Le Super Tuesday de mardi 4 mars a résonné comme un coup de tonnerre dans toute l’Amérique. Entre la domination de Trump, le retrait de Nikki Haley et la malice de Biden, où en est la campagne américaine pour les présidentielles ?
Après sa large défaite lors du Super Tuesday dans les primaires de plusieurs Etats le mardi 4 mars, l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, annonce qu’elle «suspend» sa campagne. Lors d’une allocution prononcée à Charleston (Caroline du Sud), elle a félicité Donald Trump en reconnaissant qu’il serait « en toute probabilité » investi par le Parti républicain lors de la convention nationale en juillet. Mais elle a refusé de se ranger derrière sa candidature. « A présent, c’est à Donald Trump de gagner les voix de ceux qui ne l’ont pas soutenu, dans notre parti et au-delà », a-t-elle ajouté. Avec cet avertissement : « Nous devons tourner le dos aux ténèbres de la haine et de la division. ». Depuis, le mercredi 6 mars, c’est donc Joe Biden, qui tente de récupérer les votes de Nikki Haley, et Donald Trump, qui sont encore en lice pour les présidentielles.
Trump VS Biden : le bras de fer est lancé
On dirait bien que l’accès à la Maison Blanche va nous donner une impression de déjà vu. En effet, ils ne sont plus que deux à être candidat à la présidentielle : Donald Trump et Joe Biden, suite au retrait de Nikki Haley, mercredi dernier.
Le président démocrate Joe Biden et son prédécesseur républicain Donald Trump ont tous deux appelé les électeurs de Nikki Haley à les rejoindre. « Je voudrais inviter tous les partisans de Haley à se joindre au plus grand mouvement dans l’histoire de notre pays« , a déclaré Donald Trump sur son réseau Truth Social. « Il y a une place pour les partisans de Nikki Haley dans ma campagne« , a affirmé Joe Biden dans un communiqué, saluant le « courage » de la candidate pour avoir défié Donald Trump.
Lors du Super Tuesday, Trump est sorti très largement en tête de la soirée électorale du 4 mars, emportant 14 États sur les 15 en jeu pour désigner le candidat républicain à l’élection présidentielle. Joe Biden, quant à lui, n’a perdu qu’aux Samoa, un territoire qui participe aux primaires sans être un des 50 États américains.
Les deux candidats possèdent aujourd’hui une très large majorité de délégués à envoyer à la convention nationale de leur parti cet été, et le reste des primaires, ces prochaines semaines, ne sera qu’une formalité. Le bras de fer entre les deux hommes paraît comme inévitable.
Un potentiel troisième candidat ?
64 % des Américains ne veulent pas d’un nouveau face-à-face entre Donald Trump et Joe Biden, d’après un sondage d’opinion Reuters/Ipsos paru fin janvier 2024. Pourtant, aucune alternative n’a été proposée. Le collectif centriste No labels a alors promis de présenter un candidat à l’élection présidentielle américaine. Le groupe souhaite offrir une alternative à Joe Biden ou Donald Trump.
Il y a à peine quelques semaines, No Labels affirmait pouvoir présenter son candidat mi-mars. Dorénavant, le collectif déclare “avoir le temps”, indique la chaîne américaine CNN. Pour le moment, aucun candidats n’a souhaité incarner le champion du groupe. Selon des experts, rares sont les politiciens, surtout d’envergure nationale, qui seraient prêts à servir de martyr pour ouvrir une troisième voie. Pourtant, il est déjà arrivé que des candidats indépendants se présentent. Par exemple le conspirationniste Robert F. Kennedy Jr (neveu de John F. Kennedy), s’était présenté en 1968 en tant qu’indépendant.
Et pour ne pas arranger la situation, le fossé entre les deux camps s’est tellement creusé que les électeurs ne veulent pas prendre de risques, par peur de faire gagner des voix à l’adversaire. Le vote utile risque donc de primer. Pour le moment, les Etats- Unis semblent bien parti pour un nouveau duel entre Trump et Biden.