
Il attirait ses victimes en ligne sous prétexte de les aider. En réalité, il les a torturées et assassinées. Comprendre l’affaire Takahiro Shiraishi, exécuté par pendaison au Japon.
Un mode opératoire glaçant
En 2017, Takahiro Shiraishi, alors âgé de 27 ans, cible des personnes psychologiquement fragiles sur X (anciennement twitter), principalement des jeunes femmes exprimant des idées suicidaires. Il leur promet de les aider à mettre fin à leurs jours, voire de mourir avec elles. Mais l’horreur se dévoile lorsqu’il les attire dans son appartement de Zama, dans la banlieue de Tokyo. Là, il les tue, souvent par strangulation, puis les démembrent. Ses motivations ? « La satisfaction de désirs sexuels et financiers« , selon le ministre de la Justice japonais.
Le 31 octobre 2017, la police découvre l’appartement transformé en chambre de torture. 240 morceaux de restes humains cachés dans des glacières et des boîtes à outils, dissimulés sous de la litières pour chat. Neuf victimes, âgées de 15 à 26 ans, ont été identifiées.
Un « bourreau professionnel » actif sur les réseaux sociaux
Ce qui rend l’affaire encore plus troublante, c’est l’utilisation des réseaux sociaux. Shiraishi se présentait comme un « bourreau professionnel » sur plusieurs comptes twitter. C’est précisément cette activité en ligne qui permet aux enquêteurs de remonter jusqu’à lui, après que le frère d’une victime a eu accès à ses messages privés. Cette affaire a immédiatement soulevé des inquiétudes sur les dangers des réseaux sociaux au Japon, où le débat sur la régulation d’internet reste sensible.
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Un procès sans appel
Le procès de Takahiro Shiraishi s’ouvre en 2020. Ses avocats tentent de faire valoir que les victimes avaient « consenti » à mourir, en raison de leurs propos en ligne. Le tribunal rejette fermement cette défense, incitant sur la manipulation mentale exercée par Shiraishi. La cour souligne que l’accusé a profité de la détresse psychologique de ses victimes pour commettre des actes d’une « cruauté extrême« .
Le verdict tombe : la peine de mort par pendaison, unique méthode d’exécution au Japon. Shiraishi renonce à faire appel.
Il avait assassiné et démembré neuf personnes : le Japon a exécuté Takahiro Shiraishi, le « tueur de Twitter » https://t.co/VJ0Oz7hhSP
— RTL info (@rtlinfo) June 27, 2025
Une exécution qui relance le débat
Ce 27 juin 2025, après des années d’attente dans le couloir de la mort, Takahiro Shiraishi est pendu. C’est la première exécution capitale depuis juillet 2022 dans le pays. Le ministre de la Justice, Keisuke Suzuki, justifie cette décision par la gravité des crimes, rappelant que les victimes avaient été battues, étranglées, violées puis mutilées. Cette pendaison relance les débats sur la peine de mort, toujours appliquée au Japon et aux États-unis, seuls pays du G7 à maintenir cette sanction.
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Une société ébranlée
L’affaire a profondément choqué la population japonaise développant une « grande anxiété dans la société« . Elle a également braqué les projecteurs sur des sujets sensibles. La vulnérabilité des jeunes face aux réseaux sociaux, les lacunes du suivi psychologique et la prévention du suicide dans un pays où le taux reste l’un des plus élevés du G7.
À ce jour, environ 100 condamnés attendent encore leur exécution dans les couloirs de la mort. L’ affaire Shiraishi, par son ampleur et sa brutalité, restera longtemps gravée dans les mémoires. Elle interroge autant sur la noirceur humaine que sur les failles d’un système.