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Sarkozy : les 7 affaires où il faudra mettre de l’ordre avant 2017

Alors que certains le voient déjà Président en 2017, aujourd’hui est un grand jour dans l’histoire Sarkozy, puisqu’après avoir été déféré au milieu de la nuit dernière devant les juges d’instructions chargés de l’enquête pour trafic d’influence, il fait ce soir son grand retour avec une interview annoncé depuis les premières heures du jour sur TF1 pour ce soir 20H. C’est l’occasion de revenir sur l’ensemble des affaires, pour certaines encore en cours et d’autre qui ont toujours du mal à être oubliées, qui ont jalonné la carrière de l’ex-président de la République.

Affaire Karachi : Le premier scandale

En 1994, sous le gouvernement Balladur, deux contrats d’armement sont signés. Le premier avec l’Arabie Saoudite, il prévoyait que la France lui vende des frégates, le second concerne la vente de sous-marins au Pakistan. On soupçonne qu’il y ait eu des rétrocommissions ayant permis de financer de manière illicite la campagne de Balladur pour les présidentielles de 1995. Sarkozy n’aurait qu’un rôle second dans cette affaire, en tant que ministre du budget, il aurait simplement favorisé ou couvert la circulation des rétrocommissions. D’ailleurs, il n’y a pas eu de charges retenues contre lui, il a simplement été entendu comme témoin assisté.

Les Sondages de l’Elysée : sarkozisme = favoritisme ?

En 2009, en accord avec la volonté du président de l’époque, Nicolas Sarkozy, de rendre transparente la gestion de l’Elysée, la cour des comptes remet un rapport sur l’exécution du budget de la présidence. Elle dénonce alors une convention signée le 1er juin 2007 par l’Elysée et un cabinet d’études avec à la clé une somme qui avoisine les 1,5 M€. Le problème est que cette convention n’a pas été faite dans les règles puisqu’elle ne fait pas suite à eu une véritable procédure d’appel d’offres. De plus elle permet de facturer à l’Elysée, sans contrôle, des sondages d’opinion. En 2008, le montant de ces factures s’élevait à près de 400.000 €. Cependant, par la suite, ces études sont aussi publiées dans la presse, de ce fait il y a eu une double facturation des enquêtes d’opinion, une pour l’Elysée et une pour la presse. Néanmoins, légalement, on ne peut pas critiquer cette pratique comme le rappelait Claude Guéant, alors secrétaire générale de l’Elysée. Cette affaire est donc réglée en interne et après le contrôle des comptes de 2009, les honoraires du cabinet sont alors revus à la baisse. Mais en 2010, l’association de lutte contre la corruption, Anticor, porte plainte contre X pour favoritisme en s’appuyant sur des documents obtenus par l’élu Raymond Avriller lors d’une procédure administrative et ces documents sont recevables en justice suite à la décision du tribunal administratif de Paris de reconnaitre la saisie comme légitime. Ces documents sont alors publier par la presse qui jugent ces sondages comme scandaleux puisque en nombre très important d’une part, mais aussi parce que certains ne sont pas lié à l’image de la présidence, comme celui de 2008 concernant des personnalités socialistes, à savoir : laquelle « ferait un(e) bon(ne) candidat(e) pour la présidentielle » ou même des sondages portant sur le couple Bruni-Sarkozy et un futur mariage. Sarkozy est donc soupçonné de favoritisme d’une part et détournement des fonds publics pour un usage personnel, complicité et recel de ces délits ; même si à ce jour, dans le cadre de cette affaire, il n’a pas été entendu. Cependant en avril 2013, Le Parisien révèle qu’une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris en octobre 2012 concernant cette affaire.

Affaire Woerth-Bettencourt : L’argent de la vieille

Liliane Bettencourt : la milliardaireEn 2010, Mediapart publie un ensemble d’enregistrements réalisé illégalement par Pascal Bonnefoy qui n’est autre que le majordome de la deuxième fortune française, Liliane Bettencourt. Le scandale commence ainsi, la principale actionnaire de L’Oréal est soupçonnée de fraude fiscale, les écoutes laissant montrent qu’elle serait propriétaire de l’île d’Arros et de compte à l’étranger qu’elle n’aurait pas déclaré au fisc. Mais le scandale touche la sphère politique quand, les enregistrements mettent au grand jour la possibilité de conflit d’intérêt entre cette dernière et Eric Woerth qui de 2007 à 2010 était ministre du budget et trésorier de l’UMP, puis ministre du travail, alors que sa femme, Florence Woerth, était employée dans une filiale du groupe Téthys, société gérant la fortune Bettencourt et les titres du groupe L’Oréal. L’affaire remonte jusqu’au président en exercice quand l’ancien comptable de Liliane Bettencourt parle d’un possible financement occulte de la campagne présidentielle de Sarkozy. Ce dernier, après une longue procédure judiciaire a obtenu un non-lieu l’année dernière, concernant l’abus de faiblesse.

La possibilité d’un financement libyen : Le Dictateur

Le 12 mars et le 2rencontre officielle de Kadhafi et Sarkozy8 avril 2012, Mediapart publie deux documents qui laissent entendre qu’il y ait eu un versement de 50 M€ provenant du Régime du dictateur Mouammar Kadhafi qui aurait permis le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour les présidentielles de 2007, alors que celle-ci, officiellement couta 20 M d’euros. Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités territoriales, serait à l’origine du montage financier en 2005, avec l’homme d’affaires franco-libyen Ziad Takieddine et comme intermédiai
re selon ce dernier, Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, incriminé par Takieddine. Nicolas Sarkozy, le jour-même où Mediapart avait publié les deux documents, avait qualifié ces accusations de « grotesques » sur TF1 quand Takieddine qualifiait les journalistes de Mediapart sur France 24 de « animaux malades ». Les preuves étant inexistantes à ce jour, aucun des hommes sus-cités n’a été mis en garde à vue. De plus en admettant que ces accusations soient vérifiées, cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy dans sa fonction de Président et chef des armées de participer à la chute du Dictateur.

Affaire Tapie : Peu de soucis pour Sarkozy

Fin 1992, Bernard Tapie alors ministre de la ville sous François Mitterrand, souhaite vendre Adidas sur la demande de ce dernier, pour éviter tout conflit d’intérêt. Le Crédit Lyonnais vend Adidas pour son compte en 1993, au prix fixé par Tapis soit 2,85 milliards de francs (472 M€). Mais Bernard Tapie, ruiné et rendu inéligible, s’intéresse de près à la vente d’Adidas, il se rend compte que le Crédit Lyonnais, par un montage opaque, lui offrait une option de revente en cas de revente d’Adidas (sachant qu’avant-même la vente, Adidas était déjà en cour de redressement et perdait de l’argent), ce qui lui a permis de récolter une plus-value de 2,6 milliards de francs (396 M€). Bernard Tapie a alors estimé avoir été berné et que cette somme de près de 400 M€ devait lui revenir. Mais ayant été mis en liquidation par la banque, il n’est légalement plus propriétaire de BT Finance, la société qui possédait Adidas et ne peut donc pas porter plainte. C’est donc ses petits porteurs, ceux ayant conservé leurs actions à BT Finance, qui commencent une procédure judiciaire. Le 11 juillet 2008, après plusieurs jugements qui lui ont été favorables, il reçoit par la décision d’un tribunal arbitral la somme 403 M€ dont 45 M de préjudice moral. Christine Lagarde alors ministre de l’économie, était celle qui avait organisé la procédure d’arbitrage, elle est auditionnée pendant vingt-quatre heures en mai 2013 pour établir si elle avait pu commettre des infractions pénales, puis elle a reçu le statut de témoin assisté. De plus Pierre Estoup, l’un des trois juges s’étant prononcés lors de la procédure d’arbitrage, est le mois suivant mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Ensuite, c’est le tour de l’Avocat de Tapie, Maître Latourne et Bernard Tapie lui-même qui sont mis en examen. Les lettres saisies laissent supposer qu’Estoup et Latourne seraient liés à la décision de recourir à un tribunal d’arbitrage. Sarkozy est soupçonné d’être intervenu pour que le litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, soit réglé par la voie arbitrale, mais il n’y a pas réellement d’éléments fondés, ce qui n’a pas permis de le mettre en examen, garde à vu ou même, lui donner le statut de témoin assisté.

Le Dossier Bygmalion : remake des sondages de l’Elysée ?

La société BygmalionEn 2008, deux proches de Jean-François Copé créent Bygmalion, une agence de communication qui connait une rapide croissance, notamment grâce à l’UMP, l’un de ses plus gros clients. Le 27 février 2014, Le Point accuse la société d’avoir surfacturé la tenue d’un meeting de Nicolas Sarkozy lors de la campagne de 2012, alors même que l’UMP connaissait des difficultés financières. L’affaire prend de l’ampleur quand trois mois plus tard, Libération révèle que plusieurs prestations facturées par Bygmalion, sont en réalité inexistantes. L’affaire atteint son apogée quand  le 26 mai, l’avocat de la société Bygmalion confirme que la société est à l’origine de dix million d’euros de fausses factures à la demande de l’UMP, et que la société a été contraint d’accepter, sinon l’UMP refusait de payer leurs services. Jean-François Copé qui clamait son innocence, dépose alors une plainte contre X, il est suivi par nombre d’autres députés UMP qui font de même. Le 27 mai, suite à l’affaire et aux résultats des européennes, Copé, président de l’UMP, est poussé à la démission par les caciques du parti. Selon ces accusations, les fausses factures ont été faites dans le cadre de la campagne présidentielle alors que Nicolas Sarkozy briguait un second mandat, dans le but de faire passer des prestations fournies par Bygmalion comme des services pris en compte par la loi afin qu’ils soient remboursés.

Affaire du trafic d’influence :

Ce lundi  30 juin au matin, Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, ainsi que le magistrat Gilbert Azibert ont été placés en garde à vue. En effet, le 8 mars dernier, Le Monde révélait que les enquêteurs soupçonnent Sarkozy d’être au cœur d’une affaire de trafic d’influence : un « réseau » d’informateurs, composé de personnalités importantes du monde de la justice et de la police, qui l’auraient renseigné au sujet des affaires pouvant le menacer. En effet, on a découvert que l’ancien président était en possession d’un téléphone obtenu sous une fausse identité qui servait à joindre un autre mobile obtenu de la même manière, appartenant en réalité à Me Herzog, son avocat. Cette mise sur écoute a montré que ces derniers semblait être bien renseignés sur l’affaire Bettencourt, qui était au moment-même examinée par la Cour de Cassation. D’où l’entrée en jeu de Gilbert Azibert, ancien directeur de l’Ecole Nationale de Magistrature, procureur général ou encore secrétaire générale du Ministère de la justice, qui est aujourd’hui avocat général près la Cour de cassation. C’est aussi un ami de Me Herzog depuis des années. La mise sur écoute suggère que Gilbert Azibert, pour des renseignements, souhaiterait un appui de la part de l’ancien président pour un poste dans la principauté de Monaco. « Ces communications mettent en évidence que ce magistrat aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait d’être nommé conseiller au tour extérieur au Conseil d’Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy aurait assuré qu’il l’aiderait dans ce projet »,s’exprime la chef du parquet national financier, Eliane Houlette. Bien que Nicolas Sarkozy ait qualifié par l’intermédiaire du Figaro le 21 mars cette mise sur écoute de « coups tordu » et ait assimilé les méthodes de la justice française à celles de la « Stasi » [Police secrète de l’ex-Allemagne de l’est, sous la dictature communiste, ndlr], c’est une nouvelle affaire dont il se serait certainement passé. Après une garde à vu ayant commencé hier matin qui a pris fin dans la nuit, Sarkozy a été mis en examen pour trafic d’influences. Il a annoncé qu’il donnerait ce soir, mercredi 2 juillet, une interview sur TF1. C’est donc une affaire à suivre de très près puisqu’il risque jusqu’à cinq ans de prisons et 500.000 € d’amende.

Si Nicolas Sarkozy était remonté dernièrement dans les sondages et vu comme un adversaire potentiel de Hollande aux prochaines présidentielles, le suivi des indices d’opinion montre que le nombre d’opinion lui étant favorable est en baisse depuis fin mai, début juin, fait que l’on peut corréler aux deux affaires sorties de manière consécutive : l’affaire Bygmalion et l’affaire de trafic d’influence.

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