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Angela Soupe et Sarah Santamaria-Mertens (scénaristes) sur HP : « Pourquoi eux et pas nous ? »

Avant de faire l’événement à la fin de l’année sur OCS, la série HP portera les couleurs de OCS au Festival de la Fiction TV en septembre.
Rencontre avec les deux créatrices de la série, Angela Soupe et Sarah Santamaria-Mertens.

C’est quoi HP ? Sheila est une jeune interne en psychiatrie. La folie, elle pense pouvoir la définir, la contenir, la soigner. Pour elle, les limites entre ce qui est socialement acceptable et ce qui ne l’est pas, sont très précisément définies mais peu à peu ses repères vont changer. Au fil des jours et des cas qu’elle va rencontrer, le monde si cruel de l’hôpital psychiatrique va s’avérer bien plus accueillant que la dureté d’une vie bien trop normée. Un à un ses patients vont mettre en lumière ce qui a toujours été contenu chez elle.

Cet hiver, nous avons été conviés sur le tournage de la série OCS, HP, qui va être en compétition au Festival de la Fiction TV de la Rochelle. Petite pépite sur un monde très dur que l’on parvient à rendre plein de poésie, HP est créée par deux auteures sorties de la FEMIS (tout comme Frédéric Rosset – Irresponsable), Angela Soupe et Sarah Santamaria-Mertens avec qui nous avons discuté des origines de ce projet sur le tournage même de la série.

On réclame des séries différentes, en voilà une. Comment vous avez eu l’idée de HP ?

Angela Soupe : C’est un projet né à la FEMIS lorsqu’on y était encore en formation « séries télé », la même année que Frédéric Rosset (qui a créé Irresponsable ndlr) et c’est venue de notre part à toutes les deux, guidées par deux envies différentes. Pour ma part, j’avais ma belle-sœur qui a fait un stage d’interne en psychiatrie et qui n’a pas tenu le coup. Quand elle m’a raconté ses journées, je me suis dit que ces gens qui travaillent là-bas sont des héros et il y a donc une histoire à raconter.

Sarah Santamaria-Mertens : J’avais envie de parler de ce sujet car une de mes amies y avait été en HP et à cette époque je m’étais dit « Pourquoi elle et pourquoi pas moi ?« .

Angela Soupe : On a ensuite interrogé 8 internes en psychiatrie pour comprendre comment on tenait dans un tel univers, puisque ce sont des gens qui vont eux volontairement s’enfermer dans un hôpital, et pourquoi ils le souhaitent. Ce sont de vraies vocations, on ne devient pas psy par hasard, c’est un vrai sacerdoce.

On imagine que ça ne doit pas être facile de convaincre une chaîne de faire une série comme la vôtre ?

Angela Soupe : Je confirme qu’on a beaucoup entendu que ce n’est exactement le type de projets que les chaînes veulent.

Sarah Santamaria-Mertens : … ou alors si c’est dans un HP, il faut que ça soit marrant comme série. D’autant plus que dans la série, l’hôpital est le lieu unique de l’action et que l’on décrit le rapport intérieur – extérieur. Ce cadre là ne prête pas nécessairement à rire tout le temps. On a pensé l’hôpital comme une micro-vision du monde.

Angela Soupe : C’est exactement ça qui nous a intéressé. L’hôpital psychiatrique est un formidable poste d’observation du monde. Situé à la lisière du monde, ce lieu raconte le monde et on a beaucoup de choses à raconter sur comment « le monde » peut nous fait basculer et perdre pied.

On a aussi choisi le format de la dramédie et pas du drame pur car tous les gens qu’on a rencontrés pour préparer la série nous ont parlé de leur métier avec humour, ils décompressent beaucoup avec l’humour. Tout le challenge a donc été de traiter de ce sujet avec humour sans jamais évidemment se moquer des patients, mais toujours du point de vue des médecins.
Souvent dans les séries françaises, c’est toujours très premier degré quand on parle de l’hôpital : ce sont toujours des médecins très engagés, toujours gentils, mais toujours dans le sérieux, ne rigolant jamais alors que c’est tout le contraire dans la vie. Et en psychiatrie, c’est non seulement ce qui leur permet de décompresser, mais aussi ce qui leur permet de désamorcer des crises avec des patients.

Quel est le format des épisodes : bouclés ou feuilletonnants ? 

Sarah S.M : Feuilletonnant. On était parti sur du bouclé au début mais ça ne marchait pas du tout. On était obligé de résoudre les cas trop vite, et suivre un patient demande du temps, le format feuilletonnant s’y prête mieux et est du coup bien plus réaliste.

Et enfin, que peut-on dire sur Sheila, votre personnage principal jouée par Tiphaine Daviot ?

Angela Soupe : Sheila est une bonne étudiante en médecine, une bonne élève qui arrive le premier jour avec son manuel de psychiatre sous le bras, qui « coche des cases ». Depuis toute petite, on lui a apprit que les ronds entrent dans les ronds et les carrés dans les carrés. En arrivant en HP, elle va comprendre que ça ne se passe comme ça ici. La psychiatrie est une matière très intuitive. Il y a une grande part d’intuition que l’on apprend tout au long de sa carrière et qui ne correspond pas au fait de « cocher des cases » pour résoudre un problème. Et ça nous intéressait de plonger un personnage hyper carré dans ce monde qui ne l’est pas du tout et de voir comment il évolue.


A lire aussi : Rencontre avec la productrice de HP, la nouvelle série de OCS


 

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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