L’équipe à l’origine du carton HPI revient avec Mercato, une nouvelle comédie policière déjantée portée par Arnaud Ducret et Manon Azem.
Mercato : hommage à la comédie policière des années 80-90
Mercato s’inscrit dans le renouveau des marques de TF1 amorcé depuis le début de la saison avec des réussites comme Master Crimes, Panda ou Rivière-Perdue (mini série).
Pour cette nouvelle série, la chaine a fait appel aux mêmes producteurs qui ont lancé HPI (avec le carton que l’on connaît), Anthony Lancret & Pierre Laugier. C’est Jérémie Marcus qui a concocté une série qui sent bon jusque dans sa BO les années 80-90 et portée par un binôme – Ducret et Azem – qui renoue avec les buddy cops qui ont tant réussi au cinéma et à la télévision durant ces deux décennies … jusqu’en France avec la franchise plus ou moins réussie Taxi (même si elle est assumée par l’équipe, ce n’est pas l’exemple que l’on a envie de retenir pour valoriser la série).
Mercato est ainsi une série d’action et de comédie, assumée comme telle et qui fait du bien durant l’ensemble de cette première saison.
Alors qu’il se trouve par hasard à l’aéroport au moment de l’arrivée historique de la nouvelle recrue star de l’OM en France, Thomas Chevalier, flic de bureau à la carrière jusqu’ici exemplaire, est obligé d’intervenir pour neutraliser un forcené qui s’apprête à attaquer le footballeur. Sans le vouloir, il blesse le joueur, mettant ainsi fin au rêve marseillais avant même qu’il ait commencé… Le fiasco de son intervention entraîne une sanction : sa mutation immédiate dans la pire destination possible pour ce flic parisien jusqu’au bout des ongles, avec la pire casserole aux fesses – Marseille…
Là-bas, Thomas doit prendre la tête d’un groupe aux méthodes peu orthodoxes dans lequel opère Nora Kader, jeune flic incontrôlable et en tous points différente de lui. Avec ses deux adjoints Julio Abdelaoui et Ange Colona, ces électrons libres ont déjà usé plus d’un chef de groupe et ont acquis la pire des réputations. Personne ne veut s’y coller. Mais Thomas, sanctionné, n’a pas le choix. Ils ne portent pas le même maillot mais ils font le même métier : FLICS. Et ils vont devoir jouer dans la même équipe, à Marseille.
« C’est Marseille BB »
Sur le papier, Mercato est un peu tout ce qu’on craignait. On craignait de voir la chaîne qui a tant bousculé sa ligne revenir à des programmes plus faciles. Efficaces mais plus « faciles » comme à l’époque de No Limit. C’est pourtant très noble de réussir une bonne comédie d’action, les séries américaines le font d’ailleurs très bien depuis des années.
Même si Arnaud Ducret et Manon Azem sont deux bons comédiens, on n’était pas spécialement impatients de découvrir ce projet.
Qu’est ce qu’on aime se tromper !
Mercato est une très belle réussite, où la comédie est autant soignée et réussie que les scènes d’action qui retournent littéralement Marseille de bout en bout (à l’image de l’infernale course poursuite de la fin de l’épisode au son de Flashdance). « Je n’aurais jamais cru pouvoir autant de choses dingues dans une série » nous confie Manon Azem.
Et c’est vrai que la série multiplie les scènes impressionnantes comme un saut en chute libre, une course sur les docks ou encore une chasse au trésor endiablée. La série peut en ça compter sur des réalisateurs hors pairs à commencer par l’excellent David Hourrègue qui, en réalisant les premiers épisodes, donne le tempo à la série.
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Mais la série n’est pas que ça. C’est aussi une série drôle, très drôle grâce à des comédiens qui jouent parfaitement la comédie, depuis Arnaud Ducret et Manon Azem, binôme absolument parfait, jusqu’à Kofs et Iliès Kadri, drôles, mordants, le tout protégé par le commissaire si bien campé car totalement à côté de ses pompes, Pierre-François Martin Laval. C’est d’ailleurs ce qui fait plaisir dans Mercato : la série est parfaitement équilibrée entre tous ces personnages (là où HPI est trop centrée sur Morgane). Il n’y a ainsi pas de faire-valoir, seulement des personnages parfaitement caractérisé et qui nourrissent action et comédie.
Mercato, un univers référencé
Le dernier atout de Mercato réside dans le fait que c’est une série qui a su parfaitement digérer ses prédécesseurs. Vous dire qu’elle le fait aussi bien qu’eux serait grandement exagérée, mais elle a en tout cas compris qu’il fallait parler le même langage que celui ou celle qui la regarde. Et donc convoquer les mêmes références en glissant ici et là des petits clins d’œil. L’un des très bon exemple est l’épisode 3 en mode de chasse au trésor. Outre un caméo étonnant, la série se paye le luxe (on peut vraiment dire ça) de glisser en fond (il faut tendre l’oreille) une jolie allusion au thème que John Williams a composé pour … Indiana Jones. Rien que ça ! La musique est d’ailleurs une partie importante de ces regards vers le passé, très teintée qu’elle est de tubes des années 80 (on vous laissera les découvrir).
Mais quand on veut jouer avec un univers référencé, autant convoqué quelqu’un qui en a l’habitude. Simon Astier, le génial créateur de Hero Corp ou Visitors, vient réaliser quelques épisodes de la série. Et on sait qu’il ne fera pas les choses à moitié. Outre son petit guest dans la série (Cyril est hilarant !!!), il nous offre des épisodes savoureux, à la réalisation maîtrisée et qui fait du bien. A l’image d’un épisode où Arnaud Ducret est pris en otage dans la salle des scellés de la police de Marseille, cernée par le RAID. On en redemande. Simon Astier a clairement contribué à survolter une série qui ne manquait pourtant pas d’intensité.
Un nouveau carton ?
Si Mercato n’est pas exempte de défauts (on aimerait que les intrigues policières soient un peu plus « originales » et que l’ensemble soit moins « mécanique »), elle est pourtant une très belle réussite en matière de divertissement populaire, assumé comme tel. Elle se paye même le luxe, pour la rédaction de VL, de se montrer encore meilleure que HPI. De bonne augure donc !
Mercato
8x 52 minutes
Dès le 14 mars 21h10 sur TF1