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Mort de Clément Méric: le procès s’ouvre aujourd’hui

Trois skinheads comparaissent devant les assises de Paris pour dix jours. Ils sont accusés d’homicide involontaire sur Clément Méric, le militant d’extrême gauche de 18 ans.

Clément Méric est membre de l’Action antifasciste Paris- Banlieue et de Solidaire étudiant-e-s. Il a 18 ans, obtenu son bac avec mention « Très Bien », et il est décrit comme brillant par ses proches. Il est prit à Science-Po. Le 5 juin 2013 il rejoint trois de ses amis à une vente privée de vêtements dans le quartier Saint-Lazare à Paris. Ses amis, eux aussi antifascistes, sont déjà à la vente privée. Ils y croisent trois skinheads qui portent des T-shirt « 100% pure race » ou encore « white power ». Les militants d’extrême gauche commencent à se moquer des « nazi [qui] viennent faire leurs courses. » A son arrivée, Clément trouve ses amis en bas de l’immeuble où se déroulait la vente. Ils y restent près de trois quarts d’heure et appellent des amis pour qu’ils les rejoignent. Les skinheads, encore dans l’immeuble, font de même.

A partir de là, les témoignages diffèrent. Chaque groupe accuse l’autre d’avoir frappé le premier. Clément Méric, qui venait de se remettre d’une leucémie, reçoit un coup au visage par un skin du nom de Esteban Morillo. Il s’écroule instantanément. Il est rapidement transporté à l’hôpital, où il sera déclaré mort le lendemain. Morillo a toujours reconnu avoir frappé Clément Méric, mais seulement deux fois. Les experts estiment pourtant que le jeune homme a reçu entre trois et cinq coups. L’enquête attribut les autres coups à Samuel Dufour, un autre militant d’extrême droite qui nie avoir frappé Méric. Le soir même, Dufour envoie des SMS à un ami: « j’ai frappé avec ton poing américain », « On les a défoncés. »

La question des poings américains

Le sujet des poings américains est aussi central que débattu. S’il y a bien eu utilisation de l’arme blanche, cela implique une intention de se battre, et donc préméditation. Sauf que sur ce point les expertises médicale, et les témoins se contredisent. Esteban Morillo, tout en reconnaissant avoir porté des coups, nie l’utilisation du poing américain. Cependant il affirme que Samuel Dufour en a bien utilisé un.

Tout deux risquent vingt ans de réclusion criminelle pour violences « ayant entraîné la mort sans intention de la donner » commises en réunion et avec arme. Ils ont déjà passé plusieurs mois en détention provisoire après les faits. Avec eux, un autre skin, risque cinq ans et 75 000 euros d’amende pour violences aggravées. L’enquête des juges a conclu à une rencontre imprévue qui a dégénérée en bagarre mais sans intention de tuer.

Après la mort de Clément Méric, ses proches ont créé le Comité pour Clément. Dans un communiqué ils écrivent, « l’extrême droite tue, faisons son procès. » « Si Clément a été tué, c’est parce qu’il était un antifasciste. C’est un meurtre politique, pas une bagarre entre bandes. Si le procès doit avoir un moment de vérité, c’est ça. » Ils appellent à des rassemblements autour du procès.

À​ ​lire​ ​aussi: La photo d’une manifestante tenant tête à un groupe d’extrême droite devient virale

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