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On a vu pour vous … Masters of the air, la spectaculaire série de guerre après Band of brothers

Tom Hanks et Steven Spielberg sont les coproducteurs de Masters of the air, série sur la deuxième guerre mondiale dédiée aux combats aériens. 

C’est quoi, Masters of the air ? En juin 1943, des aviateurs américains sont envoyés en Angleterre : la 100e division aéroportée a pour mission d’effectuer des bombardements sur l’Allemagne pour frapper les infrastructures et contrer l’aviation nazie. Parmi ces soldats désormais stationnés à Thorpe Abbotts, dans le Norfolk,  Gale « Buck » Clevan (Austin Butler), tête brûlée aux airs de jeune premier hollywoodien, et John « Bucky » Egan (Callum Turner) qui a laissé sa fiancée au pays. Avec leurs compagnons d’armes, ils vont devenir les héros d’un épisode charnière de la Seconde Guerre mondiale.. 

25 ans après Il faut sauver le soldat Ryan, Steven Spielberg et Tom Hanks continuent d’explorer la Seconde Guerre mondiale. En 2024, c’est sur Apple TV que sort leur nouveau projet, Masters of the air,  presque le troisième volet d’une trilogie débutée en 2001 avec Band of Brothers, puis poursuivie en 2010 avec The Pacific. La première suivait une unité d’infanterie, la deuxième les Marines et Masters of the Air se consacre à une division aéroportée américaine. 

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La série de neuf épisodes s’appuie sur le livre de Donald L. Miller, historien et spécialiste de la deuxième guerre mondiale qui a longuement interrogé les acteurs et témoins de l’époque. Forte de cette rigueur historique, la série raconte comment en 1943, l’armée américaine déploie en Angleterre un bataillon de son aviation pour bombarder l’Allemagne nazie, qui exerce alors sa domination dans les airs. Cette campagne anglo-américaine fut une sorte de guerre dans la guerre, qui a dévasté Berlin, Hanovre ou Dresde. 

Un récit de guerre épique et spectaculaire pour Masters of the air

La mini-série retrace cette opération, et de manière impressionnante. Avec un budget de 250 millions de dollars (!), on n’en attendait pas moins : les scènes de combats aériens sont époustouflantes. Au sens propre, car on se surprend à retenir son souffle lors de ces séquences puissantes, immersives, incroyablement réalistes, pleines de tension et d’un sentiment d’urgence. Elles nous transportent à l’intérieur des B-17, où les conditions sont rudes : à plus de 7 000 mètres d’altitude, l’oxygène est rare, les températures glaciales, et les aviateurs sont du reste mal préparés car c’est la première fois que des combats aériens se déroulent à cette altitude. Souvent obligés d’improviser, de parer aux avaries et incidents sur le moment, ils sont poussés aux limites de leur résistance physique et mentale

Austin Butler (à droite), une des stars de la série

Sans surprise, la reconstitution de l’époque est parfaite tant dans les décors que dans les costumes ou les avions. Entre deux combats, Masters of the air nous emmène en pleine campagne anglaise dans une base qui semble faite de bric et de broc, nous fait découvrir des instantanés de la vie en Angleterre en pleine guerre, le quotidien des soldats sur le tarmac, lors des réunions stratégiques ou dans les baraquements, mais aussi plus tard les camps de prisonniers allemands et ce que les aviateurs fait prisonniers y ont enduré. 

Pour incarner ces héros, le casting est un à peu près who’s who de talents émergents – un peu comme Band of Brothers qui a lancé ou favorisé les carrières de Damian Lewis, Michael Fassbender ou Tom Hardy. Ici, on peut citer Austin Butler (la star du film Elvis, et son charisme de fou) , Barry Keoghan (Saltburn), Callum Turner (Les Animaux Fantastiques ou The Capture à la télévision), Raff Law (le fils de Jude), Anthony Boyle (vu dans la comédie musicale Harry Potter et l’Enfant Maudit), Ncuti Gatwa (le nouveau Doctor Who) et… Sawyer Avery Spielberg (fils de… Allez-y, devinez !).

Des histoires humaines derrière la grande Histoire

Au-delà de la série de guerre purement militaire, Masters of the air est aussi un récit profondément humain.   Le format est semblable à celui de Band of brothers ou The Pacific : dans le contexte d’un épisode de la grande Histoire, se dessinent les histoires personnelles des personnages (qui ont réellement existés pour la plupart). A la rigueur historique que permet le livre de Miller, le scénariste John Orloff allie la force narrative qu’autorise la fiction. Il nous montre les états d’âme, les doutes, les souffrances psychologiques et physiques des personnages. C’est le mélange de peur et d’excitation au moment de monter dans le cockpit, le choc de perdre un frère d’armes, la nostalgie de la fiancée laissée au pays, la succession d’espoir et de désespoir et de réussites et d’échecs. 

Masters of the air nous place directement dans le cockpit

Là où la série est brillante, c’est dans la manière dont elle crée d’abord une ambiance, une atmosphère qui transmet toute l’anxiété de ces soldats. Entre deux incursions au-dessus du territoire allemand, entre deux rushes d’adrénaline, ce sont de longues périodes d’inactivité, d’attente et d’anxiété. Certes, contrairement aux héros de Band of brothers, les Masters of the air dorment dans des lits propres, ont un toit au-dessus de la tête, boivent de la bière dans les pubs, flirtent avec les petites anglaises et dansent le swing lorsque Glenn Miller visite la base. Mais statistiquement, ils sont aussi bien plus nombreux à y avoir laissé la vie : ce n’est pas par hasard que la 100ème division aéroportée est passée à la postérité sous le nom de The bloody hundred, mais bien en raison des pertes colossales dans ses rangs.

Masters of the air est une série de guerre spectaculaire – certes classique dans sa construction et dans sa mise en œuvre, mais parce qu’elle n’a pas besoin d’artifices. Elle raconte un épisode charnière, un tournant dans la deuxième guerre mondiale, avec la crédibilité et la rigueur que lui donne son support documentaire mais aussi l’émotion et l’impact narratif que lui permet la fiction. A cela s’ajoutent un casting impeccable et même impressionnant,  et une réalisation soignée immersive et audacieuse. Masters of the Air est donc une vraie réussite, tant par son ampleur que par sa portée. 

Masters of the air
9 épisodes de 60′ environ
Sur Apple TV
A partir du 26 janvier 2024

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About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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