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Culte – Une histoire de Doctor Who : The Ninth Doctor : Christopher Eccleston (2005)

Jour J pour le Doctor Who qui marquera un tournant avec la diffusion de l’épisode de Noël. Retour sur the ninth doctor dans ce dossier concocté par Carole Llombart.

Doctor Who n’avait pas occupé le petit écran depuis le téléfilm de 1996 mettant en scène Eight. Dès la fin des années 90, Russell T Davies, scénariste très fan de la série, a proposé à la BBC de faire revivre Doctor Who, en l’adaptant pour la faire correspondre au goût du public actuel. Trois autres scénaristes avait également fait des propositions à la chaîne  : Dan Freedman, Matthew Graham et Mark Gatiss (qui écrira plusieurs épisodes pour la série du temps de Davies, puis de Steven Moffat et qui jouera dans The Lazarus Experiment, 3×06). En août 2003, la chaîne contacte Russell T Davies et Julia Gardner, sa fidèle coproductrice qui restera à ses côtés jusqu’à leur départ en 2009, pour relancer Doctor Who en primetime le dimanche soir. Le duo accepte en septembre et doit donc gérer la production en parallèle de la minisérie Casanova sur laquelle ils travaillent et dont le rôle titre est tenu par David Tennant qui sera le Tenth Doctor.

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Depuis l’ère classique, les choses ont bien changé à la télévision. Alors que jusqu’en 1989, les épisodes étaient découpés en cinq parties de 25 minutes, chaque  épisode de la nouvelle ère dure 45 minutes. La musique, signée Murray Gold, tient également de plus en plus de place avec des thèmes pour chaque Doctor et chaque compagnon. Ces musiques deviennent l’âme de la série et chaque année durant les Proms, de grands concerts-spectacles Doctor Who sont organisés au Royal Albert Hall à Londres. Doctor Who est également l’un des temps forts de l’émission caritative Children in Need et des miniépisodes sont tournés spécialement pour l’occasion. Autre nouvelle tradition mise en place : un Christmas Special par saison, diffusé le 25 décembre et d’une durée plus longue. Le succès est tout de suite au rendez-vous, la folie Doctor Who renaît en Grande-Bretagne et n’a cessé d’augmenter depuis.

Le grand apport de Russell T Davies est d’avoir donné une réelle dimension émotionnelle à la série et aux personnages, rendant l’attachement des fans encore plus fort et transgénérationnel.

Dans cette première saison, on découvre un Doctor sombre, torturé, le dernier des Time Lords, après avoir dû détruire Gallifrey, sa planète d’origine, et les Daleks pour sauver l’univers.

Mais l’univers Doctor Who ne s’arrête pas uniquement à Doctor Who. Chaque épisode fait l’objet de Confidential, petits documentaires revenant sur la fabrication et montrant des métiers bien particuliers. Diffusés sur BBC Three dès 2005, ils seront arrêtés en 2011 pour des raisons budgétaires. Russell T Davies est également à la tête de deux spin-off. Torchwood (BBC Three, BBC Two et BBC One, 206-2011), centrée sur cette organisation secrète fondée par la reine Victoria (Tooth and Claw 2×03), dont le héros principal est Jack Harkness, qui croise la route du Doctor durant la première saison  et qui fera plusieurs apparitions durant toute l’ère Russell T Davies.

The Sarah Jane Adventures (CBBC, 2007-2011) est une série clairement ciblée pour les enfants et les ados dont l’héroïne est la mythique compagne Sarah Jane qui a accompagné le Doctor de 1973 à 1976 et interprétée par l’actrice Elisabeth Sladen, décédée en avril 2011.

Ses compagnons : La compagne de Nine est Rose (Billie Piper) apparaissant dans le premier épisode tout simplement intitulé Rose. Il s’agit d’une jeune fille de 19 ans, élevée par sa mère Jackie (Camille Coduri) devenue veuve alors que sa fille n’était qu’un bébé. Rose a un petit ami, nommé Mickey (Noel Clarke). La jeune fille n’a jamais quitté sa banlieue du sud londonien et a une vie routinière et ennuyeuse. Et puis un jour, Rose rencontre le Doctor et tout change : elle découvre l’inimaginable, elle mûrit au contact de cet homme étrange et des sentiments naissent. Car si durant l’ère classique, toute idylle entre le Doctor et ses compagnes étaient difficilement envisageable, il n’en est plus de même en 2005. Russell T Davies n’hésite pas à écrire une histoire d’amour entre Rose et le Doctor, qui connaîtra son apogée et brisera le cœur des fans dans la saison 2 avec Ten. Nine et Rose font également connaissance avec Jack Harkness (John Barrowman dans le double épisode écrit par Steven Moffat (The Empty Child 1×09, The Doctor Dances, 1×10). Ce Jack Harkness est un voyageur temporel, escroc et usant de son charme auprès de la gent féminine et masculine. Un personnage (très fortement sexué et bisexuel) voulu par Russell T Davies qui, quelques années auparavant, avait écrit la série Queer As Folk, racontant la vie de jeunes homosexuels à Manchester.

Ses adversaires : Le retour de Doctor Who ne pouvait pas se faire sans le retour des adversaires mythiques, les Daleks. Russell T Davies les adore et les a particulièrement soignés dans Daleks (1×06). Un épisode fort qui met face-à-face le dernier des Time Lords et le dernier des Daleks. Un épisode qui nous fait d’abord plaindre le Dalek et avoir de l’empathie pour lui. Une bonne manière d’introduire ces “monstres” auprès d’un public qui ne les connaît pas. Les Daleks seront également présents dans le double épisode final (Bad Wolf 1×12, The Parting of the Ways, 1×13).

Sa fin : Dans Bad Wolf et The Parting of the Ways, Nine doit une nouvelle fois contrecarrer les projets des Daleks de prendre le pouvoir sur la Terre dans le futur. Mais il ne voit guère de solution : une nouvelle fois, il devra détruire les Daleks mais aussi détruire la Terre et lui-même. Il renvoie donc Rose chez elle dans son époque à bord du Tardis. Mais Rose ne l’entend pas de cette oreille et absorbe le vortex temporel du Tardis pour rejoindre le Doctor qui n’a pu se résoudre à exécuter son plan. Disposant d’un pouvoir absolu, elle détruit les Daleks et redonne vie à Jack Harkness, tué par les Daleks, le rendant ainsi immortel. Mais un corps humain ne peut pas contenir une telle énergie. Nine absorbe à son tour le vortex temporel pour sauver Rose, mais se condamne. Rose assiste alors à la régénération de Nine en Ten sans vraiment comprendre ce qui se passe.

 Sa personnalité : Nine est un Doctor qui porte une douloureuse blessure, celle d’avoir commis un double génocide, d’avoir détruit son peuple, sa famille, ses amis et est encore plus seul qu’il ne l’a jamais été. Lorsqu’il rencontre Rose, il est un guerrier, assez déconnecté de son humanité. Au contact de la jeune fille, des liens qui vont se tisser entre eux, il va s’alléger, s’autoriser à vivre à nouveau.

Son costume : on est bien loin des costumes souvent fantasques des Doctors de l’ère classique. Nine est un Doctor austère et doit coller à ce début des années 2000 et à un jeune public qui ne connaît pas Doctor Who. Le costume est donc on ne peut plus épuré : un jean noir, un pull foncé et une veste en cuir noir. Aucun accessoire, aucune excentricité.

Sa réplique culte : « Fantastic ! »

Son thème musical : Doctor’s Theme. Une musique très mélancolique avec un chant cristallin, illustrant parfaitement l’état d’esprit de ce Doctor hanté par son passé.

Son acteur : lorsque le reboot de Doctor Who a été rendu public, Christopher Eccleston, qui avait déjà travaillé avec Russell T Davies et Julie Gardner, a envoyé un mail au scénariste en chef afin de lui faire part de son envie de jouer le rôle. Malheureusement, l’acteur se rend très vite compte qu’il n’est fait ni pour ce rôle, ni pour l’univers du personnage. Il décidé donc de ne pas renouveler son contrat au bout de la première saison. Le départ de Christopher Eccleston est officiellement annoncé le 30 mars 2005, peu de temps après la diffusion du premier épisode. La BBC a sorti un communiqué de presse indiquant que l’acteur ne souhaitait pas être enfermé dans un type de rôle. Mais ce communiqué ne reflétait pas l’exacte vérité. Dans une interview accordée à Radio Times, Christopher Eccleston explique clairement les raisons de son départ : « Je suis très fier de la série, mais il ne m’était pas confortable d’y travailler. » « Je n’ai pas apprécié l’environnement et la culture sur lesquels nous, le casting et l’équipe, devions travailler. » Mais pour lui, le fait d’avoir joué le Doctor est ce qui est important, pas son départ.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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