Visionnaire excentrique et maître du récit interactif, Hideo Kojima n’est pas qu’un simple créateur de jeux vidéos. De Metal Gear à Death Stranding, il construit depuis près de quarante ans un pont entre cinéma et jeu vidéo. Artiste hors du commun devenu légende ?
Un enfant du cinéma devenu créateur de mondes
Hideo Kojima est né le 24 août 1963 au Japon. Le déménagement de sa famille à Osaka marque profondément le jeune garçon. Isolé, il se réfugie dans les films et les univers imaginaires. La télévision devient son quotidien, et ses parents l’initient très tôt à un cinéma diversifié. Du western au film d’horreur ou encore oeuvre européenne… le tout sans filtre, ni censure.
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Ce lien profond avec le septième art ne le quittera jamais. À 13 ans, la perte brutale de son père marque un tournant. Il se lance alors dans la création. Son rêve est clair, il fera du cinéma. Mais les portes de l’industrie restent fermées, et c’est finalement par l’université, où il étudie l’économie, qu’il commence son parcours professionnel.
C’est la découverte de la Famicom, célèbre console de Nintendo, qui change tout. Elle fait de Kojima un rêveur ambitieux. Il voit un potentiel inouï dans l’univers du jeu video, « tout ce que j’aimais : l’image, le son, l’histoire. C’était du cinéma interactif. » Il décide de rejoindre l’industrie vidéo… en secret.
De Konami à la sage culte Metal Gear
En 1986, Hideo Kojima est embauché chez Konami, studio japonais de renom. Pourtant, ses débuts sont loins d’être glorieux. Son premier projet, Lost warld, est un échec cuisant. Moqué par ses collègues, il pense même à démissionner. Toutefois, Naoki Matsui, un des cadres de l’entreprise croit en lui.
Grâce à son soutien, Kojima intègre l’équipe Penguin Adventure, où il apprend les bases du métier. Il est ensuite chargé d’imaginer un jeu de guerre. Contre toute attente, il propose un concept inédit, un jeu d’infiltration basé sur la fuite plutôt que sur la violence. Le résultat ? Metal gear (1987), qui deviendra quelques années plus tard, une de sagas les plus cultes de l’histoire du jeu vidéo.
Porté par une narration détaillée, des personnages complexes et une mise en scène ultra-cinématographique, Metal Gear révolutionne la manière de raconter des histoire dans les jeux. Kojima se fait un nom. À Konami, il bénéficie d’une liberté presque totale. Ses productions sont exigeantes, coûteuses mais toujours rentables.
Kojima Productions et la renaissance avec Death Stranding
En octobre 2015, après 30 ans de collaboration, Kojima quitte Konami dans un climat quelque peu orageux. Son équipe est dissoute, mais le créateur ne dit pas son dernier mot. Il fonde son propre studio, Kojima Productions, avec un objectif clair : être libre. Il lance alors Death Stranding en 2019, un jeu audacieux et singulier. Mélange de science-fiction, de réflexion sur les liens humains et de gameplay atypique. Le jeu divise, fascine et confirme que Kojima reste un auteur inclassable.
En 2025, il revient avec Death Stranding 2, suite très attendue d’un univers à part, où l’on retrouve son identité si remarquable. Une oeuvre qui tient sa promesse de faire dialoguer le jeu vidéo et le cinéma d’une façon unique.
Hideo Kojima n’a jamais été un simple développeur. Il raconte des histoires et construit des mondes. Avec Death Stranding 2, il prouve une fois encore que le futur du jeu vidéo se dessine à la croisée des disciplines là où le pixel rejoint le projecteur.