« Nous sommes en guerre »
Tels étaient les mots d’Emmanuel Macron, mi-mars, à l’annonce du premier confinement en France suite à l’apparition du covid-19. Annoncé comme l’affaire de tous pour tous, le combat contre le coronavirus passe par les gestes barrières. Port du masque, gel hydroalcoolique, distanciation ou encore isolation en cas de contamination sont autant de protections rythmant notre quotidien depuis quelques mois. Dès lors, l’efficacité des gestes barrières reposait en partie sur l’acceptation et l’application, vitale, de ceux-ci.
La situation ne s’améliorant pas, le président de la république s’est vu contraindre de confiner à deux reprises, entre mars et juin puis en novembre 2020. Et pour cause, un français sur dix aurait été contaminé au coronavirus selon l’Institut Pasteur, chiffre s’élevant à un Français sur cinq en Île-de-France. Il a aussi instauré des couvre-feux avant et au sortir du confinement de novembre. Ce sont au passage les premiers couvre-feux instaurés en France depuis la seconde guerre mondiale, entre le 14 juin 1940 et le 25 août 1944.
Tout ceci n’étant évidemment pas sans conséquence sur l’économie du pays (fermeture des commerces « non essentiels », restaurants, cinémas, théâtres…), d’abord désastreuse, et désormais en début de convalescence, notamment grâce au plan de relance de 100 milliards d’euros mit en place par l’Etat français. L’annonce d’un vaccin efficace se faisait donc attendre pour repartir de plus belle… mais c’était sans compter sur la réticence de nombre de Français.
A lire aussi : Covid-19 : quelles sont les stratégies du gouvernement français sur les vaccins ?
Une majorité de français réticente à la vaccination
Si le port du masque et le respect des autres gestes barrière est obligatoire, avec des amendes en cas d’indiscipline, il n’en est rien pour la vaccination au covid-19. Ainsi, des sondages ont été réalisés pour prendre le pou de la population française au sujet du vaccin. Les chiffres sont clairs : la majorité des français ne veut pas se faire vacciner. En effet, selon un sondage réalisé en novembre par l’IPSOS pour le JDD, ce chiffre concernerait 59 % des Français.
Cette défiance est la conséquence directe de la communication pour le moins équivoque des autorités de santé. L’exemple le plus marquant est celui de l’usage des masques. Ils étaient d’abord déconseillés par le ministère de la santé avant qu’il fasse marche arrière en annonçant ensuite que les masques sont non seulement essentiels mais désormais obligatoires dans les espaces publics. D’autre part, les discours contradictoires tenus par les médecins sur la vaccination renforcent davantage la réticence des Français, inquiets quant au contenu des vaccins. Méfiance accrue quand les vaccins ne sont pas français. Un problème puisque le seul vaccin admis à l’heure actuelle par les autorités européennes est celui de Pfizer-BioNTech (américain-allemand). Cette défiance serait globalement expliquée par “une méfiance à l’égard de la parole publique et du capitalisme incarné par les laboratoires” (L-H Vignaud, historien de la santé).
Loin de faire l’unanimité, la vaccination contre le covid-19 s’annonce donc compliquée à populariser auprès des Français.
A lire aussi : Covid : une reprise partielle des universités dès janvier ?