoises, emmenées par Stina Petersen, leur dernier rempart, n’ont pas accroché la moindre victoire. Mais, jeudi soir, suite à un tirage au sort désignant le meilleur troisième, elles sont repêchées aux dépens de la Russie. La suite, un quart de finale face à l’une des favorites de cet Euro 2013 suédois, l’équipe de France, au cours duquel les filles de Kenneth Heiner-Moller ont plié sans jamais rompre. La faute peut être à un jeu bleu aussi séduisant qu’inefficace. Mais la réalité est là, le Danemark rejoint les demi-finales sans victoire, la France quitte la compétition sans défaite. Cruel, mais « C’est le sport, ça ne tourne pas toujours dans le bon sens », regrettera la capitaine Sandrine Soubeyrand, au terme du dernier match de sa très longue carrière internationale (198 sélections).

Malchance et maladresse

Comme face aux Pays-Bas en 2009, les Françaises abandonnent la scène européenne en quart de finale, sur la loterie des tirs au but. Les statistiques parlaient pourtant en leur faveur : 31 tirs à 4, dont 10 tentatives cadrées à 2. Mais dominer n’est pas gagner, et ça, les joueuses dirigées par Bruno Bini le savent très bien, elles qui font bien trop souvent preuve d’impuissance offensive. Un constat qui fait mal, à l’heure où le réalisme est devenu maître mot dans le football de haut niveau. « Je ne pense pas que cela soit mérité mais c’est comme ça », a réagi le sélectionneur Bini sur Eurosport.

À l'image de leur capitaine, Sandrine Soubeyrand, les bleues tombent de haut.  (Icon Sport)

À l’image de leur capitaine, Sandrine Soubeyrand, les bleues tombent de haut.
(Icon Sport)

Déjà, l’entame de match ne faisait pas bon présage, et le costume de favori semblait un peu grand pour les partenaires de Camille Abily. Gênées par l’organisation danoise, elles se crispent, et encaissent logiquement un but, œuvre de Rasmussen, partie à la limite du hors-jeu (28e, 0-1). « On a fait 30 premières mauvaises minutes, on n’a pas été bonnes du tout », admettra Bruno Bini. Menée pour la première fois de la compétition, l’équipe de France se reprend de suite, et se procure plusieurs occasions avant la pause, sans toutefois trouver la faille. Au retour des vestiaires, les tricolores accentuent la pression, mais buttent toujours sur Petersen, la gardienne danoise, héroïque hier soir. Mais celle-ci cède finalement sur un penalty de Louisa Necib, non sans avoir réussi à effleurer le ballon (71e, 1-1). Touché mais pas coulé, le Danemark ne craque pas une seconde fois, et pousse les bleues en prolongation. Une période supplémentaire qui aurait pu basculer sur un coup franc d’Abily, seulement repoussé par la barre. Quand la malchance s’en mêle… Rien n’y fait, et les deux équipes en viennent à la redoutée séance des tirs au but. Là encore, Necib et ses coéquipières cumulent maladresse et malheur. La dernière citée échoue sur Petersen en frappant du même côté qu’en seconde période, quand Sabrina Delannoy trouve le poteau. Les Danoises profitent de l’opportunité, et se qualifient (1-1, 4-2 t.a.b.) pour les demi-finales, où elles seront opposées à la Norvège. Avec l’espoir secret d’embrasser le même destin que leurs compatriotes en 1992.

Pour les Françaises, la désillusion est de taille, et ce nouvel échec fait mal. « C’est un coup d’arrêt pour nous, joueuses. Depuis début juin, on se prépare pour la compétition. C’est difficile à encaisser en tant que joueuse. », déclarait, quelques minutes après le coup de sifflet final, une Gaëtane Thiney abattue. Avant d’ajouter : « C’est un peu irréel, mais là je ne suis pas encore consciente que l’on est éliminée. ». Les regrets sont réels, à mesure du potentiel et des ambitions d’une sélection qui ne visait au minimum qu’un podium continental. Mais pour Bruno Bini, tout n’est pas à remettre en question, et le bilan reste positif. « On a quand même donné une bonne image de la discipline. On a fait trois victoires et un nul et on est éliminé. Les autres font trois nuls et une défaite et elles passent. C’est comme ça. Les filles n’ont pas à rougir de l’image qu’elles ont donnée. », conclura le patron des bleues, dont la question de l’avenir à la tête de cette sélection peut tout de même être posée.

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