
C’est l’événement aujourd’hui, le lancement de la nouvelle série quotidienne Tout pour la lumière sur Netflix (lundi sur TF1).
Victoria (Joy Esther), une ancienne chanteuse à succès qui a connu la gloire avec un titre à l’âge de 20 ans. Après avoir quitté la scène et sa famille dans des circonstances mystérieuses, elle revient en urgence à La Ciotat au chevet de sa mère Florence, directrice du prestigieux Studio Lumière. Accompagnée de son mari Max et de leur fille adolescente Baya, Victoria est confrontée à son passé et aux secrets familiaux enfouis. Sa rencontre avec de jeunes talents passionnés pourrait bien raviver sa flamme artistique. Victoria va-t-elle reprendre sa carrière ? Les paris sont désormais lancés.
NOUS AVONS PU VOIR LES EPISODES 1 A 5
L’essentiel
Et de 6 ! Après avoir été longtemps à la traîne, la France a rattrapé son retard en feuilletons quotidiens et en compte désormais 6 (bien que celui-ci ne soit diffusé que durant 4 mois et demi), M6 aura aussi le sien, Nouveau jour.
Avec Tout pour la lumière, TF1 et Netflix se sont associés pour proposer une nouvelle série (la première en quotidienne pour la plateforme). La série s’inscrit dans les pas de Ici tout commence, l’école de musique ayant succédé à l’école de cuisine. La série va mélanger intrigues traditionnelles de soap et morceaux musicaux, le tout emporté par une distribution dans laquelle on retrouve entre autres Joy Esther, Isabel Otero, Lannick Gautry mais aussi Gwendal Marimoutou, ou Mchael Cohen.
A lire aussi : On a vu pour vous … le premier épisode de Nouveau jour (M6)
Pour la diffusion, il faudra s’accrocher, Netflix commencera la diffusion avec une semaine de décalage sur les épisodes, puis TF1 enchaînera la même diffusion (avec une avant-première comme d’habitude sur TF1+).
Mais alors, est-ce qu’on a été convaincu par cette nouvelle série ?

On aime ou pas ?
Le lancement d’un nouveau feuilleton quotidien est toujours délicat car il convient de parvenir à se détacher de ce qui existe déjà pour se forger sa propre « identité ».
Sur le papier, Tout pour la lumière doit parvenir à montrer qu’elle n’est pas un « ITC musical », d’autant que la comparaison se fera forcément, les séries étant diffusées l’une après l’autre sur TF1. Bien qu’ayant des inspirations clairement assumées – on parle de Fame, Glee ou Un dos tres – la série doit aussi parvenir à remplir sa mission de « série quotidienne » qui entraîne le spectateur sur le long terme.
Dès le premier épisode, les choses sont posées : la formation dure 4 mois et demi, comme pour la diffusion, et « une star » doit émerger puisqu’elle signera dans une maison de disque. L’aspect méta en plus, il appartient aux auteurs d’être en mesure de « créer le succès » à la fois en rendant un ou une artiste charismatique, mais aussi en imaginant les chansons. Or, il n’y a pas de recettes au succès (sinon il serait reproduit) car il y a une part non négligeable d’incertitude dans la manière dont le public s’empare ou pas d’une œuvre.
En imaginant une série qui aura du succès, on pense que le succès du reste sera aussi entraîné. En ça, Tout pour la lumière a soigneusement reproduit des éléments qui ont leur preuve ailleurs, notamment dans Ici tout commence, en y ajoutant une dose de thriller qui n’est pas systématiquement présente dans les intrigues de cette dernière. Mais l’aspect « déjà vu » fonctionne pourtant et on a du mal à être convaincu par ce que veut proposer la série, là où ITC nous avait directement embarqués dès le début.

La série se montre alors très gourmande en intrigues dès le début avec un grand nombre de sous-intrigues proposées sur seulement 5 épisodes (et on y ajoute l’introduction de beaucoup de personnages en peu de temps). Il y a un sentiment de trop plein, on reste en surface de la plupart des personnages à part l’héroïne campée par Joy Esther (dont le mari campé par Lannick Gautry est très invisible dans ces épisodes malgré ce qui se joue).

Et c’est vraiment dommage car certains personnages se dessinent une stature très intéressante, à l’image de Baya, la fille de Victoria, campée par Louve Le Coadou qui incontestablement l’une des révélations de la série (par son jeu ultra naturelle et authentique). Ou l’étonnante et touchante Marie Alexandre (Elise), dont on devine assez vite qu’elle pourrait être ce papillon qui sortira de sa chrysalide. Mais aucun ne prend ni ne trouve vraiment sa place.
Et la musique dans tout ça ?
Création de tubes ou covers, la série nous promet le maximum. Outre le générique très réussi et efficace qui a tout pour fonctionner, la série veut nous montrer que la musique a une place de choix.
Dès les premières minutes, à l’image de l’intro d’un spectacle, les élèves devant l’école improvisent un bœuf général sur du Céline Dion. Ca fonctionne comme les meilleures covers de Glee et on a alors vraiment envie d’y croire.

Malheureusement c’est de courte durée. Outre que les covers sont très « attendues », et que l’on a du mal à se projeter sur les extraits de titres inédits (à ce stade), c’est la partie « école de musique » qui est pour nous sur un équilibre instable. Ca ne fonctionne pas, les parties cours comme les parties musicales semblent davantage là pour être des virgules dans la narration que comme des moments intégrés à l’histoire comme c’est le cas avec la cuisine dans ITC. Il n’y a pas de liant avec les séquences qui ressemblent davantage à un « go » pour voir les titres arriver sur les plateformes qu’à un atout scénaristique réel. En tout cas sur la base de ces épisodes.
De même, dans une ville comme la Ciotat proche de Marseille, on pourrait s’attendre à voir davantage de jeunes pétris de cultures urbaines et de rap, que de variétés pures façon Grégory Lemarchal ou Céline Dion. Mais là aussi, laissons le temps au temps et voyons ce qui se passe dans la suite de la série.