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Pokémon Let’s Go Pikachu & Evoli : une révolution de velours ?

Pokémon Let's Go

Lors de notre critique de Pokémon Ultra Lune & Ultra Soleil, nous mettions l’accent sur la fin de cycle. Ce dernier épisode 3DS fermait un chapitre de l’histoire de Pokémon sur les consoles mobiles de Nintendo. Une nouvelle direction était à prévoir et à espérer pour la licence. Un an plus tard, c’est donc avec intérêt que nous nous intéressons au presque bâtard Pokémon Let’s Go.

Ça n’est pas une surprise, Game Freak nous sort ici une sorte d’épisode filler parlant tant aux fans de la première heure (fan service à gogo) qu’aux derniers arrivés (avec les mécaniques empruntées à Pokémon Go). Si on savait à quoi s’attendre, les premières heures de jeu sont assez particulières.

Particulières tout d’abord parce que l’on joue enfin à Pokémon sur sa télé, rêve de tout fan depuis la plus tendre enfance. Particulières ensuite car, si le soft ressemble à un jeu Pokémon, qu’il sent le Pokémon et qu’il sonne comme Pokémon, ça n’est pas vraiment un jeu Pokémon… au sens traditionnel du terme.

Héritage, nouveautés, ou paresse ?

La saga Pokémon est ancrée dans des codes depuis ses origines qui, s’ils ont évolué, n’ont jamais été révolutionné. Ici, on nous sort à mix entre Pokémon Go et les jeux classiques de la 3DS.

Sur le papier, l’idée est intéressante car le titre reprend 95% de la version Jaune, sortie il y a 20 ans. Cependant, 2018 oblige, la technique est différente, et revisiter Kanto est un réel plaisir. Le jeu est évidemment plus beau que sur Gameboy et DS, il est très coloré et mignon. Cependant, à regarder de près les ombres, ainsi que certaines animations, il est évident que la Switch peut faire bien mieux. On se demande parfois si on a à faire à un jeu console ou pour smartphone. Game Freak ne s’étant jamais fait remarquer pour sa maîtrise de l’optimisation (sans être des tueries graphiques, les épisodes 3DS ramaient), on leur pardonnera ce point pour leur première incursion sur Switch.

En outre, l’aspect mignon est renforcé par la relation que vous entretiendrez avec Evoli / Pikachu, qu’il sera possible d’habiller, de caresser, de coiffer. Tout ce que nous proposent les opus 3DS prend ici une dimension beaucoup plus mignonne. Cependant, revenir pour la troisième fois à Kanto crie le déjà vu à tous les étages, tant le jeu est similaire dans son design, dans ses personnages, même jusque dans ses blagues.

On ressent davantage l’impression d’être dans un road trip familial que dans une véritable aventure : Pokémon pourtant c’est l’exploration, le frisson de la découverte. Ici, on nous propose plutôt d’aller d’un point A à un point B en étant tenu par la main, tout en connaissant déjà parfaitement le chemin parce que, ce chemin, on l’a parcouru des dizaines de fois.

Pokémon let's go

J’suis dans mon comportement, bah ouais

Accessibilité oui, facilité non.

L’accessibilité n’est pas un gros mot, surtout quand elle permet au plus grand nombre de profiter de toujours plus de jeux. En outre, l’accessibilité avait largement été mise en avant lors des derniers opus de la saga, sortis sur 3DS. Dans le cas d’espèce, la logique est poussée encore plus loin, et la plupart des mécaniques des jeux ont été simplifiées, parfois à l’extrême.

Possibilité de transporter plus de 6 Pokémon, conditions d’entrée dans les arènes (le jeu ne vous laissera pas entrer si vous allez vous y faire poutrer), gain d’expérience majoritairement via la capture, sont autant d’éléments qui déstabiliseront le joueur averti mais raviront le débutant. Le jeu propose en effet un challenge plus important que Pokémon Go, et est scénarisé, permettant de donner un sens à toute notre quête. Globalement, le titre est toutefois beaucoup trop simple et aucun réel challenge ne viendra troubler votre quête.

Pokémon let's go

Dieu que c’est beau

« Attrapez-les tous, attrapez-les tous »

Revenons sur la capture, mécanique véritablement au cœur du jeu. Comme nous le disions, il s’agit du principal moyen de gain d’expérience du titre, un Pokémon sauvage pouvant rapporter beaucoup plus que vaincre un dresseur, du fait des multiplicateurs hérités de Pokémon GO.

Les Pokémon apparaissent sur l’écran, permettant donc, au choix, d’éviter ou provoquer un combat. Quand celui-ci se lance, vous êtes, à la manière de GO, seul avec vos pokéball et vos baies face à la bestiole convoitée. Une fois le Pokémon capturé, toute votre équipe gagne de l’expérience (vous disposez, dès le début de l’aventure, d’un multi XP automatique). Vous pourrez dès lors, soit garder le Pokémon, soit le transférer au professeur, comme dans GO. Dans le cas de transferts, vous obtiendrez des bonbons, qui, une fois consommés par vos bestioles, boosteront leurs stats. C’est assez efficace, mais très simpliste et assez redondant.

Le slogan « Attrapez les tous ! » aura rarement été aussi pertinent, et épuisant. En effet, là où précédemment, la capture n’était qu’accessoire, ici elle est au cœur du gameplay. A la différence des précédents opus, ce titre est réellement un jeu de capture, et beaucoup moins de combat. Il s’agit peut-être là d’un changement de philosophie fondamental chez Game Freak.

Pokémon let's go

Peter Parker vs. Spiderman

Pokémon, son histoire, son postgame

Une fois l’aventure principale achevée, les anciens opus Pokémon mettaient l’accent sur deux aspects : la stratégie, avec le breeding et la recherche du Pokémon parfait d’un côté, la chasse aux chromatiques (shiny), de l’autre.

Malheureusement sur ces aspects, Pokémon Let’s Go déçoit. Ici, à part capturer Mewtwo, attraper les 153 (suspens) bestioles, vaincre les experts Pokémon ou récupérer toutes les tenues, on tourne vite en rond. De surcroît, tout est facile, il est même possible de trouver des légendaires ou des Pokémon rares (tels que Dracolosse) dans la nature, ce qui paraît aberrant.

La chasse aux shiny et la stratégie se font en fait de la même manière, en chainant des Pokémon, un peu à la manière du Pokéradar de X/Y, dans le but d’obtenir un Pokémon chromatique avec des statistiques les plus hautes possibles. Malheureusement la stratégie, dans cet opus, ne sert à rien.

On aurait aimé une surprise, un voyage à Johto, le retour du détective que l’on trouve dans les derniers jeux, une tour de combat, bref, quelque chose. On verra si des DLC vont venir prolonger l’aventure ou si Game Freak est 100% concentré sur le prochain opus à sortir de la saga. En espérant qu’il ne s’agisse pas d’un remake d’Or / Argent.

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The boy is back

Sans être un mauvais jeu, Pokémon Let’s Go n’est pas un incontournable de la série. Il n’est même pas sûr qu’il suive le destin chaleureux auprès des joueurs de certains spin off comme Pokémon Snap et Pokémon Stadium. Il s’agit véritablement d’un épisode filler, qui permettra aux fans de patienter jusqu’à l’année prochaine et la sortie du « vrai » épisode. Il permet aussi d’intéresser les joueurs de Pokémon Go à un épisode de salon et scénarisé. Nous conclurons donc de la même manière que l’an dernier avec Pokémon USUL, mais avec une impatience légèrement plus prononcée : pour le raz de marée, rendez-vous normalement dans un an.

 

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