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C’est quoi la slow fashion ?

Nous connaissons tous la fast fashion. Mais le réchauffement climatique nous pousse à changer nos habitudes, surtout en consommation. C’est là qu’intervient une nouvelle façon de consommer raisonnablement : la slow fashion.

Depuis quelques temps, la slow fashion, nouveau symbole de la mode éco-responsable gagne du terrain sur la fast fashion. Cette nouvelle façon de mieux consommer séduit de plus en plus, au point que certaines enseignes de fast fashion proposent maintenant un service de seconde main.

Le désastre de l’industrie textile

L’industrie textile pollue énormément. À chaque lavage, les vêtements en matière synthétique libèrent des microplastiques dont la taille microscopique ne permet pas le filtrage par les stations d’épuration. Chaque année, 500 000 tonnes de particules plastiques atterrissent dans les océans du monde. Cela équivaut à 50 milliards de bouteilles en plastique. De plus, les sols et cours d’eau sont aussi très pollués à cause de la teinture des vêtements. Les accusés ? Des éthoxylates de nonylphénol, des colorants azoïques, des phthalates et du formaldéhyde, qui est cancérigène. Non seulement la santé des travailleurs est mise en danger, mais celle de l’environnement aussi. La Banque Mondiale estime entre 17 et 20% la pollution des sols et cours d’eau à cause de la teinture textile.

Autre problème du prêt-à-porter : les invendus, qui sont jetés ou entreposés dans le désert d’Atacama au Chili. Accumulant près de 40 000 tonnes d’habits, il est l’un des plus grands cimetières de fast fashion du monde. Les habits se dégradent avec le temps et finissent par polluer les sols. Entre les invendus et les pièces peu portées ou rapidement usées, le gâchis planétaire engendré par la fast fashion serait estimé à 4 millions de tonnes de textile par an et cela juste pour l’Europe. 80 % des habits se retrouvent à la poubelle et 20 % seulement sont recyclés. C’est à partir de ce problème qu’est née la slow fashion. 

Désert d’Atacama au Chili

Slow fashion VS fast fashion

Le mouvement de la slow fashion est arrivé en même temps que la fast fashion, dans les années 90-2000. Si la fast fashion est un phénomène de mode qui pollue beaucoup en raison de quantité de production astronomique, la slow fashion, elle, propose une mode éco-responsable. De ce fait, la slow fashion promeut une fabrication de vêtements dans le respect de l’environnement et des travailleurs. Le but est de réduire sa consommation de textiles tout en privilégiant des matières plus durables. Pour atteindre ce but, les enseignes de slow fashion utilisent des matières à faible impact environnemental, fabriquent en respectant les minima sociaux et s’engagent dans une production raisonnée.

La slow fashion, comment ça marche ?

Avec la slow fashion, on va chercher à produire de manière moins intensive, en petites quantités ou même en pré-commande pour limiter le gaspillage. Le but est de privilégier la qualité à la quantité. Ce mouvement cherche à produire des vêtements éthiques, avec l’appellation « Made in France » par exemple. Un vêtement issu de la slow fashion se veut durable et responsable.

Si la slow fashion a su trouver un public, tout le monde ne s’y rallie pas. Et pour cause, en produisant avec des matières plus nobles, les prix augmentent forcément. Alors, c’est l’heure du choix, investir sur un vêtement qui va durer ou bien choisir de renouveler constamment sa garde robe à petits prix, qui au final reviendra au même prix que le vêtement éthique. Il faut également prendre en compte que derrière le prix des vêtements de mode éthique, il y a une juste rémunération des personnes qui confectionnent ces vêtements, de bonnes conditions de production, et des matières premières de qualité.

Un effet de mode ?

L’industrie du textile est régulièrement pointée du doigt. Le scandale des Ouïghours, qui accusait l’enseigne de fast fashion Shein d’exploiter cette minorité musulmane enfermée dans des camps de rééducation en Chine, a commencé la remise en cause de la fast fashion. De nombreux influenceurs, spécialisés dans la slow fashion montrent sur leurs réseaux pourquoi il est aujourd’hui essentiel d’apprendre à mieux consommer. C’est le cas de @lesbonnesappes ou encore de @rosabohneur.

Pour Alice Goody, analyste retail au sein de la firme Mintel « les jeunes consommateurs sont à l’origine d’un changement de mentalité.« . Selon une étude de l’IFM, 44 % des personnes âgées de 17 à 26 ans déclarent souhaiter une utilisation de tissus eco-friendly dans la mode. En 2018, 44 % des français interrogés ont acheté moins de vêtements. Pour 60 % d’entre eux, cela est dû à une baisse de leur pouvoir d’achat, mais pour 40 %, cette déconsommation est choisie. Ils sont donc de plus en plus à adopter une charte éthique et à se soucier de l’environnement. L’accumulation de vêtements n’est plus à la mode, laissant sa place à des achats moins compulsifs et plus réfléchis.

Des enseignes de fast fashion se mettent même à la seconde main. Zara, leader mondial de la fast fashion, a ouvert sa plateforme de seconde main. Pre-Owned, est accessible aux acheteurs français depuis jeudi 7 septembre 2023. Elle leur permet de réparer, revendre ou donner leurs vêtements de la marque espagnole. Les friperies et la plateforme de seconde main Vinted ont également la côte, car elles permettent de limiter le gaspillage vestimentaire. La mode éthique gagne donc du terrain et ne semble pas être une simple mode de passage.

À lire aussi : Le cuir dans la mode pour homme

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