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On a vu pour vous … le pilote de Counterpart, espionnage et univers parallèles

Espionnage et univers alternatifs sont au cœur de Counterpart, série portée par le formidable J.K. Simmons. Intriguant et plein de mystères, le pilote laisse augurer du meilleur pour la suite.

C’est quoi, Counterpart ? A Berlin, Howard Silk (J.K. Simmons) est un petit employé de bureau, terne et sans envergure. Son rôle consiste à lire et noter des messages apparemment sans queue ni tête, mais l’absurdité de son travail ne l’empêche pas de mener une petite vie tranquille. Tout change lorsqu’il est convoqué par ses supérieurs en salle d’interrogatoire : à sa grande stupeur, il y rencontre son double. Parfait sosie, son doppelgänger porte le même nom que lui mais il est en revanche charismatique et déterminé, doté d’une toute autre personnalité. Cet autre Howard vient d’un univers parallèle, qu’il a quitté pour mettre en garde son alter-ego: sa femme est en danger, une tueuse à gages de l’autre monde étant chargée de l’assassiner. La raison n’est pas claire, mais l’existence de notre Howard va être bouleversée, tandis qu’il bascule dans un vaste complot d’espionnage entre les deux dimensions.

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Prenez le multivers de Fringe ; ajoutez-y l’intrigue d’espionnage de The Americans et une touche d’Orphan Black : vous aurez un avant-goût de ce qu’est Counterpart, le nouveau thriller de science-fiction de Starz. Diffusé en avant-première avant le lancement officiel de la série le 21 Janvier prochain, le pilote jette les bases de la série : une guerre froide entre espions, se déroulant entre deux mondes parallèles où chacun existe en double. Après une séquence d’ouverture pleine d’action, le rythme retombe quelque peu, le premier épisode prenant le temps de poser la situation et le contexte, tout en entretenant le mystère avec des explications lacunaires – voire pas d’explication du tout. Nonobstant un rythme assez lent, Counterpart est d’ores-et-déjà enthousiasmante, peut-être même fascinante, pleine de promesses et de possibilités.

Howard Silk (JK Simmons). Oui, mais lequel ?

 

Outre la complexité d’une histoire prenante, ce qui retient d’abord l’attention dans le pilote, c’est la performance de J.K. Simmons. L’acteur a déjà fait montre de son talent à de nombreuses reprises (citons Law and Order ou Oz), et il en confirme l »étendue en interprétant les deux héros. Soit Howard, le petit fonctionnaire terne et sans ambition, et Howard, le flamboyant et féroce espion venu d’un autre univers. Incarnant alternativement les deux personnages, il passe de l’un à l’autre avec une aisance stupéfiante et une subtilité remarquable : à la fois semblables et différents, les deux hommes sont immédiatement identifiables grâce à la posture, les expressions faciales ou le phrasé qu’adopte le comédien. Les scènes où ils apparaissent ensemble sont sans nul doute les plus réjouissantes de cet épisode.

Autour de lui, les autres personnages sont pour le moment assez succincts. Sans doute prendront-ils de l’importance par la suite, qu’il s’agisse de la femme de Howard, Emily (Olivia Williams), de son supérieur Peter Quayle (Harry Lloyd) , du directeur des opérations Aldrich (Ulrich Thomsen de Banshee), de la mystérieuse Clare (Nazanin Boniadi) ou de l’époustouflante tueuse à gages Baldwin (Sara Serraiocco, entre Lisbeth Salander et la jeune Natalie Portman de Léon).

Baldwin, mystérieuse tueuse trans-dimensionnelle

 

En attendant, c’est à travers les yeux de Howard (notre Howard) que nous pénétrons dans l’univers de Counterpart. C’est-à-dire du pauvre type complètement largué, incrédule et impuissant, qui ne comprend rien à ce que lui arrive et encore moins à cette histoire de monde alternatif. Nos questions, nos interrogations rejoignent les siennes : qu’est-ce que cet autre univers ? Tous le monde a-t-il un double, et en quoi ceux-ci sont-ils différents ? Ce monde ressemble-t-il au nôtre, en quoi s’en éloigne-t-il ? Et qu’est-ce qui a bien pu provoquer la translation de Baldwin (et donc de l’autre Howard) dans notre univers ? Des questions dont les réponses commencent à s’esquisser, au fur et à mesure  que Howard et le spectateur obtiennent de maigres indices.

En apparence, Counterpart correspond à ce qu’elle semble être : une série d’espionnage et de science-fiction, dont la trame se complexifie parce qu’elle se joue dans deux réalités alternatives. L’intrigue, déjà très réussie et incroyablement stimulante, s’appuie en outre sur la dynamique entre les personnages (et en particulier entre les deux versions du héros) pour développer un arrière-plan au moins aussi excitant, à la limite de la réflexion philosophique.

Dans Counterpart, tu as deux JK Simmons pour le prix d’un

 

Génétiquement semblables, les deux Howard sont pourtant radicalement différents dans leur caractère, leurs réactions, leurs façons d’agir et de penser. Qu’est-ce qui fait de nous ce que nous sommes ? Quelle est la part d’inné et d’acquis dans la construction d’une personnalité ?  Comment affecte-t-elle nos décisions, et en quoi nos vies auraient-elles différentes si nous avions suivi un autre chemin ?  En illustrant concrètement la dualité de son héros, Counterpart semble aussi s’engager dans une autre thématique, corollaire des précédentes : peut-on réellement changer ce que nous sommes ? En l’occurrence, les deux Howard sont-ils vraiment deux versions opposées, ou bien les deux facettes d’un même homme ? C’est sans doute ce que nous découvrirons, à mesure que leurs deux personnalités convergeront (ou pas) et que le « gentil » Howard révélera son côté obscur (ou pas.)

Clairement, le pilote de Counterpart envoie du lourd. Intelligemment construite, l’histoire s’annonce passionnante et intrigante, et la série crée d’emblée un univers susceptible de vous scotcher à votre écran dès les premières minutes. Si l’on ajoute une réalisation soignée avec une photographie volontairement sombre, la magnifique performance du génial J.K. Simmons, et toute la richesse qui semble se profiler en arrière-plan, Counterpart pourrait être un grande série. Reste à voir le développement de l’intrigue et la direction choisie par les scénaristes. Mal maîtrisée, la série peut très bien partir en vrille ; elle peut aussi tenir toutes ses promesses et transformer l’essai. Réponse en Janvier prochain – sur Starz, et en France sur OCS MAX, la chaîne ayant l’excellente idée de diffuser la série en US+24…    

Counterpart – Starz
A partir du 22 Janvier sur OCS Max.
10 épisodes de 55′ environ.
Déjà renouvelée pour une saison 2.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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