France télévisions est engagé dans un grand projet de transformation numérique. Ce projet sera mené dans un contexte de rupture conventionnelle collective, susceptible de générer la suppression de 1 000 postes d’ici quatre ans.
Procéder à une rupture conventionnelle collective permet à une entreprise de négocier des plans de départs volontaires sans justifier de difficultés économiques.
Delphine Ernotte, directrice de France télévisions, souhaite que l’offre numérique se décline en quatre marques : France.tv pour la vidéo, Franceinfo pour la plateforme d’information rassemblant l’info générale et politique, le sport et la culture ainsi que deux marques dédiées, l’une à la jeunesse et l’autre à l’éducation.
#FranceTélévisions : un plan de départ pour supprimer 1 000 postes d’ici 2022 https://t.co/s6IqsyJ0Ko via @lemondefr @SNJ_FTV
— MurielDemguilhem (@mdemguilhem) 14 janvier 2019
Suppressions de postes sans départs contraints
Parallèlement aux départs, le groupe compte procéder à des embauches ou à l’intégration de collaborateurs non permanents pour développer ses compétences dans le numérique.
« Le plan accompagnera majoritairement des départs à la retraite » et « sera accompagné de mesures facilitant la mobilité interne » a précisé Arnaud Lesaunier, directeur général délégué des Ressources humaines à France télévisions.
La direction confirme que ces suppressions de postes se feront « sans départs contraints » mais les négociations avec les syndicats s’annoncent ardues.
« Nous n’avons aucun détail »
Le syndicat national des journalistes (SNJ) a rejeté ce « plan de recomposition ». Les syndicats estiment que la charge de travail sera augmentée et qu’elle pèsera à un moment donné sur les salariés.
« Le SNJ n’est pas opposé par principe à faciliter le départ des salariés qui le souhaitent et à recruter simultanément des précaires et de jeunes recrues », mais « nous refusons les termes d’un plan qui flatte l’individualisme et va attiser les divisions entre générations », a dénoncé le syndicat, qui assure qu’il « ne cautionnera pas cette casse organisée ».
Les deux derniers plans de départs volontaires remontent à 2009-2012 et 2014-1015. Ils avaient conduit à 1 000 départs. Cependant ils n’avaient pas réussi à rajeunir l’effectif de l’entreprise où l’âge moyen est de 49 ans selon un rapport de la Cour des comptes de 2016.