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On débriefe pour vous… Les irréguliers de Baker Street – Holmes dans un teen drama fantastique

Sur Netflix, Les Irréguliers de Baker Street suit des adolescents qui aident Holmes et Watson dans des enquêtes surnaturelles.

C’est quoi, Les irréguliers de Baker Street ? Bea (Thaddea Graham), sa sœur Jessie (Darcy Shaw), Billy (Jojo Macari) et Spike (McKell David) sont quatre adolescents qui vivent ensemble dans un taudis de la Londres victorienne. Ils ont connu les orphelinats, les maisons de correction et vivent de petits larcins. Un jour, un certain Dr Watson (Royce Pierreson) sollicite leur aide. Associé du détective Sherlock Holmes (Henry Lloyd-Hughes), il engage la petite bande pour obtenir des informations dans les bas-fonds de la ville. Rejoints par le Prince Leopold (Harrison Osterfield), nos héros vont tenter de résoudre des mystères qui ont tous une dimension surnaturelle. Dans le même temps, Bea est intriguée par ce Sherlock Holmes qu’on ne voit jamais, et que Watson refuse absolument qu’elle rencontre. 

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Le 221b Baker Street est peut-être l’adresse la plus célèbre de la littérature : c’est celle de Sherlock Holmes et de son associé le Dr Watson.  Les Irréguliers, quant à eux, ce sont les enfants des rues qui, dans deux des romans et une nouvelle d’Arthur Conan Doyle, aident le détective dans ses enquêtes en étant ses yeux et ses oreilles dans les rues de Londres. En 1983, la BBC leur avait déjà consacré une série, The Baker Street boys ; Tom Bidwell, créateur des Irréguliers de Baker Street, s’empare de ces personnages (ici des adolescents) pour les plonger dans une ambiance surnaturelle. 

Dans la Londres victorienne, Bea est une jeune orpheline déterminée, intelligente et pleine de ressources. Elle vit dans un local délabré avec ses amis Billy et Spike et prend soin de sa petite sœur Jessie qui souffre de cauchemars et d’hallucinations. Lorsque le Dr Watson, associé du détective privé Sherlock Holmes, sollicite la petite bande pour récolter des informations dans les rues de la ville en échange de quelques schillings, Bea accepte. Avec l’aide de Léopold, un prince hémophile surprotégé par la famille royale qui fuit régulièrement le palais en quête d’aventures et d’amitié, nos jeunes héros vont se lancer dans une succession d’enquêtes.  Et ils vont découvrir qu’elles sont toutes liées à des phénomènes surnaturels qui concernent directement certains d’entre eux, mais aussi ce fameux Sherlock Holmes que l’on ne voit jamais… 

La petite bande des Irréguliers de Baker Street

Malgré la référence à Sherlock Holmes, le titre de la série dit bien que les cinq adolescents sont au cœur de l’intrigue – tant du point de vue des investigations que de l’action proprement dite ou du développement des personnages. Ils mènent les enquêtes lorsque des bébés nés le même jour sont enlevés, que des enfants ont des dents arrachées, qu’un meurtre rituel est commis dans un manoir, que des victimes sont mutilées d’un organe ou d’un membre ; c’est grâce aux cauchemars et visions de Jessie qu’ils parviennent à établir un lien entre toutes ces affaires macabres ; au cours de leurs aventures se noue un triangle amoureux, Billy et Leopold étant tous les deux attirés par Bea ; le mystère central est directement lié au passé des deux sœurs. 

Dans le même temps, en réinterprétant à sa manière l’univers de Sherlock Holmes, la série offre une approche inédite des personnages de l’œuvre littéraire. A commencer par le célèbre détective, ici bien différent du gentleman anglais, du Sherlock téméraire ou du génie méprisant et irrévérencieux traditionnellement montré au cinéma ou à la télévision. Ce Sherlock Holmes n’est que l’ombre de lui-même : c’est un toxicomane en plein déchéance, amorphe et incapable de surmonter les traumatismes de son passé ou son sentiment de culpabilité. De même, Watson apparaît comme un personnage peu sympathique, calculateur et manipulateur, très loin du médecin un peu naïf des romans et des adaptations auxquelles nous sommes habitués. La série reprend explicitement une interprétation généralement à peine esquissée de la relation du duo, mais c’est surtout  la dynamique entre les deux personnages qui en est bouleversée, avec un Watson en tant que personnalité dominante. 

 Élémentaire : le Dr Watson devant le 221b Baker Street

Avec des enquêtes résolues au terme d’un épisode mais qui finissent par former une trame transversale, une intrigue surnaturelle et de jeunes personnages, Les Irréguliers de Baker Street mêle habilement paranormal ou ésotérique (en dépit d’effets spéciaux parfois un peu maladroits dans les derniers épisodes), mystère et teen drama.  Il y a un peu de Locke & Key er de Stranger Things, dans cette Londres du XIXème siècle parsemée d’anachronismes à la Dickinson avec un  langage et une musique contemporains. Bien construite, rythmée, globalement convaincante dans son esthétique et créant une atmosphère prégnante, la série parvient à emporter le spectateur dans son univers… pour peu qu’il accepte l’idée d’une histoire mêlant Sherlock Holmes et fantastique.  

En fait, sans ce lien inextricable avec l’univers sherlockien, la série aurait pu passer pour une sorte de teen X-Files victorien. Or justement, l’idée d’amener le personnage culte de Sherlock Holmes et son comparse Watson dans un univers surnaturel est certainement l’aspect le plus intrigant – et le plus clivant – des Irréguliers de Baker Street. Plonger l’un des parangons de l’esprit logique et de la déduction dans une ambiance paranormale peut décontenancer, en particulier lorsqu’on est un fidèle des romans de Conan Doyle. Les tenants indéfectibles de la fidélité au canon holmésien seront certainement  réfractaires à cette altération ; d’un autre côté, si l’on garde l’esprit ouvert et lorsqu’on pense à l’intérêt que l’auteur lui-même portait au spiritisme et au paranormal, l’idée n’est pas totalement incongrue ni dénuée de malice. 

On l’annonçait en titre : Sherlock Holmes dans un teen drama surnaturel, c’est le mélange surprenant voire détonnant que propose Les Irréguliers de Baker Street. De sorte que l’intérêt que l’on portera à la série dépend en grande partie de l’adhésion à cette idée de départ. Dans ce cas et en dépit de quelques facilités dont quelques rebondissements prévisibles, c’est une série efficace qui se regarde avec plaisir– en particulier pour un public de jeunes adultes. 

Les irréguliers de Baker Street.
8 épisodes de 50′ environ.
Disponible sur Netflix. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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