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Marathon médiatique d’Emmanuel Macron : le président au charbon !

Face à la contestation sociale, Emmanuel Macron fait son retour médiatique dans deux émissions politiques : un exercice sans précédent pour celui qui avait choisi le silence et la distance.

Réforme de la SNCF, évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ou colère des gardiens de prisons et des personnels hospitaliers : c’est dans cette période de crispation sociale inédite qu’Emmanuel Macron a décidé de monter au front sur TF1 et BFMTV, à trois jours d’intervalle.

Eteindre le feu ou faire de la pédagogie ?

Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron ne s’est que très peu exprimé dans les médias, privilégiant une parole rare, en rupture avec son prédécesseur. Ces deux interventions télévisées inédites interviennent dans un contexte tendu pour tenter de désamorcer la grogne sociale. Pour Emmanuel Macron, l’ambition est claire : être compris dans les réformes qu’il engage et dans sa vision pour la France. Il devrait réaffirmer sa détermination tout en faisant de la pédagogie afin d’atteindre un double objectif : montrer qu’il veut et peut réformer le pays et être compris pour remporter la bataille de l’opinion public. Pour la réforme de la SNCF, il va chercher à délégitimer les mouvements syndicaux tout en insistant sur la préparation de l’avenir de l’entreprise, sans la privatisation. Emmanuel Macron va tenter d’avoir la « bénédiction » des Français en montrant sa fermeté et en utilisant son statut présidentiel.

Une parole présidentielle qui porte

Une stratégie de fermeté qui semble payer dans l’opinion : selon un sondage Ifop paru dans le JDD, 62% des Français souhaitent que le gouvernement réforme la SNCF. En prenant la parole maintenant et en jouant sur le mécontentement des Français, le Président veut mettre l’opinion public derrière lui. Pour cela, Emmanuel Macron compte sur la portée de sa parole. En la raréfiant, il renforce son statut de recours, aussi bien pour ses partisans que ses opposants. Un marathon médiatique entamé pour pallier le manque de visibilité du Premier Ministre. Emmanuel Macron a constaté qu’Edouard Philippe était inaudible et qu’il y avait une dissociation totale de l’exécutif en termes de portée de la parole. Le Président compte sur l’aura de sa fonction pour porter un message gouvernemental clair, aussi bien pour les Français que pour son camp qu’il semble avoir du mal à mobiliser.

TF1, BFMTV et Médiapart pour « regarder la France au fond des yeux »

Cette célèbre phrase de Valéry Giscard d’Estaing définit parfaitement la stratégie d’Emmanuel Macron. Préférant les confrontations directes avec les Français, il a choisi des formats d’interviews inhabituels pour un Président de la République, mais qui répondent à la même logique. Tout d’abord, il va prendre la parole aujourd’hui dans le 13H de TF1 de Jean Pierre Pernaut, en direct d’une école de l’Orne. Un choix qui ne doit rien au hasard, le JT de la Une étant le plus regardée d’Europe avec 6 millions de téléspectateurs en moyenne chaque jour et touchant un large panel de la population allant des retraités aux actifs de la ruralité en passant par des chômeurs de 25 à 49 ans. Durant une heure, Emmanuel Macron veut s’adresser aux classes moyennes qui s’inquiètent de la baisse du pouvoir d’achat et au monde rural, qu’il est accusé d’oublier. L’objectif : rassurer ces catégories de la population et reprendre la main sur ses opposants.

Dimanche à 20h35, c’est à la fois sur BMFTV / RMC et Médiapart que le Président de la République va prendre la parole car il avait promis aux deux médias une interview. Avec une moyenne de 780.000 téléspectateurs, Emmanuel Macron veut toucher en priorité une population d’actifs et d’intellectuels. Devant Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, il veut casser les codes de l’interview présidentielle. Par Médiapart, Emmanuel Macron montre qu’il accepte une confrontation avec ses opposants et balaie les accusations de connivence avec les médias. Si le lieu de l’interview n’est pas encore défini, Médiapart a posé la condition que celle-ci ne soit pas à l’Elysée : condition acceptée par BFMTV et Emmanuel Macron. Elle devrait prendre place dans un lieu culturel.

 

 

À LIRE AUSSI… : Grèves : ce que vous devez savoir sur les calendriers de printemps de la SNCF

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