Mercredi, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à mis en place l’état d’urgence dans l’archipel. L’île a également instauré une mesure inédite en imposant le blocage de TikTok, un réseau social.
Il compte plus d’1,7 milliard d’utilisateurs dans le monde ! Mercredi 15 mai, alors que les tensions persistent encore sur l’île, Gabriel Attal, Premier ministre français a annoncé que Louis Le Franc, le haut-commissaire de la Nouvelle-Calédonie, avait bloqué l’accès à TikTok sur l’ensemble de l’archipel. Cette mesure intervient avec d’autres pour rétablir l’ordre face aux manifestations en cours en réponse à un projet de loi étudié à l’Assemblée nationale. Ces affrontements ont jusqu’ici fait quatre morts. Selon des messages d’élus locaux, cette décision a été prise à cause de la circulation de messages de haine et d’appels à la violence.
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TikTok bloqué en Nouvelle-Calédonie sous état d’urgence
À la suite de l’annonce de l’état d’urgence sur le territoire, le gouvernement local a interdit tout accès à TikTok. Une annonce temporaire mais sérieuse. C’est donc grâce à l’état d’urgence que l’État est autorisé à restreindre certaines libertés publiques pour gérer au mieux la situation. Il permet notamment au Premier ministre de demander rapidement le blocage de sites Internet ou de services de communication en ligne qui incite à la commission d’actes de terrorisme ou en fait l’apologie. C’est le cas en Nouvelle-Calédonie.
Pour agir de cette manière, les autorités françaises utilisent principalement un filtrage DNS (nom de domaine). Ce système demandent donc aux opérateurs de couper le lien entre l’adresse IP, soit le serveur hébergeant la plateforme, et le DNS, une adresse web. Chaque opérateur a un registre de noms de domaine. Mais ce dispositif reste fragile. Il peut à tout moment être contourné en utilisant un VPN qui masque la localisation de l’utilisateur.
La Nouvelle-Calédonie sur le droit européen ?
Certains spécialistes estiment également que la France métropolitaine ne pourrait pas bloquer TikTok sans l’accord de l’Union européenne. Un règlement, le Digital Services Act (DSA), est entré en vigueur en février et impose des règles de modération des contenus. Mais la Nouvelle-Calédonie n’est pas formellement intégrée à l’Union européenne à la différence de la Martinique ou la Réunion. L’archipel possède donc une certaine autonomie lui permettant d’officialiser cette suspension.
Les indépendantistes réagissent
Cette suspension est une première dans l’Union européenne. Mais l’idée avait déjà été évoquée par le gouvernement français lors des révoltes populaires à la mort de Nahel. Néanmoins, beaucoup la critique sur les réseaux sociaux. Des personnalités des mouvements décoloniaux et nombreux partisans des indépendantistes calédoniens militent pour les droits humains. Dans cette optique, il sont opposés à cette mesure jugée trop liberticide, selon eux. En d’autres termes, selon eux, la démocratie reculerait par la faute de ce bannissement. Tiktok de leur côté, regrettent cette prise de décision. « Des équipes de sécurité surveillent très attentivement la situation et veillent a ce que {la plateforme} soit sûre. », assurent-ils.