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La pilule contraceptive est-elle vraiment cancérogène ?

Depuis 1967, la pilule contraceptive est autorisée en France, et elle représente aujourd’hui le premier moyen de contraception des Françaises. Paradoxalement, la pilule est souvent source d’inquiétudes pour les femmes qui s’apprêtent à s’en servir. En effet, plusieurs études la mettent en lien avec des risques de cancer plus élevés. La pilule contraceptive est-elle vraiment cancérogène ? Si oui, quels types ? A quelle intensité de corrélation ?

Différents types de pilule, différents risques

Avant d’affirmer que les pilules sont cancérogènes, il faut d’abord bien différencier les différents types de pilules contraceptives, car elles ne présentent pas toutes les mêmes risques. Toutes les pilules produisent des hormones artificiels dans le corps des femmes permettant de réguler leur cycle menstruel et leur ovulation de sorte qu’elles ne tombent pas enceinte, mais elles ne fonctionnent pas toutes de la même façon.

Les pilules œstroprogestatives (COP) , dites aussi « combinées » ou « minidosées » contiennent à la fois des œstrogènes et des progestatifs. Elles sont plus anciennes, et ont pour but d’épaissir la glaire cervicale pour empêcher le passage des spermatozoïdes, de modifier l’endomètre pour rendre impossible la nidification, et de stopper l’ovulation. Ces pilules sont assez répandues. Il en existe plein avec des dosages différents pour correspondre à chaque profil : Optilova, (Leeloo; Levomin; Lolistrel) par exemple.

Les pilules progestatives, dites aussi « microprogestatives » ou « microdosées » ne contiennent elles que des progestatifs, donc aucun œstrogène. Elles ont la même action que les pilules œstroprogestatives mais ne bloquent pas nécessairement l’ovulation. On peut citer Cerazette (Optimizette) par exemple.

Ces deux grandes familles de pilules ont la même efficacité contraceptive. Les pilules progestatives sont cependant plus sensibles aux retards de prise.

Les pilules œstroprogestatives, les grandes méchantes ?

En 2005, le CIRC, organe de l’OMS, a classé les pilules œstroprogestatives dans la liste de cancérogènes du groupe 1. Cette liste est divisée en 5 catégories (1, 2A, 2B, 3, 4) et a pour but de classer certaines substances selon leur probabilité de favoriser l’apparition de cancer. Ainsi, le groupe 1 recense tous les composant considérés comme des « cancérogènes certains pour l’homme ». La pilule œstroprogestatives ainsi que les contraceptifs oraux séquentiels (une forme de pilule ancienne et quasi abandonnée aujourd’hui) y figurent, au même titre que le tabac ou l’alcool.

Attention, cela ne signifie pas ici que les pilules œstroprogestatives sont extrêmement cancérogènes. Il faut comprendre ici que le lien entre le développement de cancers et la prise de cette contraception a été prouvé. Ainsi, les pilules œstroprogestatives ne sont globalement pas très risquées, mais elles figurent dans la catégorie 1 parce que l’on est sûr qu’elles provoquent des cancers, même si cela est rare.

Par ailleurs, comme vous l’aurez compris, les pilules progestatives ne figurent pas dans cette catégorie.

Quels risques selon le CIRC ?

Cette organe de l’OMS nous met en garde par rapport à plusieurs cancers. Les pilules oestroprogestatives augmenteraient ainsi les risques de cancers du sein, du foie, et du col de l’utérus. En ce qui concerne le cancer du sein, le risque augmenterait pendant la prise de la pilule puis reviendrait à la normal en arrêtant. Les femmes ayant des prédispositions au cancer du sein peuvent tout de même prendre cette contraception dans certains cas. Les médecins peuvent cependant s’y montrer réticents, même si le risque est faible.

Pour le cancer du foie et du col de l’utérus, on relève aussi un sur-risque en prenant des œstroprogestatifs. Une personne développant le cancer du foie devra donc par exemple arrêter sa pilule. En ce qui concerne le cancer du col de l’utérus, les résultats pourraient néanmoins être biaisés comme l’explique Santé Magazine : ce cancer est notamment dû au papillomavirus et est favorisé par la non-utilisation du préservatif.

Par ailleurs, plusieurs études avancent que la pilule diminuerait le risque du cancer de l’ovaire et de l’endomètre.

A lire aussi : Pourquoi la santé menstruelle est un droit fondamental ? | VL Média

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