L’ex-oligarque russe, opposant à Vladimir Poutine, a été libéré après dix ans de captivité pour «détournements de fonds» et «fraude fiscale». Il était ce week-end à Berlin, où il a tenu une conférence de presse hier. Comme un symbole, la capitale du pays qui a été le plus actif dans sa libération.
L’opposant russe Mikhaïl Khodorkovski est un homme libre depuis vendredi. Dans la foulée il s’est rendu à Berlin, où il s’est exprimé hier lors d’une conférence de presse dans un musée de la ville. Il a longuement remercié l’ancien chef de la diplomatie allemande Hans-Dietrich Genscher, et bien sûr Angela Merkel. Tous deux ont été des personnages-clés dans la libération de l’ancien magnat du pétrole. La chancelière aurait tenté à plusieurs reprises de convaincre Vladimir Poutine de mettre fin à sa détention.
« Un rôle déterminant » selon Kasparov
Ce rôle d’Angela Merkel a été confirmé par un autre opposant, l’ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov. Dans un entretien publié sur le site du magazine allemand Focus, il affirme que « la pression qu’elle a exercée a joué un rôle déterminant », ajoutant qu’ « elle a plus fait bouger les choses dans cette affaire que les Américains.» Il encourage la dirigeante à aller plus loin en boycottant les JO de Sotchi, comme l’ont déjà fait Barack Obama et le président allemand Joachim Gauck. « Si, aux côtés d’Obama, qui a déjà annoncé qu’il ne s’y rendrait pas, Merkel était aussi absente, ce serait un signal très fort », assure-t-il.
Il minimise en revanche les espoirs que suscite la libération de Mikhaïl Khodorkovsky. « La situation générale n’a guère évolué. Beaucoup d’innocents sont encore derrière les barreaux, des jugements iniques sont toujours rendus », rappelle-t-il.