Politique

Le septennat : à l’origine, un pari !

En 1873, la République s’installe progressivement en France. Monarchistes et républicains s’affrontent pour décider de l’avenir de la France. Dans ce contexte s’installe le septennat, conservé jusqu’en 2000.

C’est autour d’un pari que tout se joue. L’année 1873 est marquée par la mort de Napoléon III, la démission du chef d’Etat Adolphe Thiers, et la division politique en France. Henri d’Artois (petit-fils de Charles X) est le seul prétendant au trône (selon la monarchie traditionnelle). Cette situation de crise, pour lui, est l’occasion de se montrer à la hauteur de la nation française. Ainsi, Henri d’Artois tente d’écarter les républicains et orléanistes afin de s’immiscer à la tête de l’Etat.

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, différents courants sont présents dans la sphère politique : républicains – modérés et radicaux – , libéraux, bonapartistes, orléanistes, légitimistes. Alors que les négociations sont en faveur du légitimiste Henri d’Artois, ce dernier manque d’accéder au trône. En effet, très attaché aux valeurs de la monarchie, le comte de Chambord refuse l’instauration du drapeau tricolore (préférant le drapeau blanc – déjà obsolète – ), refusant l’accès au pouvoir dans ces conditions…

Par la suite, une succession d’événements entrent en faveur des républicains. Parmi lesquels le vote de la magistrature de Président de la République, adopté à 1 voix près ! (amendement Wallon du 30 janvier 1875). Faute aux orléanistes et légitimistes de s’accorder, Mac-Mahon devient président pour une durée de sept ans…

7 ans : l’espérance de vie estimée du prétendant

Dans un contexte de division, républicains et monarchistes doivent trouver un compromis. Après la chute de l’empire, le comte de Chambord Henri d’Artois, est âgé. Les adversaires politiques s’entendent sur le point suivant : si le descendant de la dynastie des Bourbons meurt dans les sept ans suivant, les républicains et modérés peuvent reprendre la main. Dans le scénario contraire, cela laisse plus de chances à la monarchie de se restaurer. Ainsi, le septennat naît d’un pari sur la mort du dernier prétendant légitimiste, en estimant son espérance de vie à 7 années. Ainsi, le premier bénéficiaire n’est autre que le général Mac-Mahon. Finalement, Henri d’Artois meurt en 1883. Sur cette durée, la république s’est implantée dans l’esprit des français, laissant une majorité de républicains à la chambre des députés (alors que la tendance était idéologiquement à la monarchie parlementaire). Le septennat et la république s’inscrivent dans la constitution.

une instauration durable

Ce principe, adopté de façon assez arbitraire, s’impose pour plus d’un siècle. Durée élémentaire du mandat présidentiel sous la troisième république, la quatrième, ainsi que les deux premiers tiers de la cinquième, ce n’est qu’en 2000 que le septennat est abrogé. Le but : indexer les élections présidentielles sur les élections législatives afin d’éviter les cohabitations. Dès lors, le quinquennat est instauré (Jacques Chirac en fut le premier expérimentateur à l’occasion de son second mandat présidentiel).

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