L’Espagnol est arrivé à Paris ce mercredi pour fouler la terre battue parisienne avant de se battre pour conquérir un treizième titre. Habituellement, Rafael Nadal fait le plein de confiance avant de rejoindre la Porte d’Auteuil mais cette année, des doutes subsistent pour le Matador.
Depuis de nombreuses années, le suspense à Roland-Garros ne dure pas très longtemps, Rafael Nadal activant souvent à cette période la machine à écraser tout le monde sur son passage. Le Majorquin a fait de la coupe des Mousquetaires sa chasse gardée entre 2005 et 2019, l’emportant douze fois sur quatorze titres possibles. Souvent, le numéro 2 mondial se rend dans la capitale, sûr de lui, dans une forme physique optimale avec plusieurs titres en poche lors des tournois de préparations à Monte-Carlo, Rome ou Madrid. Coronavirus oblige, le tennis et le sport en général, ont été stoppés net, imposant aux joueurs une pause forcée. Le tournoi de Cincinnati suivi de l’US Open marquait réellement le retour du tennis avec les plus gros joueurs du circuit, à l’exception de… Rafael Nadal, préférant faire l’impasse par peur des conditions sanitaires. « El Matador » n’a donc pas pu se préparer normalement en gagnant plusieurs matchs pour engranger de la confiance. Il a participé la semaine passée lors du Masters 1000 de Rome à sa première et seule mise en jambes avant Roland-Garros. S’il a pulvérisé Carreno Busta (6-1-6-1) au premier tour avant de remettre le couvert contre Lajovic (6-1-6-3), Rafael Nadal a été défait par l’Argentin Diego Schwartzman en quart de finale (6-2-7-5). Une élimination précoce laissant planer le doute sur le niveau de jeu de l’espagnol loin d’être à 100% de ses capacités. «J’avais des doutes et j’ai encore des doutes, mais je me sens très bien» a confié Rafael Nadal après son échec à Rome.
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Des conditions handicapantes pour Nadal ?
La victoire de Diego Schwartzman a donné des motifs d’espoir à certains tel que… Novak Djokovic. Le numéro un, revanchard après sa disqualification à l’US Open après un geste d’humeur, a expliqué que la défaite de Nadal redistribuait les cartes pour Roland-Garros. Invaincu en 2020, le serbe estime que son rival reste favori, mais n’est pas imbattable cette année : « Le record qu’il a à Roland, l’histoire de ses résultats, vous ne pouvez tout simplement mettre personne devant lui. Mais définitivement, Diego a montré que Nadal peut être battu sur terre battue ». Le récent vainqueur du Masters 1000 de Rome confie que les conditions sur lesquelles ils ont joué à Rome (Nadal et Schwartzman) seront les mêmes à Paris : « terre battue lourde, pas beaucoup de rebond, humidité, séance de nuit, nous allons avoir ça aussi à Paris. Session de nuit sous les lumières, un peu moins de rebond, donc je ne sais pas. Je sais qu’il aime le rebond élevé, il aime les conditions chaudes et rapides où il peut beaucoup utiliser sa rotation, alors oui, nous verrons, ça va être intéressant. Même s’il est le favori, il y a des joueurs qui peuvent gagner contre lui là-bas. Vous devez vraiment être en forme pour y parvenir « , a-t-il déclaré. De plus, c’est un Novak Djokovak victorieux de deux Masters 1000 (Cincinnati et Rome) depuis la reprise qui arrivera à Paris, mais aussi un Dominic Thiem sur un nuage après sa victoire à l’US Open, son premier grand chelem. Si Nadal reste favori, il faudra sans doute compter sur ses deux rivaux principaux sur terre battue.
Autre élément à prendre en compte, la nouvelle balle de Roland-Garros. Pour la première fois, elle sera conçue par la marque Wilson avec Roland-Garros. Selon une étude du site espagnol Puntodebreak, cette balle n’a toujours pas été utilisée sur le circuit ATP. Ils en ont conclu qu’elle pouvait fortement déplaire à l’Espagnol car elle « n’est pas très rebondissante » . Testé par un joueur Argentin pour le média espagnol, il poursuit : « Je sens que lorsque la balle est frappée très fort, elle meurt ou ralentit un peu dans les airs, elle ne sort pas très fort de la raquette, puis lorsqu’elle rebondit, la balle prend de la vitesse. Je suis intrigué et j’aimerai vraiment savoir si Nadal va trouver cette balle confortable, selon moi, je pense qu’il sera difficile de lui donner beaucoup de vitesse et d’effets » a expliqué Javier Frana. En résumé, Rafael Nadal va entamer Roland-Garros avec moins de certitudes que les années précédentes mais nul doute que le Majorquin sera à nouveau un redoutable adversaire. En cas de victoire, il remporterait son 20e Grand Chelem pour égaler le Suisse Roger Federer, absent à Paris en raison d’une opération au genou.
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