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C’était en janvier 1945… la libération du camp d’Auschwitz

En janvier 1945, il y a 80 ans, l’Armée rouge libère le camp d’Auschwitz, révélant au monde l’ampleur des crimes nazis et marquant à jamais la mémoire collective.

Il y a 80 ans, le 27 janvier 1945, l’Armée rouge entre à Auschwitz. Les troupes du 60e Front ukrainien, commandées par le maréchal Ivan Koniev, avancent à travers la Pologne. Elles libèrent ville après ville, jusqu’à tomber sur ce lieu que les nazis eux-mêmes abandonnent dans leur retraite précipitée. Le camp est déserté par la plupart des SS, mais des milliers de prisonniers restent sur place. Environ 7 000 survivants, épuisés et affamés, sont découverts. Les soldats soviétiques trouvent aussi des montagnes de vêtements, de chaussures et de cheveux, preuves accablantes de l’extermination systématique.

Auschwitz n’est pas un camp comme les autres. Il est composé de plusieurs sites, dont Auschwitz I, Birkenau et Monowitz. À Birkenau, les chambres à gaz ont servi à tuer plus d’un million de personnes, principalement des Juifs. À Monowitz, les détenus étaient exploités comme main-d’œuvre esclave dans les usines allemandes, notamment pour IG Farben.

La machine de mise à mort

Auschwitz incarne l’industrialisation de la mort. Dès 1942, à la suite de la conférence de Wannsee, les nazis mettent en œuvre la « Solution finale ». Ce plan, visant à exterminer les populations juives d’Europe, marque un tournant dans l’Holocauste.
Pourquoi des chambres à gaz ? Les nazis recherchent une méthode rapide, économique et « impersonnelle » pour éliminer en masse. Les fusillades pratiquées par les Einsatzgruppen sont jugées trop lentes et psychologiquement éprouvantes pour les soldats. À Auschwitz-Birkenau, le Zyklon B devient l’arme principale. Ce pesticide, initialement conçu pour tuer des parasites, est utilisé pour anéantir des vies humaines dans des chambres hermétiques.

Tout commence avec les lois antisémites adoptées dès 1933 en Allemagne, puis élargies dans les territoires occupés. Ces lois excluent les Juifs de la vie publique et les désignent comme des ennemis à abattre. La guerre intensifie cette politique. À partir de 1940, les nazis créent des camps, d’abord pour les prisonniers politiques, puis pour exterminer systématiquement des populations entières.
Auschwitz est la quintessence de cette logique. Chaque étape est pensée pour maximiser l’efficacité meurtrière : tri à l’arrivée, exploitation des forces des plus robustes, mise à mort immédiate des plus faibles. Des camions transportent les corps vers les crématoires pour effacer les traces des massacres.

Le rôle de l’Armée rouge

L’avancée de l’Armée rouge est décisive. Les troupes soviétiques dévoilent l’ampleur des crimes nazis. Ce sont elles qui libèrent la majorité des camps en Europe de l’Est, révélant un réseau systématique d’extermination et de déshumanisation.
Face à Auschwitz, les soldats sont désemparés. Beaucoup ne comprennent pas immédiatement ce qu’ils voient. Ce qu’ils découvrent dépasse tout entendement : des prisonniers en haillons, trop faibles pour marcher, des fours crématoires encore tièdes, des registres précis documentant l’industrialisation de la mort.

Les Soviétiques prennent rapidement des mesures pour secourir les survivants. Des hôpitaux de campagne sont installés à proximité. Médecins et infirmiers s’efforcent de stabiliser les rescapés. Mais beaucoup ne survivent pas. Les effets de la faim, du froid et des maladies sont irréversibles pour certains.
Malgré l’urgence de la situation, les Soviétiques prennent également soin de documenter ce qu’ils découvrent. Des photographies, des films et des rapports sont produits pour témoigner des atrocités. Ces preuves seront plus tard utilisées lors des procès de Nuremberg.

Une mémoire à préserver

La libération d’Auschwitz marque un tournant dans la compréhension mondiale de la Shoah. Elle révèle l’ampleur du génocide perpétré par le régime nazi. Pourtant, en janvier 1945, le monde ignore encore l’étendue des crimes. Les témoignages des survivants et les preuves matérielles mettront des années à faire émerger une conscience collective.
Depuis, Auschwitz est devenu un symbole. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979, le site accueille chaque année des millions de visiteurs. Il est à la fois un lieu de deuil, d’apprentissage et de réflexion.

Le 27 janvier est aujourd’hui la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. À cette date, les récits des survivants, les documents historiques et les commémorations rappellent l’importance de la vigilance contre l’antisémitisme, le racisme et toutes les formes de haine.

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