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« Adieu sénateur, adieu John McCain » : les Etats-Unis en deuil

Le sénateur américain John McCain est décédé, samedi 25 août, des suites d’un cancer à l’âge de 81 ans. Homme politique conservateur, représentatif des Républicains, il est un fervent opposant à la politique de Donald Trump. Les dirigeants politiques de tous pays sont nombreux à lui rendre hommage.

Atteint d’un cancer au cerveau, soigné dès juillet 2017, le sénateur John McCain avait décidé d’interrompre le traitement de cette tumeur maligne. Il succombe à la maladie dans un hôpital de son Etat de l’Arizona, samedi 25 août à 16 heures 28, heure locale. Le sénateur était âgé de 81 ans.

Un homme politique mais avant tout un soldat

Surnommé « sénateur Hothead« , selon Le Figaro, John McCain n’était pas un tendre. Reconnu pour ses insultes et bousculades à l’encontre de ses opposants, il déclarait avec humour : « Si mes détracteurs m’avaient connu au lycée, ils s’émerveilleraient de la retenue et de la douceur que j’ai acquises à l’âge adulte ». Descendant d’une longue lignée de soldats, John McCain s’illustre pendant la guerre du Vietnam et défend les couleurs de son pays. Son grand-père, John Sidney McCain Sr, était amiral tout comme son père, John McCain II, amiral en chef de la zone Pacifique pendant la guerre du Vietnam. Le jeune McCain, lui, est pilote de l’armée de l’air. En 1967, son avion est abattu et il tombe tragiquement entre les mains du Viêt-Cong. Malgré l’offre de libération proposée par l’ennemi, il refuse d’abandonner ses compagnons d’arme. Durant ses cinq années de captivité, le futur sénateur aux mains de l’opposant subit de multiples tortures. Il en gardera à jamais une trace physique jusqu’à peiner à lever les deux bras le reste de sa vie. À sa libération en 1973, il a les deux bras cassés, trois dents manquantes et une jambe fracturée. Durant la guerre, le sénateur a laissé une partie de sa condition physique, mais sa volonté de changer les choses l’a toujours animé.

The Associated Press/Harvey Georges

En mars 1973, le Président Nixon l’accueille à la Maison-Blanche pour le décorer et remercier son dévouement pour les Etats-Unis. John McCain décide par la suite d’entamer une carrière politique. Il entre dans la Chambre des représentants et y demeure pour deux mandats. En 1987, le jeune McCain devient sénateur et ce, jusqu’à sa mort. Le républicain devient « Maverick » – terme de cowboys qui désigne les bêtes qui ne se laissent pas marquer au fer rouge -, pilier du Congrès américain. En 2008, il se présente face à Obama pour le Présidence des Etats-Unis mais essuie une défaite.

Fervent opposant de Donald Trump

L’opposition entre Donald Trump et John McCain ne permettait aucun compromis. Les deux hommes se méprisaient et le sénateur a oeuvré pendant deux ans pour exprimer son regret de voir M. Trump à la tête des Etats-Unis, « indigne à la fonction présidentielle ». Il critiquait principalement sa complaisance envers Poutine et son mépris de la vérité et des faits officiels. Aujourd’hui, les derniers souhaits du sénateur sont respectés par le Président des Etats-Unis : il ne sera pas présent aux obsèques du républicain.

Le sénateur McCain se montrait ferme sur certains sujets sociétaux comme le droit à l’avortement et la liberté du port d’armes. Il vote contre la baisse des impôts qui selon lui, aurait profité aux plus riches. Concernant l’immigration, il souhaitait légaliser la présence de clandestins qui travaillent pour le pays et respectent les lois intérieures. Il est également le premier républicain à s’opposer aux méthodes de tortures de la CIA, notamment dans le cas de la guerre d’Irak.

Le monde entier reconnaît McCain, le « héros américain »

Ce n’est pas seulement les Etats-Unis qui regrettent la disparition de John McCain. Dirigeants et représentants politiques de tous horizons géographiques expriment leur profonde tristesse et saluent ce destin historique. Le Président Français reconnaît le « véritable héros américain » qui « dédia sa vie entière à son pays« . Hillary Clinton rend également hommage à l’homme politique et au « collègue de confiance » qu’elle reconnaissait en sa personne. Justin TrudeauBarack Obama, … Nombreux sont les messages et le temps d’un hommage, tous ont mis leurs différends politiques avec McCain de côté pour rappeler l’oeuvre de sa vie. Parmi ces messages de reconnaissance, un seul se montre particulièrement bref. Donald Trump, souvent critiqué par le sénateur, n’adresse qu’un mot de soutien aux familles mais ne salue pas l’action politique du défunt.

Le cercueil du sénateur est exposé à la rotonde du Capitole à Washington, une place réservée aux plus grands de l’Histoire américaine. Les obsèques de l’homme politique se dérouleront également dans la Cathédrale nationale de la capitale américaine. Selon le NY Times, John McCain reviendra dans son foyer à Phoenix, la capitale de l’Etat d’Arizona.

A lire aussi : « Ennemie du peuple » : la contre-attaque de la presse américaine

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Etudiante en bicursus Droit et Histoire - Sorbonne et Assas
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