Alors que Twitter, Facebook ou encore Instagram collaborent avec les autorités des Etats, ce n’est pas le cas de la messagerie Telegram. Son fondateur Pavel Durov, milliardaire russe a d’ailleurs été arrêté ce samedi 24 août par les forces de l’ordre françaises à l’aéroport du Bourget en région parisienne.
De nombreux contenus illégaux sont publiés sans que les gouvernements ne puissent agir. Telegram ne collabore quasiment jamais avec les autorités qui cherchent à poursuivre les auteurs de crimes et de délits postés en toute « impunité » sur la plateforme. La messagerie héberge des contenus terroristes, pédocriminels, haineux, racistes,… des contenus illégaux qui ne sont pas pour autant modérés par Telegram. La messagerie assure être une plateforme « sûre et hermétique » même vis-à-vis des lois et des gouvernements.
Telegram ne « censure » rien !
En réalité, Telegram fait le choix de ne rien « censurer » même si le contenu est en-dehors du cadre légal et des mœurs. La messagerie assure la confidentialité de ses utilisateurs même s’ils peuvent être réprimandés par la justice. Très critiquée, la plateforme Telegram est tellement sûre, qu’elle est même utilisée par certains pouvoirs afin d’échanger en sécurité. En Russie, les opposants de Vladimir Poutine utilisent énormément ce « réseau social ».
Son fondateur le milliardaire franco-russe Pavel Durov a été arrêté par les policiers français alors que celui-ci venait d’atterrir à l’aéroport du Bourget en région parisienne. Alors que certains ont vu avec cette mise en garde à vue un complot politique et géopolitique, le président de la République Emmanuel Macron a affirmé que ce n’était pas le cas sur son compte X : « Dans un Etat de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. […] L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer », a-t-il déclaré.
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Le « Mark Zuckerberg russe »
En 2006, Pavel Durov devient un jeune diplômé de l’université de Saint-Pétersbourg en Russie. Agé de 22 ans, il lance son premier réseau social nommé Vkontakte. Le succès est tel que le réseau social du jeune homme devient la référence en Russie devant Facebook. Rapidement, Pavel Durov est surnommé le « Mark Zuckerberg russe« . Le Kremlin commence à s’intéresser sérieusement à ce jeune entrepreneur, celui-ci décide alors de vendre le réseau social à des proches du pouvoir. Bizarrement, en 2014, peu de temps après, Pavel Durov quitte la Russie…
En réalité, Pavel Durov refuse plusieurs indications et obligations infligées par le pouvoir russe. Le Kremlin lui demande de censurer certaines publications. Pourtant, le fondateur refuse. A la même période, Durov refuse de donner aux services de sécurité russes (FSB) les données personnelles de certains utilisateurs de la plateforme étant pro-européens et ukrainiens.
Telegram : un outil essentiel aux russes ?
Avant de fuir la Russie, en 2014, Pavel Durov décide de s’associer avec son frère Nikolaï. En 2013, ils lancent la messagerie Telegram qui rencontre un succès immédiat et fulgurant. L’année suivante, il fuit la Russie et s’installe à Dubaï. Il obtient la nationalité française en 2021. Aujourd’hui encore, la plateforme connaît un important succès mais est à la fois extrêmement critiquée pour ses dérives. Pourtant, Pavel Durov l’assure les contenus violents ou ceux appelant à des meurtres sont supprimés.
Outre ces reproches, d’autres le suspectent d’entretenir des relations secrètes avec le gouvernement de Vladimir Poutine. Selon certaines sources, l’application aurait été en partie financée par des proches du Kremlin. Étonnamment, Telegram avait été interdit avant d’être autorisé en 2020 sur choix du gouvernement russe. A 39 ans, Pavel Durov a vu sa garde à vue prolongée jusqu’au mercredi 28 août 2024 en France.