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Les libertés de la presse sont-elles menacées ?

Liberté de la presse, liberté d’informer, liberté d’exercer son métier… Sont-elles menacées aujourd’hui ? C’est une question qui est au cœur du débat depuis l’arrestation du journaliste indépendant Gaspard Glanz. 

Le photoreporter, Gaspard Glanz, a été arrêté le samedi 20 avril 2019, lors de l’acte 23 des « gilets jaunes ». Les motifs de l’arrestation sont « participation à un groupement en vue de commettre des violences et des dégradations » et « outrage sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». Seul le motif d’outrage a été retenu.

La justice lui reproche d’avoir fait un doigt d’honneur à un policier avoir été bousculé par ce dernier Place de la république, à Paris. Il est placé en garde à vue pendant plus de 48 h. Il est placé sous contrôle judiciaire. Le Parquet de Paris lui a donc interdit de paraître sur Paris les samedis et le 1er mai jusqu’à son procès le 18 octobre 2019. Son travail est donc interrompu de force pour les 6 prochains mois.

Son avocat, Maitre Raphaël Kempf, dénonce « une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’informer ». Lundi, il a donc annoncé qu’il souhaitait contester cette décision. En effet, cette dernière « empêche Gaspard Glanz de faire son travail et de couvrir les mouvements sociaux ». 

Selon le journaliste David Dufresne, 79 journalistes ont été victimes de violences policières depuis le début des manifestations « gilets jaunes ».

Qui est Gaspard Glanz ?

Gaspard Glanz est un journaliste indépendant et reporter d’images de 32 ans. Il couvre principalement les mouvements sociaux, comme ceux qui se sont déroulés à Calais en 2016 par exemple. Suite à plus de 4 condamnations, Gaspard Glanz est donc fiché S. Les services de renseignements soupçonnent alors le journaliste d’être « membre de la mouvance anarcho-autonome et susceptible d’action violente ».

Ainsi, les journalistes indépendants, ou freelance, n’ont pas d’employeur fixe. Ils s’identifient de 2 manières. Ils vendent leurs travaux à des médias « traditionnels », c’est ce qu’on appelle des piges. Ou alors ils diffusent leurs écrits par leurs propres moyens (propres sites, réseaux sociaux…).

Au cours de ses 10 ans de carrière, Gaspard Glanz a pratiqué les 2. Il a vendu certains de ses travaux à des médias comme ReporterreRue89. À coté de ça, il diffuse la majeure partie de son travail sur son propre site qu’il a fondé en 2011, Taranis News. D’autres journalistes y travaillent également. 

Le problème de la carte de presse

L’arrestation du journaliste renvoie au débat autour du statut de journaliste indépendant et de la fragilité de la liberté d’informer. 

Gaspard Glanz affirme que son « statut de journaliste n’est pas reconnu » par les forces de l’ordre. Il estime que cela s’est produit, car il ne détient pas de carte de presse. En effet, il n’est rattaché à aucun média ayant le statut d’entreprise de presse. 

Pourtant, avoir une carte de presse pour être journaliste n’est pas obligatoire. Seulement 35 000 journalistes la possèdent. Selon le sociologue Jean-Marie Charon, plusieurs dizaines de milliers n’en auraient pas, mais sont tout de même journalistes.

Cette carte est délivrée par la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP). Elle est réservée aux personnes tirant la majeure partie de leurs revenus d’un média ayant le statut d’entreprise de presse. 

L’arrestation de Gaspard Glanz a suscité une grande polémique. Une vingtaine de sociétés de journalistes et de rédacteurs signataires affichent leur soutien au photoreporter. Dont Le Monde, Libération, Mediapart, et bien d’autres.

 

tweet de Jérôme Fenoglio, directeur de @lemondefr

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