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Pourquoi des oeuvres de Le Corbusier ont-elles été inscrites à l’UNESCO ?

Le Corbusier

17 sites (situés dans sept pays différents) conçus par Charles-Edouard Jeanneret-Gris, plus célèbre sous le pseudonyme Le Corbusier, ont été classés au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO le 17 juillet 2016. Après deux refus depuis 2009, les œuvres du célèbres architectes ont été inscrites de par leur caractère « universel », de même que pour récompenser la « contribution au mouvement architectural moderne » de l’artiste. Le franco-suisse ayant vécu de 1887 à 1965 a en effet fortement renouvelé l’architecture, notamment celle de l’habitation à travers le courant moderniste. Nous vous proposons de revenir avec quelques images et idées sur la valeur ajoutée qu’il a apportée au patrimoine.

 

Le Corbusier

Maison de type « gratte-ciel » au sein de la Cité Frugès à Pessac, classée par l’UNESCO © Académie de Bordeaux

Le concept d’Unité d’habitation :

Il s’agit d’un concept qui s’appuie sur le Modulor, créé par l’architecte en 1945, basé sur le nombre d’or, qui vise à calculer l’espace optimal de bien-être dans la relation entre l’Homme et son espace vital. Un mélange entre l’échelle humaine (puisqu’il se base sur la morphologie moyenne de l’homme) et l’échelle mathématique : cela permet d’être ergonomique et d’aménager autrement l’espace, dans une optique d’amélioration des conditions de vie.

 

Le Corbusier

La cité radieuse de Marseille, première unité d’habitation construite entre 1945 et 1952, propose 337 duplex distribués par des « rues intérieures » © le monde à goyo

 

Optimisation de l’espace :

Si l’on peut critiquer l’esthétique des constructions de Le Corbusier de part leur « brutalisme » (courant inspiré par l’aspect du béton brut, apprécié pour son côté authentique et sauvage), la réflexion qu’il a eu pour construire de grands ensembles de logements reste très intéressante. Son credo est composé de quatre mots : habiter, travailler, se cultiver (au sens voltairien du terme) et circuler. De là est apparu le concept de cité-jardin, qui réside dans l’idée qu’en construisant de manière verticale et horizontale, la meilleure démarcation des espaces « utilitaires » (comme les administrations, les marchands …), il serait possible d’aménager de larges espaces entre les bâtiments. Les avantages ? Permettre une circulation plus efficace des moyens de transport, et surtout l’instauration de grands jardins, afin que chacun puisse avoir une vue donnant non pas sur une courte rue mais sur un parc dégagé et vert.

 

 Le Corbusier

La Ville Radieuse, Plan,
France, 1930 © Le Corbusier

 

(Re)construire après la guerre :

C’est au cours du conflit que Le Corbusier a déjà commencé à imaginer la reconstruction. Il s’agit pour lui de réaliser du neuf et de l’innovant, d’appliquer le concept de l’abstraction à l’architecture, à la vie, grâce à l’utilisation de formes géométriques, épurées, où l’espace joue un jeu important. Bien qu’il ait appliqué ses concepts architecturaux à des villas de luxe, un aspect économique est à prendre en compte puisqu’après la deuxième guerre mondiale il s’agissait d’être capable de fournir un logement à tous, même aux plus démunis. La solution réside dans l’industrialisation de la construction, l’utilisation de matériaux peu coûteux de même que la production sérielle qui permet de réaliser des économies d’échelle.

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