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D’où vient le mythe du « croque-mitaine » ?

A l’occasion de la sortie du film « Le Croque-Mitaine », qui est l’adaptation de la nouvelle du même nom, de Stephen King, publiée en 1973, il est grand temps de vous rappeler l’origine de ce mythe qui terrifiait jadis des générations entières de jeunes enfants.

La bande annonce, dévoilée hier, semble honorer la réputation du célèbre écrivain des meilleurs bestsellers du genre horrifique, tant elle est à glacer le sang. Cette nouvelle de Stephen King, de son nom d’origine : « The Boogeyman », prend ses racines de la légende populaire du Croque-Mitaine.

Ce mythe tire ses origines de l’Antiquité et a revêtu bien des formes depuis cette époque… Ce n’est qu’en 1820 qu’on lui donne ce nom venant de « croquer » et de « mitaine », qui sous la forme mite, veut dire chat. Ainsi le croquemitaine est un mangeur de chats à l’origine.

Au cœur d’histoires pour effrayer les enfants qui en sont victimes, c’est dans la République de Platon que l’on trouve le terme de croque-mitaine mentionné pour la première fois. En ce temps, il s’agit d’une femme croque-mitaine qui prend la forme d’un esprit. La première d’entre elle se nomme Gello, une voleuse d’enfants de Lesbos. On en retrouve ensuite un chez les romains à travers le brigand Cacus tué par Hercule. Plus tard au XVème siècle, en Alsace, l’histoire de Jean de Trapp, un personnage historique s’étant nourri de chair humaine, jusqu’à être tué et découpé en morceau, donna naissance à la légende du croque-mitaine Hans Trapp. On retrouve ensuite des croque-mitaines partout en Europe et leurs homologues ou des personnages qui leur sont similaires, sont présents sur tous les autres continents du globe.

Bien qu’il prenne diverses formes selon les contrées et leur culture, de manière générale, le croque-mitaine est décrit comme une sorte d’ogre. Une particularité est néanmoins commune à tous : il enlève des enfants pour les dévorer et il n’a aucun attrait pour les adultes. Toutefois, aussi malveillant qu’il puisse être avec les enfants, il sert d’intimidation aux parents pour dissuader leur enfants de s’écarter du droit chemin, de menace pour les désobéissants et d’inculcation morale. Il décourage les enfants de faire des choses qui pourraient nuire à leur santé ou à celles des autres et les pousse à éviter des lieux dangereux où ils pourraient se blesser.

Le mythe transcende parfois la limite de l’imagination et vient s’installer dans notre réalité. En effet, certaines personnes, réelles et bien vivantes, prennent souvent, volontairement ou non, les traits et le tempérament terrifiant du croque-mitaine pour menacer les enfants. À cet égard, le croque-mitaine, supposé réel pour être efficace, n’entre que rarement dans les contes de la tradition orale, qui sont en principe acceptés comme des fictions par les auditeurs, ni les légendes, considérées comme vraies mais constituées d’un récit plus ou moins précis. Le croquemitaine se situe à la lisière : les parents, ne croyant pas en son existence, les enfants, étant, eux, persuadés de sa réalité.

Le croque-mitaine, outil de terreur notoire, est ainsi devenu un sujet pour la littérature, la télévision et le cinéma. Cette adaptation cinématographique qui est très attendue par les amateurs de Stephen King et d’horreur, ne manque pas de faire parler d’elle et remplira, à coup sûr, les salles à sa sortie le 2 juin 2023.

À lire aussi : Top 10 des meilleures adaptations au cinéma des romans de Stephen King

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