Fer de lance des coproductions annoncées par France Télévisions, Mirage est actuellement en tournage. Nous avons échangé avec sa co-créatrice Bénédicte Charles pour présenter le projet.
Comment pouvez-vous nous présenter Mirage ?
Bénédicte Charles : Quand j’étais journaliste, je suis partie en reportage dans les zones dévastées par le tsunami de 2004. Au-delà du drame, absolument terrible, une des choses qui m’a frappée alors, c’est le nombre de gens qui restaient introuvables. J’ai eu cette réaction un peu parano : et si certains d’entre eux avaient saisi cette occasion pour disparaître ? Des années plus tard, j’en ai parlé avec Olivier Pouponneau, qui partageait les mêmes « obsessions ». Et c’est devenu la prémisse de Mirage, sur laquelle Franck Philippon nous a rejoints par la suite : Claire a perdu l’amour de sa vie, Gabriel, dans le tsunami en Thaïlande… mais elle le croise 15 ans après à Abu Dhabi, alors qu’elle s’est reconstruit une nouvelle vie. Son univers s’effondre. Car le retour de Gabriel n’est pas une bonne nouvelle. Il signifie que leur histoire, puis son deuil, étaient un mensonge. Mais au lieu de subir, Claire va se battre, répondre à l’appel de l’aventure et nous entraîner dans une affaire d’espionnage, pleine de dangers, de trahisons…
Mirage fait partie de ces projets de séries de France Télévisions en coproduction. En quoi cela change-t-il votre façon d’écrire, de travailler ?
Tout d’abord, la coproduction internationale signifie que les budgets sont plus élevés. Pour un auteur, ça veut dire qu’on ne s’interdit (presque) rien ! C’est très exaltant. Jamais nous n’aurions pu faire vivre au téléspectateur cette aventure au Proche Orient avec un budget « classique ». Ensuite, qui dit coproduction internationale dit tournage principalement en anglais — à l’exception des scènes entre protagonistes français, ou allemands. Les scripts ont donc été adaptés en anglais.
Face aux nouveaux modes de consommations des séries, avez-vous adapté votre écriture? Faut-il capter encore plus vite le spectateur dès le début ?
Mirage est destinée à être vendue dans le monde entier, et aux Etats-Unis où les diffuseurs sont habitués à des pilotes très forts, où les auteurs donnent tout. Nous avons écrit notre pilote en conséquence. Mais nous ne voulions pas que la série donne l’impression de « retomber » après le pilote. Nous avons donc essayé de maintenir le rythme, en respectant l’équilibre entre une intrigue très tendue et des scènes beaucoup plus émotionnelles. Un dosage qui constitue l’ADN de notre série.
Votre réalisateur, Louis Choquette, est un habitué des portraits de femmes que ce soit dans Mafiosa ou Philharmonia. Ce choix était important pour vous ? De quelle manière travaillez vous ensemble sur le tournage ?
Quand on a travaillé pendant 4 ans sur une série, il est capital de pouvoir faire entièrement confiance au réalisateur. C’est le cas avec Louis. J’ai été très impressionnée par Philharmonia, tant par la direction d’acteurs que par l’exigence esthétique. A l’image, Mirage est une série incroyablement graphique. Et le couple Marie-Josée Croze-Clive Standen est vibrant, attachant, émouvant. Louis est un formidable réalisateur. Il a un vrai respect des textes. Mais il y apporte un puissant souffle créatif qui fait décoller Mirage !