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Un trésor médiéval nazi devant la Cour Suprême des États-Unis

L’histoire d’un trésor médiéval, acquis ensuite par des nazis dans les années 1930, ressurgit aux États-Unis plus de 90 ans après

Ce trésor est digne d’une histoire à la Indiana Jones. Le trésor des Guelfes date de l’époque médiévale, des marchands d’art juifs ont ensuite été contraints de le céder à des nazis dans les années 1930 et il est désormais dans les mains de la Cour Suprême des Etats-Unis. Des croix en or, pièces d’orfèvrerie, ou encore reliquaires sont au centre du débat, les objets proviennent de la cathédrale de Brunswick dans le nord de l’Allemagne. Celui-ci est estimé — au minimum — à 250 millions de dollars (plus de 200 millions d’euros).

Jed Leiber, un musicien californien qui poursuit l’Allemagne en mémoire de son grand-père, s’est exprimé à l’AFP « Ce dossier est une affaire de restitution, de réparations pour une vente forcée avec de grandes implications financières, mais c’est d’abord une affaire de justice ». Le grand-père en question, Saemy Rosenberg, était marchand d’art à Francfort dans les années 1920. Il avait acheté avec d’autres confrères juifs l’intégralité du trésor des Guelfes au duc de Brunswick en 1929. Après avoir vendu la moitié des pièces à des collectionneurs américains en 1932, ils avaient mis le reste dans des coffres-forts aux Pays-Bas.

C’est en 1935 que les marchands juifs perdent le trésor, ils sont contraints de le vendre à bas prix à l’État Prussien, dirigé par le fondateur de la Gestapo, Hermann Göring. « C’était simplement impossible en 1935 pour un commerçant juif, et encore moins pour ceux en possession d’un trésor national allemand, d’obtenir un accord honnête avec celui qui a peut-être été le plus grand voleur d’art de toute l’histoire », ajoute Jed Leiber.
La Fondation pour l’héritage culturel prussien estime en revanche que « ce n’était pas une vente forcée », selon elle, le prix de la vente reflétait la situation du marché de l’art et il n’existe aucune preuve de « pressions » exercées par les nazis.

La justice américaine comme dernière chance

Une loi américaine de 1976 interdit les poursuites au civil contre un gouvernement étranger sauf en cas de « violations des droits à la propriété tels que définis par le droit international ». C’est sur ce texte que se sont basés des descendants des marchands juifs qui se sont tournés vers la justice américaine pour récupérer le trésor.
Berlin a donc usé de recours pour faire stopper la procédure en première instance, puis en appel, qui n’ont pas abouti dans leur sens. Elle s’est donc adressée à la Cour suprême qui s’est penchée, par téléphone, sur le dossier le 7 décembre. Une décision sera rendue en juin 2021 dans le but de décider si les tribunaux américains sont compétents ou non sur le dossier.

Le gouvernement allemand assure prendre le dossier très au sérieux mais il explique que seule la justice allemande peut se saisir du dossier selon eux.

A lire aussi : Angèle, Doja Cat, Gorillaz : le line-up de We Love Green 2021

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