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Transsexualité: quand les sportifs changent de sexe

Depuis quelques semaines, Bruce Jenner se prénomme Caitlyn Jenner ! L’ancien triple-champion de décathlon a choisi de changer de sexe, malgré son passé de sportif. Alors que la ségrégation des sexes règne dans ce domaine, des personnalités, à l’instar de Caitlyn Jenner, n’ont pas eu peur de s’affranchir des normes, et montrent ainsi l’exemple aux sportifs mal dans leur peau, qui n’oseraient pas encore franchir le pas.

Ne plus pouvoir vivre emprisonné dans un corps qui n’est plus le sien ? Caitlyn Jenner n’est pas la seule à l’avoir ressenti. Bien que le culte du corps soit très ancré dans la pratique sportive, cela ne veut pas pour autant dire que ce mal-être physique y soit inexistant, bien au contraire !

Prenons quelques exemples des cas les plus connus.

Promise à une grande carrière de perchiste, Yvonne Bushbaum, double médaillée allemande des Championnats d’Europe de saut à la perche, se voit contrainte d’arrêter la compétition à cause d’une blessure grave. C’est alors qu’en 2008, c’est-à-dire deux ans après son arrêt, qu’on la retrouve sous les traits et le corps de Balian, prénom choisi lors de son changement de sexe. A l’occasion, il publie un livre autobiographique, Blaue Augen bleiben blau (Les yeux bleus restent bleus).

crédit: abaca

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Combattante d’arts martiaux mixtes (MMA), Fallon Fox est la première transgenre de la discipline. De sexe masculin à la naissance, la sportive débute ses opérations de changement de sexe en 2006, puis se lance dans la compétition, et révèlera très vite des aptitudes physiques hors du commun. Suite à ses nombreuses victoires, la sportive fera polémique étant donné qu’elle a été opérée après sa puberté. On l’accuse alors d’être avantagée grâce à son ossature et sa musculature d’homme.

crédit: independent.co.uk

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Bien que ces exemples ne représentent qu’un léger pourcentage des sportifs de haut niveau, cela a permis de mettre en avant ce phénomène et de faire évoluer la cause transsexuelle dans le sport. Depuis 2004, le Comité International Olympique (CIO) autorise les athlètes transgenres à participer aux Jeux Olympiques.

Des changements de sexe liés au dopage

Mais des cas de changement de sexe peuvent aussi prendre racine dans une pratique illégale bien connue dans le milieu sportif, le dopage. C’est ainsi qu’Andreas Krieger décidera de changer de sexe en 1997 suite aux changements irréversibles que son corps a subi à cause des stéroïdes que lui ingéraient à son insu ses entraîneurs pendant presque deux ans. Ancienne championne de lancer de poids en Allemagne de l’Est, Heidi deviendra Andreas afin de soulager son mal-être. Pour autant, les séquelles de ses entraînements intensifs d’antan continuent de le faire souffrir physiquement.

crédit: Getty Images

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Aussi, l’histoire d’Erick Schinneger, skieur autrichien, est une des plus frappantes dans l’histoire des changements sexes en sport. Au commencement, Erick s’appelait Erika, skieuse médaillée d’or de descente aux Championnats du monde de 1966, à Portillo (Chili). En 1967, année des Jeux Olympiques de Grenoble, son destin va basculer. Afin de lutter contre la triche, suite à la découverte du dopage, le CIO décide de faire passer des tests de féminité à tous les athlètes. Résultat : Erika est évaluée semi-positive et se trouve être en réalité un homme. Les médecins découvriront par la suite qu’Erika est née hermaphrodite, mais que ses organes génitaux étaient restés à l’intérieur même de son corps. C’est ainsi que la sportive décide de se faire opérer afin de récupérer son véritable sexe.
En 1999, le CIO décidera de ne plus pratiquer ces tests de féminité, qu’il juge, après coup, inadaptés.

crédit: Getty Images

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Une reconnaissance officielle

Depuis 2003, le CIO se fonde sur les règles mises en place par la « Déclaration du consensus de Stockholm concernant les changements de sexe dans le sport ». Grâce à celui-ci, les personnes ayant subi un changement de sexe, même après leur puberté, pourront participer à des compétitions masculines ou féminines à condition de respecter certaines règles:

  1. Que des transformations anatomiques chirurgicales aient été effectuées, comme celles des organes génitaux externes ;
  2. Que la reconnaissance légale du nouveau sexe ait été accordée par des autorités officielles ;
  3. Qu’un traitement hormonal approprié au nouveau sexe ait été administré afin de réduire les avantages liés au sexe dans les compétitions sportives.
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