Depuis la fin mars, Hervé Hadmar a lancé le tournage de sa nouvelle série, Romance, une histoire où le temps n’a pas de prise sur l’amour. VL a pu s’y rendre et vous fait pénétrer dans le club Wonderland.
A l’entrée d’un ancien établissement scolaire de jeunes filles, une date : 1932. Déjà la promesse qu’en passant le pas de la porte qui nous amènera sur le set de la série Romance, on pénètre dans un lieu où le temps n’a plus cours.
Après des projets très audacieux en compagnie de son acolyte Marc Herpoux (dont Les Témoins ou Pigalle la nuit), c’est seul que Hervé Hadmar se lance dans une série qui n’est pas policière : « On me dit souvent que je ne fais que des histoires de serial killer, je voulais donc prendre à revers et me lancer dans une belle histoire d’amour« , nous confie-t-il. Entouré d’un casting 5 étoiles (Olga Kurylenko, Pierre Deladonchamps, Barbara Schulz, Simon Abkarian Anne Sophie Soldaini et Pierre Perrier), il entend frapper fort avec une histoire des plus originales. C’est le co-producteur de la série pour Cineteve, Jean-Pierre Fayer, qui nous en dit plus : « Le désir d’Hervé était de changer de genre, de passer du polar nordique à la romance. On a donc une histoire d’amour dans un univers séduisant c’est à dire la musique (le rock et le blues), la côte basque, les premiers surfers … et on part dans le temps. A partir de cette envie, il s’est mis à écrire avec un désir permanent de séduction. »
Pour en savoir plus sur l’intrigue de Romance, nous échangeons avec France Camus, conseillère de programmes chez France 2. C’est elle qui a suivi le projet de Hervé Hadmar : « On suit Jérémie, un jeune homme de 2019 qui n’est pas vraiment dans son époque. Il est un peu perdu, il vit chez sa sœur, vend des disques, sa copine vient de le quitter. Mais Jérémie a une passion : la musique des années 60. Un jour, des amis l’emmènent dans un cabaret et pour la première fois de sa vie, il se sent en phase avec ce lieu. Il parvient à se faire engager dans ce cabaret. Il y trouve une photo : une femme de dos qui le captive. Un soir qu’il est seul dans le cabaret, il se met à chanter et la magie opère : il se retrouve aspiré par l’image et projeté à l’époque de cette image, au début des années 60, dans le même cabaret mais dans une autre ville, à une autre époque (celui où le tournage prend place aujourd’hui et qui s’appelle le Wonderland ndlr). Voilà Jérémie en plein cœur des années 60 et qui va se retrouver face à la jeune femme de la photo et en tomber amoureux. Mais Alice est en couple, Alice a un secret, et Jérémie va devoir traverser des épreuves avant de peut-être vivre son amour pour Alice« . Par ces quelques mots, on comprend que Romance ne sera pas une série comme les autres, teintée à première vue de Life on Mars ou de Magic City… série dans laquelle a officié Olga Kurylenko, héroïne de Romance.
Qu’est ce qui vous a convaincu de participer à cette série ?
Olga Kurylenko (Alice) : C’est l’histoire. J’ai lu l’histoire et elle m’a tellement touché que je pleurais sans cesse et surtout à la fin. J’ai aimé aussi la partie suspense de l’histoire, j’ai été captivée dès le début avec une envie incroyable de savoir ce qui arrivait ensuite. Je n’arrivais pas à cerner qui était cette femme. Je connaissais Hervé Hadmar que j’avais rencontré l’année dernière car il m’avait proposé son long métrage (reporté à plus tard dans l’année ndlr) et voyant la manière dont il écrit, je ne pouvais qu’être emballée à l’idée de travailler avec lui, ses personnages féminins sont toujours intéressants. Quand en plus il m’a dit que Pierre Deladonchamps y serait aussi, j’étais ravie car je suis fan de son travail.
Avoir à faire avec Hervé Hadmar, un vrai auteur de séries, qui a son univers, c’est une chance aussi partagé par l’un des autres acteurs de la série :
Pierre Perrier (Chris) : Même si j’ai eu la chance de travailler avec des auteurs à l’univers marqué (comme Fabrice Gobert sur Les revenants ou J-X de Lestrade sur Jeux d’influences), je ne pense pas être à un moment de ma carrière où je puisse me permettre de choisir de n’aller que vers ce genre d’univers. Mais c’est vrai que j’ai eu de la chance dans les projets que j’ai fais. Aujourd’hui, c’est dans les séries que beaucoup de choses se font, avec une liberté de ton et d’écriture qui est très grande. Des gens comme Hervé Hadmar ont une vraie vision et pour des acteurs, c’est vraiment génial.
Retrouvant l’équipe à table, nous échangeons avec eux et si tous partagent cette passion visible à chaque instant pour ce projet, peu d’éléments vont filtrer sur ce que l’on verra dans la série, ce qui contribue grandement à attiser notre curiosité pour le projet. Une curiosité renforcée par les retrouvailles entre Hervé Hadmar et Simon Abkarian, déjà patron d’un club Le Paradise dans Pigalle la nuit et qui ici joue un double rôle : le propriétaire du Wonderland en 2019 à Paris et le rôle de son père qui a ouvert le premier Wonderland dans les années 60 à Biarritz : « J’ai clairement écris ce rôle pour Simon, je voulais retravailler avec lui« , nous glisse Hervé Hadmar. Le comédien dont la présence illumine chaque scène auxquelles on assiste ce jour là, rejoint la distribution de ce « thriller amoureux » comme le définit le créateur de Romance. Il ne sera pas le seul « Abkarian » à rejoindre la série puisque le fils de ce dernier, avec son groupe Howlin’ Jaws interprétera des titres sur la scène du Wonderland. On retrouvera aussi l’excellente Barbara Schulz ou encore une jeune comédienne qui nous touche beaucoup et qui rayonne à chacun de ses rôles, Anne-Sophie Soldaini : « Comment ne pas avoir envie de travailler pour toutes ces comédiennes ? », confesse Hervé Hadmar. Comme on le comprend, lui qui sait tant les magnifier dans toutes ses séries.
Pour les influences de la série, l’équipe assume s’être laissée porter par des œuvres comme Le talentueux Mr Ripley, Vertigo, Magic City … et même Pigalle la nuit où l’on retrouve la même allusion à Alice aux pays des merveilles que dans Romance : « Et oui que voulez vous, je suis un auteur avec ses obsessions« . Et Simon Abkarian d’ajouter : « Ce que j’aime bien c’est que comme dans Pigalle la nuit, il y a cette notion de passage d’un autre côté, vers une autre réalité. Souvent, dans le monde dans lequel on vit, on nous aplatit sur un seul plan. Et ce que je trouve beau dans cette histoire c’est que l’on peut déployer d’autres espaces, d’autres vies, d’autres imaginaires, d’autres façons d’aimer et d’être aimé, de se reconnaître, de se connaître, de se réaliser et ça c’est juste refuser la cage que l’on nous impose. Et quel meilleur moyen pour en parler que l’amour et la musique. »
Comme une belle conclusion, le choix de Biarritz, comme lieu de l’action et comme parabole de la passion amoureuse ? « Ce qui m’a plu dans cette région c’est ce côté encore sauvage, et ces vagues qui se brisent sur les rochers. Comme je voulais faire quelque chose de très passionnel, on est dans une romance, les vagues qui s’écrasent sur les rochers c’est comme la volonté amoureuse qui s’écrase contre les obstacles. L’amour et le sentiment amoureux ont quelque chose de sauvage. »