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On ne prête qu’aux riches mais on ne taxe qu’aux pauvres

Offshore leaks, une enquête qui met à mal toute une génération de fraudeurs

Le monde du journalisme est décidément un allié de la justice. Après avoir fait tomber le ministre du budget Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale, la profession s’attaque au plus grand nombre et aux plus puissant à travers une enquête menée conjointement par de grands journaux à travers le Monde. Cette investigation, effectuée sous la houlette de l’ICIJ, dont font partie notamment le Guardian et le Washington Post, met en évidence les dérives d’une génération où la fraude fiscale est de plus en plus chose commune.

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L’ICIJ, plus forte que la police ?

Fondé en 1997, le consortium regroupe 160 journalistes influents provenant des journaux les plus prestigieux de plus de 60 pays. Il s’est donné la mission d’œuvrer et d’enquêter pour une plus grande intégrité et s’attaque régulièrement aux plus grandes compagnies. Partit du constat que la mondialisation et le développement rapide de notre économie laisse une voie royale aux fraudes et aux abus, l’ICIJ collabore dans le monde entier pour révéler ces actes au plus grand nombre. Depuis le 4 Avril, les journaux membres du consortium dont Le Monde publient les résultats d’une enquête internationale sur les paradis fiscaux et leurs bénéficiaires.  Cette investigation se base sur des documents transmis par d’anciens salariés de services financiers offshores. Soit une véritable mine d’informations de plus de 2,5 millions de fichiers entièrement épluchés par des chroniqueurs, pigistes et rédacteurs dévoués. Et les résultats sont impressionnants.

Si pendant les campagnes présidentielles, de nombreuses critiques on été entendues à l’égard des journalistes, notamment au sujet de leur impartialité, ceux-ci prouvent par cette action qu’ils restent indispensables au monde dans lequel nous vivons.

La fraude fiscale, une habitude mondiale

Ce que permet de révéler cette enquête, c’est qu’à l’heure actuelle, la fraude fiscale est nettement plus étendue que ce qu’on l’on pensait. En internationalisant le problème, on s’aperçoit que cette pratique est anormalement courante et pas seulement réservée aux seuls millionnaires. L’investigation menée sur plus de 120 000 sociétés offshores, représentant une montagne de données faramineuses, a comme objectif avoué de mettre fin à ce genre de pratique, malheureusement trop commune. Des dizaines de milliers de personnes sont accusées, et ce, dans près de 170 pays. Mais qui sont ces nantis qui ont tant besoin d’éviter le lourd tribu de l’impôt citoyen ?

Une fois n’est pas coutume, de nombreuses personnalités politiques sont présentes sur le tableau noir. Le premier Ministre de Géorgie, les fils de l’ancien président de Colombie ou encore l’ex ministre des finances de Mongolie font partie de cette liste d’investisseurs offshores. Comme quoi les pays en voie de développement, en matière fiscale, usent d’un mimétisme fulgurant. La liste est longue, et la France n’est pas épargnée, certaines banques sont même accusées d’avoir aidé leurs grands clients à externaliser leurs économies. Ce genre de pratique ne peut plus continuer, et il devient de plus en plus difficile de passer dans les mailles du filet.

L’erreur des uns annonce le couronnement des autres 

L’œuvre de l’ICIJ sert tristement l’image du politique malhonnête. Et le vrai danger est la stigmatisation. De nombreuses personnes, au dessus de tout besoin, usent de ce stratagème pour déjouer les taxes des états qui les habite. Et ce n’est pas pardonnable. Mais il existe également à côté d’eux des hommes honnêtes accompagnés d’une génération nouvelle d’intellectuels.

Les jeunes des années 80 et  90 n’ont pas connu les grandes heures du capitalisme. Modèle qui sert notre confort mais qui, poussé à l’outrance, se mord la queue. Ils sont les premiers hommes et femmes à entrer dans le monde du travail par la porte du chômage et de la récession. Dès leurs premiers pas dans l’univers professionnel, ils sont éduqués dans l’idée d’une lutte constante pour la survie, non pour la réussite. Mais malgré cela, la génération parfois étrangement appelée Y, est optimiste, elle construit et investit dans son futur. Energies nouvelles ou renouvelables, moyens de transports plus propre, frontières plus ouvertes … Espérons que cette fois en l’avenir puisse leur éviter de déposer à l’étranger leur épargne comme le firent jadis leurs aînés.

 

© Kurier.at

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