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Spider-Man: Far From Home, celui qui tisse le plus loin

Spider-Man: Far From Home

Spider-Man: Far From Home met son héros sur la brèche dans un blockbuster estival plutôt réussi, au risque de parfois un peu trop tirer sur la corde.

Après la défaite de Thanos, Peter Parker pensait pouvoir profiter de son voyage scolaire en Europe pour tourner la page et déclarer sa flamme à MJ. Ses vacances seront de courte durée : alors que les Éléments se déchaînent, Nick Fury et le SHIELD rappellent Spider-Man à la rescousse. Ce dernier va devoir faire équipe avec Quentin Beck, magicien venu d’une autre dimension où ces créatures élémentaires auraient dévoré l’énergie de la Terre…

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Heureux qui comme Spidey…

À la façon d’un Captain America 2, Far From Home joue la carte de la consistance. Loin de la gravité apocalyptique des derniers films, cet épisode final de la Phase 3 du Marvel Cinematic Universe propose un épilogue décontracté et débridé avec son lot de nuances. Les scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely multiplient ainsi les intrigues pour travailler le tiraillement interne du Tisseur : rom-com attendrissante portée par l’espièglerie fragile de Tom Holland et Zendaya, espionnage aux côtés du SHIELD, film catastrophe sous le regard de Mysterio, drame traitant des conséquences d’Endgame

Ce jeu bienvenu entre les registres alourdit hélas un récit dont le chapitrage, dicté par l’itinéraire du voyage scolaire, reste bien trop apparent. Sans égaler la maestria d’un Sam Raimi, le réalisateur Jon Watts échappe à la monotonie de la formule Marvel avec des scènes d’action plus inspirées et lisibles, notamment pour tout ce qui a trait au sixième sens de l’araignée. Le naturel reviendra cependant au galop sur le terrain de l’humour, pour le meilleur (un running gag romantique plutôt bien vu)… mais aussi pour le pire (une histoire de photos compromettantes plus que dispensable).

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C’était sans compter sur Jon Watts qui, dans le sillon de son premier film Cop Car, prend un malin plaisir à confronter l’insouciance juvénile à la cruauté du monde des adultes. Spider-Man: Homecoming avait surpris son monde avec son traitement du Vautour. En plus d’incarner une menace viscérale et crédible, ce personnage complexe invitait le spectateur à questionner l’apparente inconséquence des exploits des Avengers. Far From Home se livre à un exercice similaire avec le personnage de Mysterio, réjouissant mais moins réussi que son aîné. Reléguant bien vite au second plan la menace que représentent les Élémentaires, cet anti-héros pèche dans son écriture et, fatalement, dans l’interprétation que peut en livrer un Jake Gyllenhaal sous-exploité. Il trouve néanmoins son salut dans la caméra du réalisateur qui, jouant avec le potentiel de son personnage, s’offre des pures fulgurances visuelles tout en questionnant les limites d’un spectacle dont la vaine sophistication peine à dissimuler l’artificialité.

Plus dense mais aussi plus fragile, Spider-Man: Far From Home conserve néanmoins une fraîcheur certaine et, dans sa conclusion, réconcilie enfin l’univers Marvel avec un certain sens des conséquences. Pas de quoi épiloguer, mais les pistes lancées pour l’avenir de la franchise font espérer un troisième épisode en apothéose… à condition que la Maison des Idées garde raison : le mieux est trop souvent l’ennemi du bien.

Crédits : Sony Pictures, Columbia, Marvel Entertainment

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Animateur de HyperLink et Rédacteur-en-chef Pop Culture, spécialiste en univers virtuels et jukebox itinérant.
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