C’est l’un des plus gros événements musicaux de Suède, le Bråvalla. Le festival de rock très prisé dans le pays nordique ne connaîtra pourtant pas d’édition en 2018. La raison? La police locale a recensé quatre viols et 23 agressions sexuelles lors de l’événement la semaine dernière. Un scandale qui a décidé les organisateurs à supprimer le rassemblement.
Une suppression qui dénonce un problème de société
C’est le plus grand festival de musique en Suède. Mais le Bråvalla ne connaîtra pas d’édition en 2018. Les organisateurs ont pris cette décision suite à une annonce de la police locale. En effet, lors de l’édition 2017 qui se tenait du 28 juin au 1 er juillet, quatre viols et 23 agressions sexuelles ont été recensés.
Nu laddar vi för Dag 2! Linkin Park, Laleh, Halsey, Rae Sremmurd, Danzig, Tjuvjakt + många fler. Det kommer bli en episk dag! pic.twitter.com/Gqg3PP6U7D
— Bråvallafestivalen (@bravalla) 29 juin 2017
Pourtant, les organisateurs espéraient que cette édition 2017 se déroulent sous de meilleurs auspices. En effet, en 2016, le festival avait déjà été pointé du doigts pour des faits similaires. La sanction est tombée dans un tweet et un communiqué de l’organisation :
« Certains hommes, car ce sont des hommes, ne peuvent manifestement pas se comporter correctement. C’est une honte. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas rééditer Bråvalla en 2018 »
Pour le PDG de la société FKP Scorpio (propriétaire du festival) : « Les viols se multiplient dans tous les festivals. C’est un énorme problème de société dans notre pays. Que certains hommes se comportent mal est une honte. La violence tue l’esprit des festivals et notre amour pour la musique. C’est assez. »
Le premier ministre suédois, Stefan Löfven, a déploré des actes « répugnants commis par des hommes misérables« . Il a plaidé pour une sécurité renforcée dans les festivals avec l’aide de vidéosurveilance.
Une actrice suédoise propose une alternative
L’animatrice de radio suédoise, Emma Knyckare, a décidé de réagir à cette suppression via son compte Twitter. Elle propose de remplacer l’édition 2018 du Bråvalla par un autre événement où « seuls les hommes ne seraient pas les bienvenus« :
Vad tror ni om att vi styr ihop en asfet festival dit bara icke män är välkomna som vi kör tills ALLA män har lärt sig hur en beter sig?
— Emma Knyckare (@Knyckare) 2 juillet 2017
« Que pensez-vous de mettre en place un festival vraiment sympa où seuls les ‘non-hommes’ sont les bienvenus, et que nous allons continuer jusqu’à ce que TOUS les hommes aient appris à se comporter? »
Une idée qui a fait des émules puisque l’événement est en cours de préparation afin de pouvoir offrir un lieu de fête sécurisé aux femmes. En 2018, le projet devrait aboutir. Sur instagram, elle annonce qu’elle est entrain de s’entourer de talentueux organisateurs.
Un tabou européen?
Mais la Suède n’est pas un cas isolé. La réalité est que, même en 2017, les festivals se retrouvent être le théâtre d’événements de ce type. Un tabou qui hantent de nombreuses manifestations. Depuis quelques années, en Angleterre, de nombreux festivals sont entachés par une vague d’agressions sexuelles. C’est le cas pour le Glastonbury, le V Festival ou encore le Reading. En Belgique, des cas similaires ont été recensés. Les organisateurs de festival semblent frileux et pratiquent la langue de bois.
Le festival Bråvalla, par son annulation, a mis en lumière un tabou européen.