L’histoire de Marie Laguerre redonne un nouvel élan aux mouvements mobilisés pour le droit des femmes.
Une scène de harcèlement de rue particulièrement médiatisée …
Le 24 Juillet, l’étudiante de 22 ans est victime de harcèlement dans les rues de Paris. Un homme l’a interpellé dans la rue avec des bruits et des remarques obscènes alors qu’elle rentrait chez elle. Elle lui a répondu « ta gueule », car ce type d’altercation n’était pas « le premier de la journée, ni de la semaine, c’est quelque chose qui arrive au quotidien« . L’homme lui a alors jeté un cendrier dessus. Puis il s’est ravisé, et revenu sur ses pas et l’a frappé violemment en plein milieu de la rue. Cette scène a a eu lieu au milieu du champ visuel des caméras de surveillance, ce qui a permis à Marie de diffuser la vidéo sur Facebook.
Le harcèlement moral se définit comme une violence psychologique sur la victime par des paroles et des gestes qui ont pour but de la déstabiliser ou de la soumettre. C’est en plus une scène de harcèlement sexuel car il y a tentative d’objectification sexuelle, qui est dégradante. On voit là en quoi le harcèlement de rue est une atteinte à l’égalité homme femme.
… et une opportunité pour « continuer à libérer la parole des femmes »
Dans un contexte de libération de la parole des femmes (#metoo), la vidéo de Marie n’est pas passée inaperçue et a suscité de vives réactions.
Elle a créée une plateforme en ligne « Nous Toutes Harcèlement, qui a pour objectif de récolter les témoignages de scènes de harcèlement. La jeune étudiante a affirmé vouloir se servir de sa « toute nouvelle visibilité pour continuer à libérer la parole des femmes ». Marie Laguerre a bien insisté sur l’aspect « systématique« , sociétal, du harcèlement, problème dont est victime la majorité des femmes.
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Conclusion: il faut instituer interdit social contre le harcèlement de rue
Le harcèlement moral est déjà pénalisé depuis 2003 pour les salariés du secteur privé. Mais il y avait un flou juridique à propos du harcèlement de rue.
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La secrétaire d’État chargée de l’égalité femme-homme, Mme Schiappa, s’est exprimée sur le sujet en rappelant que l’enjeu de la loi votée hier est bien de « baisser le seuil de tolérance« . Pour « changer les mentalités », la première étape est d’inscrire le harcèlement dans un cadre législatif à ces situations.
.@MarleneSchiappa « L’enjeu est aussi de poser un interdit social clair : le #harcelementderue n’est plus toléré, plus impuni. Il s’agit d’abaisser le seuil de tolérance de la société face aux violences sexuelles et sexistes. » #E1Matin #PJLVSS pic.twitter.com/RMFtElQ9xx
— Avec Marlene (@Avec_Marlene) 2 août 2018
Les verbalisations pour harcèlement de rue devraient prendre place en automne, ces amendes pouvant aller de 90 à 170 euros. Même si cette mesure n’engendrera pas de changement soudain et radical, elle a le mérite de rendre le harcèlement illégal. En ce sens, la verbalisation du harcèlement a une « valeur pédagogique » pour le moment. Cependant on peut observer qu' »il n’y a pas un policier à côté de chaque feu rouge et néanmoins cet interdit, globalement, est respecté ».